Alors que la guerre au Soudan entre dans sa deuxième année la semaine prochaine, le conflit a détruit la plupart des infrastructures sanitaires du pays, l’ONG Médecins sans frontières estimant que seulement 25 à 30 % d’entre elles fonctionnent encore. Les autres manquent de tout. MSF dénonce l’obstruction des autorités de Port-Soudan, qui délivrent des visas aux travailleurs humanitaires et des autorisations douanières pour le matériel.
Publié sur : 09/04/2024 – 14h24
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Alors que la population fait face à une catastrophe humanitaire, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) lance un cri du cœur à une semaine de l’anniversaire de la guerre civile. MSF dénonce obstruction aux autorités de Port-Soudan, qui délivrent des visas aux travailleurs humanitaires et des autorisations douanières pour le matériel.
Selon Abdalla Hussein, le directeur des opérations de MSF sur place : « quand nous demandons des autorisations, les militaires nous demandent d’ouvrir nos colis et s’ils contiennent du matériel chirurgical, celui-ci est systématiquement retiré et confisqué « .
Les infrastructures de santé qui fonctionnent encore manquent de personnel et d’équipements. Et ce matériel est vraiment crucial : ce sont des outils chirurgicaux, des compléments alimentaires pour les enfants souffrant de malnutrition et des vaccins : c’est l’impact de l’obstruction que nous vivons. Par exemple, à Khartoum, nous travaillons à l’hôpital turc. Notre équipe doit se rendre au marché, déjà presque vide, pour tenter de trouver ce dont nous avons besoin. C’est une situation catastrophique. Nos humanitaires sont également harcelés, certains ont été tués à Khartoum. Toujours à Khartoum, depuis six mois, il est quasiment impossible d’envoyer du matériel, notamment chirurgical. Lorsque nous demandons des autorisations, les militaires nous demandent d’ouvrir nos colis et s’ils contiennent du matériel chirurgical, celui-ci est systématiquement retiré et confisqué. Nous ne pouvons donc pas soigner nos patients, surtout ceux qui ont besoin d’une intervention chirurgicale.
Le directeur des opérations de MSF au Soudan, Abdalla Hussein, dénonce le blocage de l’aide et du matériel médical par les autorités de Port-Soudan
Gaëlle Laleix
