Pourquoi cela provoque tant de réactions

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Crédit photo, RÉPUBLIQUE TOGOLAISE

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Les togolais attendent la nouvelle date des élections législatives et régionales

Informations sur l’article
  • Auteur, Isidore Kouwonou
  • Rôle, BBC Afrique
  • il y a 41 minutes

Le gouvernement togolais a reporté les élections législatives et régionales prévues le 20 avril 2024.

Après une réunion avec le bureau de l’Assemblée nationale mercredi 3 avril, Faure Gnassingbé a décidé de suspendre le processus électoral en cours.

Cette décision a été prise à la veille du début de la campagne électorale dans le cadre de ces élections législatives. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour ces élections législatives et régionales.

L’opposition s’est sentie prise de court par les événements. Car, selon les responsables politiques, ils s’apprêtaient à partir en campagne le lendemain lorsque la décision a été prise.

Les arguments du gouvernement pour le report

Crédit photo, RÉPUBLIQUE TOGOLAISE

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Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, indique que la relecture du texte vise à « permettre aux togolais de bien comprendre le contenu de la réforme, ses avantages et ses effets bénéfiques ».

C’est à la suite d’une « rencontre républicaine » entre Faure Gnassingbé « attentif à l’intérêt manifesté par les populations pour cette réforme importante, et dans un esprit d’ouverture et de dialogue constructif » et le bureau de l’Assemblée nationale que ces élections ont été reportées.

« En réponse, le bureau de l’Assemblée nationale a souhaité disposer de quelques jours pour engager de larges consultations avec tous les acteurs de la vie nationale. En conséquence, le gouvernement procédera à un léger réaménagement du calendrier des élections législatives et régionales initialement prévues le 20 avril 2024», indique le communiqué qui sanctionne la réunion.

Si cette situation est dénoncée par l’opposition et les organisations de la société civile togolaise, le gouvernement trouve une justification à sa décision.

Pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, Gilbert Bawara, la relecture du texte vise à « permettre aux togolais de bien comprendre le contenu de la réforme, ses avantages et ses effets bénéfiques », l’Assemblée nationale prendra ses responsabilités pour mener le processus à son terme.

Il a souligné que ce processus tiendra compte des points de vue et des contributions constructives que « d’autres parties prenantes » apporteront pour enrichir la nouvelle loi. Cela garantira, a-t-il poursuivi, la transparence et l’inclusion dans le projet de réforme constitutionnelle.

Il a ajouté que le report des élections législatives et régionales devrait permettre au Parlement de consulter tous les acteurs de la vie nationale sur l’évolution actuelle de la Constitution.

« Il s’agit de donner aux acteurs politiques, à la société civile et aux citoyens la possibilité d’apporter des améliorations. Le report des élections est donc justifié par la volonté de garantir que de larges consultations puissent se dérouler dans un climat de sérénité et que tous ceux qui le souhaitent et sont motivés par le désir de contribuer à l’amélioration du processus de réforme constitutionnelle en cours nous pouvons le faire », a déclaré le ministre Bawara.

Toutefois, ces sorties de ce membre du gouvernement ne convainquent pas l’opposition et les organisations de la société civile qui appellent à manifester. Mais sur place, toute voix dissonante est réprimée.

Répression et peur au sein de la population

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Des éléments de la police empêchent une conférence de l’opposition le 26 mars dans un quartier de Lomé au Togo

Au lendemain de l’adoption de cette nouvelle constitution, les conférences de presse que voulaient tenir deux coalitions de partis politiques et d’organisations de la société civile ont été réprimées à coups de gaz lacrymogènes.

Un autre groupe, « Urgence républicaine » (UR), a vu ses 9 membres arrêtés mercredi 3 avril dernier dans la capitale togolaise. Selon le ministère public, ils sont accusés de « trouble aggravé à l’ordre public ». Ce dernier a appelé la population à s’opposer au report des élections et à la nouvelle constitution.

Vendredi, le ministère public a émis un mandat de dépôt contre 6 des 9 personnes interpellées. Les 3 autres ont été libérés.

Dans ces conditions, de nombreux observateurs se demandent si les manifestations appelées par l’opposition pourraient avoir lieu les 11, 12 et 13 avril. Depuis sur place, toute action de contestation est réprimée.

Mais interviewée par BBC Afrique, la présidente de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) et Coordinatrice du regroupement des partis politiques et associations de la société civile, DMP (Dynamique pour la majorité du peuple), Mme Brigitte Kafui Adjamagbo- Johnson a déclaré que le régime togolais était engagé dans un « coup d’État permanent », mais qu’il n’aimait pas que le peuple s’exprime.

Concernant le report des élections, elle s’est dite « déçue par la dernière décision du gouvernement ». « Nous ne l’accepterons pas. Nous lutterons contre cette constitution. Cela ne devrait pas être approuvé par le président.

Des organisations de la société civile dénoncent les violations des droits humains

Une coalition de 11 organisations de la société civile togolaise, après avoir dénoncé le report des élections et indiqué qu’il n’y a aucun lien entre « la tenue des élections législatives et régionales, dont la périodicité est inscrite dans la constitution, et le désastreux projet de révision constitutionnelle » », appelle la communauté internationale à réagir.

Elle dit condamner la privation du droit de manifester par le gouvernement. « Les organisations de la société civile lancent un dernier appel à la communauté internationale, notamment aux États-Unis d’Amérique, à l’Union européenne, à la République fédérale d’Allemagne, à la France, à l’Union africaine et à la CEDEAO, pour qu’elles œuvrent afin que la Cour pénale internationale (CPI) prenne le relais. le cas togolais avant qu’il ne soit trop tard », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les organisations de la société civile rappellent aux forces de défense et de sécurité leur rôle républicain et les encouragent à observer une « stricte neutralité dans le débat politique », tout en s’abstenant de réprimer les manifestations publiques pacifiques.

La coalition réclame également la libération des prisonniers politiques, notamment ceux arrêtés ces derniers jours, et demande au chef de l’Etat d’ouvrir « des discussions préalables pour une transition politique ».

Pour le gouvernement, il ne s’agit pas de répression contre l’opposition, mais d’empêcher tout trouble à l’ordre public.

Réponse du gouvernement aux accusations de répression

Face à la tension du paysage politique provoquée par les tensions que connaît le pays, le gouvernement se dit serein puisque, selon le ministre chargé de la Fonction publique, il y a toujours eu une volonté d’apaisement affichée par les autorités togolaises.

“Mais en même temps, il faut veiller au respect des lois et règlements qui s’appliquent, il faut veiller à la préservation de la tranquillité, de la sécurité et de l’ordre public”, a prévenu Gilbert Bawara. Il a ajouté que le gouvernement entend assumer pleinement cette responsabilité.

Pour lui, l’hypothèse d’un retrait de la loi de changement constitutionnel n’est pas « possible ».

« La majorité à l’Assemblée nationale et le parti majoritaire sont déterminés à assumer pleinement leur responsabilité. À partir du moment où l’initiative de cette réforme constitutionnelle est issue d’une réflexion mûre et approfondie, nous irons jusqu’au bout, mais nous le ferons en veillant à recueillir et bénéficier des points de vue et des contributions de toutes les parties. parties prenantes », a-t-il suggéré.

Impact du report et muselage de l’opposition

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Les leaders de l’opposition togolaise en consultation après l’empêchement de leur réunion

Une autre coalition de 4 partis politiques d’opposition et d’une organisation de la société civile togolaise a appelé les candidats à se présenter en campagne. Elle dit ne pas comprendre pourquoi c’est à la veille de l’ouverture de la campagne que le gouvernement décide de reporter les élections.

L’opposition affirme avoir engagé des dépenses pour le début de la campagne jeudi dernier. Le report remet donc tout en cause et constitue un manque à gagner, selon elle.

Le report des élections est synonyme d’une prolongation du mandat des députés qui en profiteront, selon l’opposition, pour faire voter la nouvelle loi contestée par la classe politique.

Ce report risque d’accentuer la crise politique et de provoquer d’autres troubles dans le pays avec des manifestations publiques qui s’annoncent dans les prochains jours, selon de nombreux observateurs.

Déjà, l’ambassade des Etats-Unis au Togo, dans une note rendue publique dimanche, demande à ses ressortissants de limiter les sorties les jours de manifestation, notamment dans la capitale togolaise.

“L’ambassade vous conseille d’éviter autant que possible les zones autour des manifestations/manifestations/marches et de faire preuve de prudence à proximité de grands rassemblements, car même des manifestations pacifiques peuvent devenir violentes sans avertissement”, a écrit l’ambassade. ‘ambassade.

Pour l’heure, on ne sait pas si ces manifestations seront autorisées ou non par le gouvernement.

Ce lundi, le bureau de l’Assemblée nationale a entamé une tournée qui le conduira à travers l’ensemble du territoire pour, selon le gouvernement, expliquer le contenu du texte aux populations.

 
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