La police équatorienne effectue un raid incroyable contre l’ambassade du Mexique

La police équatorienne effectue un raid incroyable contre l’ambassade du Mexique
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La police équatorienne est intervenue vendredi 5 avril pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, réfugié à l’ambassade du Mexique. L’intervention a provoqué une crise entre les deux pays.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a immédiatement qualifié cette intervention de « violation flagrante du droit international et de la souveraineté » de son pays. Après l’irruption vendredi de policiers équatoriens dans l’ambassade du Mexique pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas qui s’y était réfugié, la crise diplomatique est ouverte entre l’Equateur et le Mexique, qui a rompu ses relations avec Quito.

Des images diffusées par les médias locaux montrent l’entrée de policiers en uniforme dans l’ambassade du Mexique, au nord de la capitale équatorienne, afin d’arrêter Jorge Glas.

« Le Mexique annonce la rupture immédiate des relations diplomatiques avec l’Équateur », a immédiatement écrit la ministre des Affaires étrangères Alicia Bárcena : https://twitter.com/aliciabarcena/status/1776478405770305814, précisant que le personnel diplomatique quitterait Quito immédiatement. Elle a prévenu que son pays porterait l’affaire devant la Cour internationale de Justice.

Réfugié à l’ambassade puis décembre

Sur les images des médias locaux filmées lors de l’intervention de la police équatorienne, on peut voir le chef de la mission diplomatique mexicaine, Roberto Canseco, crier « c’est un scandale ! puis pourchasser les véhicules quittant son ambassade. Une bousculade s’ensuit, au cours de laquelle il est projeté au sol.

Bárcena a estimé, dans des déclarations télévisées, que « l’agression physique » du chef de la mission diplomatique est « clairement perceptible », mais qu’il « va bien », tout comme le reste du personnel.

“Après une analyse exhaustive”, le Mexique a accordé vendredi l’asile à Jorge Glas, réfugié dans son ambassade à Quito depuis le 17 décembre et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour corruption présumée. Quito a immédiatement qualifié cette décision d’« illégale ».

“Chaque ambassade a un objectif unique : servir d’espace diplomatique dans le but de renforcer les relations entre les pays”, a commenté le ministère équatorien de la Communication, ajoutant qu'”aucun criminel ne peut être considéré comme une personne politiquement persécutée”.

L’ancien vice-président “Jorge Glas a fait l’objet d’une condamnation exécutoire et d’un mandat d’arrêt délivré par les autorités compétentes”, a-t-il précisé.

Des membres de la police équatorienne entrent dans l’ambassade du Mexique à Quito le 5 avril 2024. – ALBERTO SUAREZ / AFP

L’ambassadeur du Mexique à Quito expulsé

L’octroi de l’asile par le Mexique à Jorge Glas intervient vendredi au lendemain de la décision de l’Équateur d’expulser l’ambassadeur du Mexique à Quito, suite aux propos du président mexicain Andrés Manuel López Obrador.

Il avait accusé les autorités équatoriennes d’avoir exploité l’assassinat du candidat de l’opposition Fernando Villavicencio, le 9 août 2023, pour favoriser l’élection du libéral Daniel Noboa à la présidence de l’Équateur, au détriment du candidat. de gauche Luisa González.

Fernando Villavicencio a été abattu après un rassemblement électoral dans le nord de Quito, quelques jours avant les élections du 20 août. Sept suspects ont été arrêtés pour ce crime, mais ont été tués en prison.

Le gouvernement équatorien a jugé ces propos offensants et a précisé que le pays était toujours en deuil suite à la mort de Fernando Villavicencio, un farouche opposant à la corruption.

Glas accusé de détournement de fonds publics

Jorge Glas, ancien vice-président entre 2013 et 2017 sous l’ancien président socialiste Rafael Correa (2007-2017), est accusé d’avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction des villes côtières après un séisme dévastateur en 2016.

Dans une autre affaire, Jorge Glas a été condamné en décembre 2017 à six ans de prison pour corruption dans un vaste scandale impliquant le géant brésilien du BTP Odebrecht. Il a été libéré de prison en novembre dernier.

L’ancien président Rafael Correa, fugitif condamné à huit ans de prison pour corruption, https://twitter.com/MashiRafael/status/1776494305235935477 que « même dans les pires dictatures, l’ambassade d’un pays n’a pas été violée ».

“Nous tenons Daniel Noboa responsable de la sécurité et de l’intégrité physique et psychologique de l’ancien vice-président Jorge Glas”, a-t-il ajouté. Ces dernières années, le Mexique a accordé l’asile ou le refuge à d’anciens partisans de Correa.

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