▶ Qui sont les principaux vendeurs d’armes à Israël ?
Deux acteurs jouent un rôle clé dans les importations d’armes israéliennes : les États-Unis et l’Allemagne. La première puissance mondiale représente à elle seule 68 % des exportations d’armes vers Israël entre 2013 et 2022, selon les données non exhaustives de l’institut de recherche suédois Sipri. Sur la même période, l’Allemagne a assuré 28 % des achats israéliens à l’étranger. Les importations israéliennes sont financées en partie par les 3,3 milliards de dollars (3 milliards d’euros) d’aide militaire fournie chaque année par les Etats-Unis, et par les 500 millions de dollars (462 millions d’euros) de Washington pour la coopération en matière de défense antimissile.
Outre l’approvisionnement en chasseurs F-35, l’aide américaine est également indispensable en termes d’obus et de bombes consommés à un rythme effréné depuis l’invasion de Gaza. « Les Israéliens ont des réserves pour un mois », estime une Source militaire française. L’Allemagne a de son côté livré pour 326 millions d’euros de matériels en 2023, principalement des véhicules blindés de transport de troupes et autres équipements de protection, dont une grande partie a été acquise après le début du conflit le 7 octobre.
▶ Quels pays ont interrompu leurs exportations depuis la guerre ?
Très loin derrière les Etats-Unis et l’Allemagne, l’Italie apparaît régulièrement en 3e position parmi les fournisseurs de l’État hébreu. Le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a annoncé en janvier que son pays avait interrompu toute livraison d’armes à Israël depuis le 7 octobre. Le Canada, qui avant la guerre se limitait à la vente d’équipements non létaux, a indiqué qu’il avait gelé tout nouveau contrat avec Israël à compter du 7 octobre. Le 8 janvier, décision réaffirmée en mars lors d’un vote non contraignant du Parlement. Les Pays-Bas, le Japon, l’Espagne et la Belgique ont également annoncé l’arrêt total ou partiel des exportations d’armes vers l’Etat hébreu.
▶ La France fournit-elle des armes à Israël ?
Israël est un client mineur pour la France qui a volontairement restreint sa politique d’exportation vers ce pays. En 2022, les ventes de matériel militaire se sont élevées à 25 millions d’euros, soit moins de 0,5% des exportations françaises totales, selon un rapport parlementaire. Officiellement, ce ne sont jamais des armes offensives. Le ministère des Armées évoque des composants utilisés dans la défense sol-air du Dôme de fer israélien, comme des écrous usinés spéciaux. Une récente enquête publiée par Disclose a cependant semé la confusion.
Le site en ligne révèle qu’après l’invasion israélienne de la bande de Gaza, les autorités françaises ont autorisé l’exportation d’au moins 100 000 pièces nécessaires à la fabrication de cartouches pour mitrailleuses. Selon le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, la licence pour ces pièces métalliques adressée par la société Eurolinks au groupe israélien IMI Systems ne concerne que « réexportation vers des pays tiers ». En d’autres termes, ils ne peuvent pas être utilisés par l’armée israélienne. Il a pour l’instant écarté l’idée de suspendre ces ventes.
