Le rapporteur de l’ONU accuse Israël d’avoir commis plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza

Le rapporteur de l’ONU accuse Israël d’avoir commis plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza
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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté lundi 25 mars sa première résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. CRAIG RUTTLE / AP

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

La guerre entre Israël et le Hamas a fait 32.333 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon un bilan publié lundi 25 mars par le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

Dans la journée, une première résolution réclamant un « cessez-le-feu immédiat » dans l’enclave palestinienne a été votée par le Conseil de sécurité de l’ONU, grâce à l’abstention des États-Unis, ce qui a provoqué la colère des autorités israéliennes. Sur le terrain, les opérations se poursuivent à proximité de deux grands hôpitaux, accusés par Israël d’héberger des bases du Hamas.

Des « actes de génocide » à Gaza, selon le rapporteur de l’ONU

Dans un rapport publié lundi, Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens, affirme qu’il y a « motifs raisonnables » croire qu’Israël a commis plusieurs actes de génocide dans la bande de Gaza. “ La nature et l’ampleur écrasantes de l’attaque israélienne contre Gaza et les conditions de vie destructrices qu’elle a provoquées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe., états Mmoi Albanese dans ce rapport qu’elle doit présenter mardi au Conseil des droits de l’homme à Genève.

Dans ses conclusions, Francesca Albanese énumère trois actes, parmi les cinq qui figurent dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide : « meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ; et soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle. ».

La représentation israélienne auprès des Nations Unies à Genève « a totalement rejeté le rapport » et a affirmé dans un communiqué qu’il fait partie « une campagne visant à saper l’établissement même de l’État juif ». « La guerre d’Israël est contre le Hamas, pas contre les civils palestiniens »elle a ajouté.

Les États-Unis ont également réagi au rapport de Francesca Albanese en affirmant qu’ils n’avaient pas « Aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ».

Fin janvier, saisie par l’Afrique du Sud, la Cour internationale de Justice a estimé qu’il existait un risque réel et imminent pour les droits des Palestiniens, y compris leur protection contre le génocide. A cet effet, les magistrats ont prononcé six mesures conservatoires, la plus importante étant la demande faite à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher la commission des actes » génocidaires.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Gaza : la Cour internationale de Justice appelle à protéger les Palestiniens contre un « risque réel et imminent » de génocide

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Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte sa première résolution en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, grâce à l’abstention américaine

Après plus de cinq mois de guerre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté lundi sa première résolution exigeant une « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza, un appel bloqué à plusieurs reprises par les Etats-Unis, qui se sont cette fois abstenus.

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La résolution a été adoptée avec quatorze voix pour et une abstention et demande une « cessez-le-feu immédiat au mois de Ramadan » – qui a débuté il y a deux semaines – devrait déboucher sur un « un cessez-le-feu durable ». La résolution appelle à « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages », rapporte l’Agence France-Presse (AFP), qui a pu consulter le texte.

L’abstention des Etats-Unis a suscité la colère d’Israël, dont ils sont l’allié historique : le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annulé l’envoi d’une délégation qui était attendu à Washington et a assuré que cette nuit d’abstention “aux efforts visant à libérer les otages”. Du côté américain, on déplore une réaction jugée disproportionnée de la part d’Israël. Les États-Unis ont assuré que leur décision n’était pas une « Changement de direction ».

Jusqu’à présent, Washington avait opposé son veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu ; mais avec plus de 32 000 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas, et le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé, les Etats-Unis avaient dit vouloir redoubler d’efforts pour une trêve. Vendredi dernier, ils ont proposé une résolution en ce sens. Le texte a été rejeté par le Conseil de sécurité de l’ONU après les vetos russes et chinois.

La résolution adoptée lundi est le fruit du travail des membres non permanents du Conseil, qui ont négocié chaque week-end avec les Etats-Unis afin d’enrayer un nouvel échec. Plusieurs entités, dont la Turquie et l’Autorité palestinienne, ont salué ce vote. La diplomatie française a annoncé qu’elle préparait une résolution invitant un « cessez-le-feu permanent ».

Lire aussi | Cessez-le-feu dans la bande de Gaza : adoption d’une première résolution à l’ONU grâce à l’abstention des Etats-Unis

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Les opérations autour de l’hôpital Al-Shifa se poursuivent

Des dizaines de frappes israéliennes ont touché lundi la bande de Gaza, où au moins deux grands hôpitaux sont visés par des opérations militaires. Selon le ministère de la Santé du Hamas, les bombardements ont fait au moins 107 morts en vingt-quatre heures, dont au moins vingt-six à Rafah.

Une semaine après le début de l’intervention, lancée le 18 mars contre l’hôpital Al-Shifa – le plus grand du territoire palestinien assiégé – les combats continuent. L’hôpital et ses environs ont été visés par des tirs d’artillerie lundi, selon les autorités du Hamas, tout comme les abords de l’hôpital Al-Amal de Khan Younes (Sud), assiégé depuis la veille par l’armée.

Des témoins ont également fait état d’une incursion dimanche à proximité de l’hôpital Nasser, près d’Al-Amal. Le Croissant-Rouge palestinien a décrit à l’AFP une évacuation nocturne de cet hôpital « compliqué pour son personnel et ses patients ». Selon l’organisation, deux employés ont été visés par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient de dégager leurs ambulances des débris. “Plus de vingt terroristes ont été éliminés dans le secteur d’Al-Amal au cours de la dernière journée, au corps à corps et par des frappes aériennes”et des armes dont des lance-roquettes ont été découvertes, affirme l’armée, qui ajoute avoir facilité “l’évacuation de la zone de centaines de Gazaouis et l’interrogatoire de dizaines de suspects”.

Depuis le début de la guerre contre le Hamas lancée en octobre, les troupes ont mené plusieurs opérations dans et autour des hôpitaux. Ils expliquent y rechercher des combattants palestiniens, le Hamas niant utiliser les hôpitaux comme bases arrière.

Le secrétaire général de l’ONU défend l’UNRWA

Lors d’une visite à Al-Wihdat, un camp de réfugiés palestiniens situé à Amman, la capitale de l’est de la Jordanie, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a défendu l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). M. Guterres a déclaré qu’il serait « cruel et incompréhensible » d’interrompre les services de l’UNRWA aux réfugiés palestiniens dans toute la région. Cette déclaration fait suite à l’annonce de l’agence onusienne selon laquelle Israël a formellement interdit toute livraison d’aide alimentaire au nord de la bande de Gaza.

En janvier, Israël a accusé les employés de l’UNRWA dans la bande de Gaza d’être impliqués dans l’attaque menée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, ont suspendu leur financement fin janvier après les accusations israéliennes, qui mis l’agence en difficulté financière, même si plusieurs d’entre elles ont depuis repris leurs paiements. « Ici en Jordanie, mais aussi en Syrie, au Liban et, bien sûr, en Cisjordanie occupée et à Gaza, l’UNRWA est une Source d’espoir et de dignité »» a déclaré le secrétaire général de l’ONU.

« Dans un monde de plus en plus sombre, l’UNRWA est la seule lueur d’espoir pour des millions de personnes. Je vois cet espoir ici. Aujourd’hui plus que jamais, nous ne devons pas perdre cet espoir », a proclamé M. Guterres. Il voulait aussi « rendre hommage aux 171 femmes et hommes de l’UNRWA tués à Gaza – le plus grand nombre de membres du personnel de l’ONU tués dans notre histoire ».

Quelque 5,9 millions de réfugiés palestiniens sont enregistrés auprès de l’agence des Nations Unies dans la région.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Marwan Muasher, ancien ministre jordanien : « Si nous refusons d’ouvrir un horizon politique aux Palestiniens, nous devons nous préparer à la poursuite des violences »

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Le Monde avec l’AFP

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