Ce jeudi 21 et vendredi 22 mars à Bruxelles, les pays membres de l’Union européenne vont tenter de trouver des formes de financement « innovantes » pour armer l’Ukraine face à la menace russe.
Les dirigeants européens, réunis ce jeudi 21 et vendredi 22 mars en sommet à Bruxelles, vont s’efforcer de mieux armer l’Ukraine, et de mieux s’armer, face à une menace russe jugée de plus en plus préoccupante. L’aide occidentale s’essouffle et plusieurs dirigeants européens s’inquiètent d’une défaite de l’Ukraine face à une Russie qui ne s’arrêtera pas là.
« Si nous laissons l’Ukraine tranquille, si nous laissons l’Ukraine perdre cette guerre, alors la Russie menacera certainement la Moldavie, la Roumanie et la Pologne », a prévenu la semaine dernière le président français Emmanuel Macron.
Les Européens cherchent donc la parade et multiplient les annonces pour tenter de renforcer l’arsenal ukrainien, ainsi que leur propre industrie de défense, au moment où une aide américaine de plus de 60 milliards de dollars est toujours bloquée au Congrès de Washington.
« L’été sera décisif »
Plusieurs idées sont sur la table au sommet européen. Les Vingt-Sept discuteront ainsi d’un plan visant à utiliser les profits exceptionnels générés par les avoirs russes gelés en Europe peu après l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.
Depuis deux ans, ces actifs, évalués à plus de 200 milliards d’euros dans l’UE, ont généré des revenus que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé à plus de trois milliards d’euros par an.
L’idée est d’utiliser l’essentiel de ces revenus pour financer des achats d’armes pour Kiev.
D’autres formes de financement « innovantes » sont à l’étude. Quatorze pays européens, dont la France et l’Allemagne, souhaitent que la Banque européenne d’investissement (BEI) puisse également financer l’industrie de défense dans l’UE, ce qui n’était toujours pas le cas il y a plus de soixante ans. après sa création.
Mais le temps presse : depuis des semaines, les forces russes reprennent l’initiative sur le champ de bataille face à des Ukrainiens en manque de munitions et d’armes.
La Russie, de son côté, a mis son économie sur le pied de guerre et a reçu des centaines de milliers d’obus de la Corée du Nord. “L’été sera décisif” pour l’Ukraine, a prévenu mardi Josep Borrell.
