Le chef du Hamas accuse Israël de « saboter » les négociations de trêve avec l’opération sur l’hôpital Al-Shifa

Le chef du Hamas accuse Israël de « saboter » les négociations de trêve avec l’opération sur l’hôpital Al-Shifa
Descriptive text here
>>
Des Palestiniens qui ont fui la zone proche de l’hôpital Al-Shifa arrivent au camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre de Gaza, le 18 mars 2024. – /AFP

La guerre entre Israël et le Hamas a fait 31.819 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon un bilan publié mardi 19 mars par le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien. Côté israélien, environ 1 160 personnes sont mortes – pour la plupart également des civils, tués lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 –, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP), établi à partir de sources officielles israéliennes.

Israël poursuit son opération contre l’hôpital Al-Shifa

Les efforts des médiateurs se sont poursuivis mardi pour parvenir à une trêve à Gaza, où Israël mène depuis lundi une opération contre le Hamas à l’hôpital Al-Shifa, le plus grand du territoire palestinien. L’armée israélienne affirme avoir tué “plus de 50 terroristes” et arrêté “environ 180 suspects”. Le ministère de la Santé du Hamas a rapporté « des dizaines de martyrs et de blessés » près de l’hôpital. Depuis le début de la guerre, les hôpitaux de Gaza ont souvent été pris pour cible par l’armée de l’Etat hébreu, qui accuse le mouvement islamiste d’utiliser des civils comme boucliers humains.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Israël mardi soir de “sabotage” les négociations en cours pour une trêve dans la bande de Gaza avec son opération contre l’hôpital Al-Shifa. L’action des forces israéliennes « illustre leurs efforts pour semer le chaos et perpétuer la violence »a-t-il déclaré dans un communiqué.

Après des mois d’efforts infructueux des médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – pour parvenir à une trêve, le chef des renseignements israéliens, David Barnea, s’est rendu lundi à Doha pour rencontrer, selon une Source proche des négociations, le Premier ministre qatari. Le ministre Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani et des responsables égyptiens. M. Barnea a quitté Doha mardi, mais « équipes techniques » continuer à discuter des détails d’un éventuel accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages, a assuré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : des désaccords au grand jour entre Hamas et Fatah

Ajouter à vos sélections

L’aide humanitaire arrivée par bateau à Gaza et transportée vers le nord du territoire palestinien

Plus de cinq mois après le début de la guerre, les ONG et les agences de l’ONU continuent de tirer la sonnette d’alarme sur les risques de famine dans le territoire assiégé, devenu un “cimetière à ciel ouvert” selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Dans ce contexte, l’aide humanitaire arrivée vendredi à Gaza, avec le premier bateau à avoir emprunté un couloir maritime ouvert depuis Chypre, a été transportée par une agence onusienne au nord du territoire, l’ONG chargée de l’opération. Le navire transportait 200 tonnes d’aide. Un deuxième bateau, avec 240 tonnes de nourriture à son bord, devrait quitter Chypre “dans les jours à venir”Les autorités chypriotes l’ont indiqué mardi, précisant que les contrôles nécessaires avaient été effectués.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : « À Gaza, la famine pourrait commencer à tout moment »

Ajouter à vos sélections

La communauté internationale et les ONG soulignent cependant que l’envoi d’aide par voie maritime ou aérienne ne peut remplacer les voies terrestres.

Une réunion est prévue jeudi à Chypre avec des représentants d’une quarantaine de pays, afin de« assurer la coordination nécessaire pour accroître le flux d’aide humanitaire destinée à la population civile de Gaza et garantir la continuité de ce flux »ont déclaré les autorités chypriotes.

L’application mondiale

Le matin du monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Téléchargez l’application

Les restrictions sévères imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne et l’éventuelle utilisation de la faim comme arme pourraient “constituent un crime de guerre”, a déclaré l’ONU mardi. Dans une déclaration envoyée aux médias, la représentation israélienne auprès des Nations Unies à Genève a répondu au contraire :« Israël fait tout ce qui est en son pouvoir pour inonder Gaza d’aide ».

Lire l’analyse | Article réservé à nos abonnés Dans la bande de Gaza, Israël assume sa stratégie contre la faim

Ajouter à vos sélections

Emmanuel Macron interrogé à Marseille sur l’action de la France à Gaza

Emmanuel Macron a dû longuement se justifier mardi matin auprès d’un habitant du quartier de Castellane, à Marseille, qui lui reprochait de pratiquer « Deux poids, deux mesures » dans son action en Ukraine et à Gaza. « Nous avons donné à l’Ukraine tous les moyens dont elle a besoin pour pouvoir défendre ses droits. Aujourd’hui, que faisons-nous pour la Palestine, Monsieur Macron ? »» s’est indigné cet habitant, Ahmed Saïd, 35 ans.

“Nous faisons avec les moyens qui sont les nôtres, qui sont ceux de la diplomatie, de l’humanitaire”a répondu le chef de l’Etat, en visite surprise dans la deuxième ville de France dans le cadre d’une opération contre le trafic de drogue. « Nous avons soigné 1 000 Palestiniens sur le bâtiment militaire [le Dixmude], (…) nous avons livré des médicaments et de la nourriture aux Jordaniens et aux Égyptiens. »il ajouta.

Cet habitant a également reproché au président de ne pas avoir fait comme l’Afrique du Sud, qui avait porté l’affaire fin décembre devant la Cour internationale de Justice, accusant Israël d’avoir perpétré un crime. “génocide” à Gaza. Mais “La France n’est pas sur cette ligne”selon M. Macron.

Le chef de l’Etat a également été interpellé par une femme en pleurs, qui évoquait le sort des enfants palestiniens. « Au nom de Dieu, ne laissez pas ces enfants mourir »elle a imploré. “Je partage votre détresse”lui a dit le chef de l’Etat, affirmant que « la nature des opérations réalisées [par l’armée israélienne] inacceptable ».

Le président a ensuite affirmé, lors d’un point de presse, qu’il continuerait d’aller « en contact et en conversation » avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, « en expliquant les risques qu’il court, notamment [matière] de la perception internationale et de la capacité à construire la solution politique ». Là “désir d’éradiquer un groupe terroriste”« pourrait justifier, quand nous sommes une démocratie, de telles conséquences humanitaires »il a continué.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Sur la guerre de Gaza, la diplomatie française en quête d’une boussole

Ajouter à vos sélections

Le Monde avec l’AFP

Réutiliser ce contenu
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Livraison de nourriture | Des travailleurs d’ONG tués à Gaza lors d’une frappe israélienne
NEXT le maire de Strasbourg propose « une expérimentation locale par le pragmatisme »