Une start-up s’inspire des yeux des mouches pour aider les personnes atteintes de dégénérescence maculaire

Une start-up s’inspire des yeux des mouches pour aider les personnes atteintes de dégénérescence maculaire
Une start-up s’inspire des yeux des mouches pour aider les personnes atteintes de dégénérescence maculaire

Oubliez « l’œil du tigre » : le meilleur est l’œil de la mouche. C’est vrai qu’on pourrait se contenter de notre œil qui fonctionne comme un appareil photo, mais ce serait être de petits joueurs. En nous inspirant du regard de nos amies les mouches, nous pourrions développer des dispositifs combinant une multitude d’images et reproduisant fidèlement la réalité. Ainsi, comme l’explique un article publié sur le site New Atlas, nous devrions pouvoir tirer le meilleur parti de ce qui reste de notre rétine, même lorsqu’elle n’est plus dans la fleur de l’âge.

Soliddd, une start-up basée à New York, a dévoilé un modèle de lunettes de ce genre, permettant aux personnes atteintes de dégénérescence maculaire, dont la vision est amputée dans sa partie centrale, de reconstruire une image complète de ce qu’elles regardent. L’appareil a été testé auprès de patients et a été présenté au récent Consumer Electronic Show (CES) à Las Vegas.

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La dégénérescence maculaire est une maladie qui endommage la partie centrale de la rétine, la macula, dès l’âge de 50 ans et plus fréquemment vers 65 ans. Cette maladie, première cause de basse vision dans les pays développés, se manifeste par un trouble ou même une tache aveugle dans le champ de vision – un scotome. Même si les traitements permettent de retarder les effets de cette dégénérescence, il n’existe actuellement aucun médicament pour traiter cette maladie qui touche environ 8 % de la population française et 25 à 30 % des plus de 75 ans.

L’entreprise explique avoir testé son dispositif sous l’égide de Lighthouse Guild, une association indépendante au service des victimes de déficience visuelle. Les lunetiers du futur ont travaillé auprès d’un échantillon d’une trentaine de personnes atteintes de dégénérescence maculaire. Tous les participants affirment avoir constaté une augmentation de leur vitesse de lecture d’au moins 50 %.

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Un grand puzzle pour le cerveau

Ces lunettes sont conçues pour reconstruire une image cohérente à partir de plusieurs clichés : «Lorsque le cerveau reçoit une couverture redondante des mêmes informations visuelles de base, il les combine automatiquementexplique l’équipe dans un livre blanc accessible depuis le site Internet de l’entreprise. Si une zone du champ de vision global manque d’informations, le cerveau ajoute les informations manquantes depuis une autre vue

Les lunettes sont donc équipées, de chaque côté, de caméras qui envoient les images capturées sur des écrans, une pour chaque œil. Ces écrans ont la particularité d’être constitués d’une multitude de lentilles qui projettent des images vers la partie saine de la rétine, selon un angle particulier, ce qui permettra à l’utilisateur de reconstruire une image complète, une représentation mentale en 3D de ce qu’il observe.

Ce dispositif s’inspire des yeux de la mouche, constitués de plusieurs milliers de récepteurs sensibles à la lumière, les ommatidies. Ceux-ci lui permettent d’avoir une vision à 360°, très loin des 5° de vision nette des humains qui parviennent pourtant à distinguer des formes à 180°. Si vous avez du mal à les attraper, c’est normal, ils sont mieux équipés que vous (un peu comme les moustiques).

Les premiers retours semblent enthousiastes. On se dit que peut-être devrions-nous nous inspirer plus souvent des animaux pour améliorer notre vue : la chouette pour voir la nuit, le papillon pour distinguer les couleurs et l’aigle pour repérer les erreurs de ligne au tennis. Mais attention, on a vu assez de mouches s’engouffrer tête baissée dans les fenêtres ou tourner autour d’une lampe pour nous dire qu’on peut garder nos yeux humains, pour peu qu’ils fonctionnent plus ou moins.

 
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