certains médicaments développent une dépendance au jeu, au sexe et à des impulsions violentes

certains médicaments développent une dépendance au jeu, au sexe et à des impulsions violentes
certains médicaments développent une dépendance au jeu, au sexe et à des impulsions violentes

Alors que 273 000 Français souffrent de la maladie de Parkinson, et que ces chiffres sont susceptibles d’augmenter avec les perturbateurs endocriniens et le vieillissement de la population, les effets secondaires des médicaments utilisés contre cette maladie inquiètent.

Selon une enquête de la cellule d’investigation de Radio , et des informations de Canard Enchainé et Mediapart, les traitements contre la maladie de Parkinson comme le « Requip », produit par le laboratoire GSK, peuvent entraîner de graves addictions et des pulsions incontrôlées. .

Ces effets indésirables touchent particulièrement les médicaments agonistes dopaminergiques, consommés par 48 000 Français. Ces médicaments, en régulant la dopamine pour limiter les symptômes de la maladie, peuvent perturber le système de récompense, déclenchant des addictions au jeu, au sexe ou encore des comportements violents.

“La firme britannique commercialise Requip en France depuis 1997 et elle a tardé à fournir des informations claires sur ses effets indésirables graves”, explique l’enquête de Radio France.

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Des addictions multiples qui prennent des proportions inédites

Interviewé par Radio France, Stéphane Grange, diagnostiqué en 2019, est devenu accro aux paris sportifs, au sexe et aux dépenses compulsives, accumulant 90 000 euros de dettes en deux ans. En 2024, il porte plainte contre GSK, reprochant au laboratoire son manque de transparence sur ces effets secondaires. Une audience est prévue en novembre 2025.

«J’ai demandé du sexe à mon partenaire tous les jours. Elle a eu une mauvaise expérience, moi aussi car elle m’a repoussé, et elle avait raison » témoigne Stéphane Grange

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Des cas similaires à celui de Stéphane Grange illustrent l’ampleur du problème. Une patiente, Sandrine, a perdu ses économies au casino en ligne et fait des achats inutiles. Patrick, ancien cadre, a développé des pulsions violentes envers les animaux, conduisant à des condamnations et à la destruction de sa vie personnelle et professionnelle (détails dans cet article Mediapart). Une autre victime, Henri David, décrit des comportements compulsifs liés au travestissement et des dépenses astronomiques en vêtements féminins.

Une étude de 2018 dirigée par Jean-Christophe Corvol de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière a révélé que la moitié des patients prenant des agonistes dopaminergiques développent des troubles du contrôle des impulsions dans les cinq ans. Ces chiffres n’incitent cependant pas GSK à réviser les instructions Requip, que les patients et les médecins réclament pour mieux informer les patients.

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Le laboratoire a également été sommé en 2012 d’indemniser un patient dont la vie avait été ravagée par Requip. Un document interne de GSK datant de 2003 prouvait que l’entreprise était au courant de ces effets secondaires, mais n’avait pas suffisamment alerté les patients. Des faits qui interrogent largement la responsabilité du laboratoire, qui continue de produire ce médicament des décennies après les premiers signes alarmants.

Par ailleurs, l’enquête montre que les premiers signalements d’effets indésirables remontent à 1986 et que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a émis des alertes à partir de 2009. Toutefois, les documents d’information des patients n’ont pas été mis à jour depuis 2016.

Actuellement, deux patients ont décidé de poursuivre le laboratoire en justice pour ces effets secondaires. Mais le combat s’annonce long et difficile, comme lors des précédentes affaires judiciaires qui concernaient le laboratoire. Les victimes et leurs proches réclament des mesures concrètes : informer systématiquement les patients des risques, sensibiliser les prescripteurs, actualiser les notices et les campagnes de prévention.

 
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