Ton cerveau te ment quand il te dit que c’était mieux avant

Ton cerveau te ment quand il te dit que c’était mieux avant
Ton cerveau te ment quand il te dit que c’était mieux avant

Il n’est pas nouveau de penser que le monde d’hier est meilleur que celui d’aujourd’hui. Il n’est pas non plus nouveau de fantasmer sur un soi-disant âge d’or, également révolu.

Beaucoup de gens sont en proie à cette politique de la nostalgie, avec le désir de revenir à une époque où – soi-disant – tout allait mieux. C’est aussi la force du slogan de Donald Trump, « Make America Great Again », qui souligne implicitement la perte de prestige d’une Amérique idéalisée. Le moment est donc venu de lui redonner sa grandeur passée. Bryan Walsh, directeur éditorial de Vox, dresse ce constat et nous explique comment il comprend ce mécanisme.

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Apparemment, explique-t-il, les gens aimeraient même pouvoir remonter le temps. C’est en tout cas ce qu’indique une enquête réalisée en 2023 par le Pew Research Center. En fait, six Américains sur dix disaient que la vie était meilleure pour les personnes de la même classe sociale il y a cinquante ans. 15 % de la population américaine interrogée déclare également que la vie d’aujourd’hui est pire que par le passé. On le voit, c’est un véritable phénomène de société.

Mais derrière les sondages se cache en réalité la preuve que la culture populaire est coincée dans une boucle de nostalgie. Comme le montre MRC Data, une société qui analyse les tendances musicales, 70 % du marché musical actuel aux États-Unis est occupé par des chansons anciennes. Il en va de même pour les films et séries : neuf des dix films les plus rentables de l’année 2024 étaient en fait des suites de chapitres précédents ou des remakes d’anciens films. Nostalgie, quand tu nous tiens…

Bryan Walsh suggère donc de mettre de côté la culture populaire, tout en reconnaissant que tout ce que nous avons vécu musicalement entre 15 et 25 ans représente le zénith de notre vie personnelle, même si c’est faux.

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Vieillesse et nostalgie, un combo imbattable

Comme le souligne Matthew Iglesias, co-fondateur du site Vox, il est faux de penser que notre niveau de vie matériel s’est dégradé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains sont beaucoup plus riches aujourd’hui qu’ils ne l’étaient dans les années 1960. Par exemple, les taux de possession de voitures sont aujourd’hui deux fois plus élevés qu’ils ne l’étaient à l’époque. La climatisation est aujourd’hui aussi accessible que l’eau courante l’était il y a plus de soixante-cinq ans. En , le niveau de vie a également augmenté depuis les années 1970, nous apprend l’Insee.

Alors pourquoi tant de gens ressentent-ils le contraire ? Bryan Walsh suggère qu’une partie du problème réside dans le progrès lui-même. Avec les avancées technologiques majeures que connaissent nos sociétés, nos attentes évoluent en conséquence. Un terme scientifique décrit précisément ce processus : l’évolution des lignes de base. Cela reflète l’idée que nous ne restons pas dans un état constant de gratitude pour des progrès significatifs. Exemple : le vaccin contre la polio, qui élimine quasiment la maladie, ne nous rappelle pas que nos grands-parents risquaient de la contracter.

En fait, avec la mémoire sélective, notre cerveau nous trompe. Les humains ont cette fâcheuse tendance à atténuer les souvenirs négatifs du passé pour renforcer l’imaginaire positif de leur vie passée. Les psychologues mettent également en avant l’appréhension du changement chez les individus. C’est ce qu’ils appellent « l’aversion aux pertes ». En termes simples, cela signifie que nous sommes souvent tristes à l’idée de perdre quelque chose, alors que les bénéfices que cela peut nous apporter semblent moins importants.

Le principal problème est probablement que nous vieillissons tous, nous rappelle Bryan Walsh, avec toutes les implications directes que cela a sur notre santé physique et mentale. Et jusqu’à preuve du contraire, il n’y a toujours pas de progrès permettant de lutter contre cela.

 
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