Les infections dans la petite enfance augmentent le risque d’épisodes ultérieurs

Les infections dans la petite enfance augmentent le risque d’épisodes ultérieurs
Les infections dans la petite enfance augmentent le risque d’épisodes ultérieurs

Un adage pourrait être en train de tomber. Loin de renforcer le système immunitaire, la multiplication des épisodes infectieux dans les premières années de la vie pourrait augmenter le risque d’infections modérées à sévères et de traitements antibiotiques pendant l’enfance.

Cette conclusion est tirée d’une étude de cohorte longitudinale publiée dans Réseau Jama ouvert. Réalisée au Danemark, l’étude a suivi 614 enfants (51,6% de garçons) de la naissance à 10 ou 13 ans. Ces enfants ont développé en moyenne 16,4 épisodes infectieux entre 0 et 3 ans, l’infection la plus courante étant le rhume (moyenne de 12,3 épisodes).

Les enfants présentant un nombre élevé d’infections entre la naissance et l’âge de 3 ans (plus de 16 épisodes) présentaient, par rapport à ceux présentant un nombre d’infections inférieur (moins de 16), un risque accru d’infections ultérieures modérées à sévères (181 contre 87 épisodes ; rapport du taux d’incidence ajusté [AIRR] = 2,39) et les traitements antibiotiques systémiques (799 versus 623 épisodes ; AIRR = 1,34) jusqu’à l’âge de 10 ou 13 ans.

Chaque infection augmente le risque ultérieur

Chaque infection augmentait le risque d’infections ultérieures modérées à graves (AIRR = 1,05) et de traitements antibiotiques systémiques (AIRR = 1,02). Dans le détail, si chaque épisode de rhume, d’otite moyenne aiguë, de pneumonie, de gastro-entérite et de fièvre est associé à un risque accru, ce n’est pas le cas de l’amygdalite.

En ce qui concerne la pneumonie, chaque épisode précoce était associé à un risque accru de pneumonie plus tard dans l’enfance (AIRR 1,51). “En divisant les enfants en deux groupes, ceux ayant eu plus d’un épisode de pneumonie (83 enfants) de la naissance à 3 ans contre 1 ou 0 épisode (531 enfants), le signal est devenu encore plus fort avec une estimation de l’effet plus élevé ( AIRR = 4,06) »il est noté.

De plus, une analyse a porté sur un sous-groupe de 309 enfants présentant des symptômes pulmonaires gênants, pour lesquels un échantillon de virus respiratoire aigu a été examiné entre la naissance et l’âge de 3 ans. Cette analyse montre que le nombre de virus respiratoires mesurés dans le nasopharynx était associé à un risque ultérieur de pneumonie. Ce résultat était significatif pour les rhinovirus (AIRR = 1,70) et les entérovirus (AIRR = 1,89), mais pas pour le virus respiratoire syncytial (AIRR = 1,14).

D’autres travaux ont déjà montré une association entre les infections dans les premières années de la vie et le développement ultérieur de maladies atopiques (asthme et allergies notamment), mais aussi celle de facteurs de risque cardio-métaboliques et de troubles mentaux. Ces résultats pourraient permettre aux pédiatres de mener des interventions de prévention ciblées auprès des familles des enfants atteints, et notamment de lutter contre le tabagisme, espèrent les auteurs.

 
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