Face à la pression aux urgences en raison de virus respiratoires en plus d’une nouvelle éclosion de rougeole, l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec (AQPP) appelle la population à se faire vacciner dans les pharmacies de la province.
Publié à 13h31
Mis à jour à 14h15
Katrine Desautels
La Presse Canadienne
Mardi, la Santé publique du Québec a confirmé que 11 cas de rougeole avaient été déclarés dans les Laurentides, à Montréal et à Laval. Il s’agit de la deuxième éclosion de rougeole au Québec depuis le début de 2024; la première qui a duré quatre mois a accumulé 51 cas.
Les bébés de moins d’un an, les femmes enceintes non vaccinées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli courent un plus grand risque de développer des complications liées à la rougeole. Les complications comprennent la pneumonie, les otites, la diarrhée persistante, la perte de la vue ou de l’audition et dans 1 cas sur 3 000, la maladie peut entraîner la mort.
L’AQPP invite les adultes nés depuis 1980 qui n’ont pas reçu deux doses de vaccin contre la rougeole ainsi que toute autre personne non considérée comme protégée à se faire vacciner gratuitement en pharmacie.
Par contre, les virus de la grippe circuleront de plus en plus au cours des prochaines semaines au Québec. L’épidémie de grippe s’est déclarée dans le pays fin décembre et le pic de la saison n’a pas encore été atteint. L’AQPP rappelle qu’il est toujours temps pour les Québécois de se protéger contre les virus respiratoires en se faisant vacciner gratuitement par un pharmacien.
Ces professionnels de la santé peuvent également prodiguer un traitement antiviral aux personnes qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19 ou du virus de la grippe et qui présentent un risque de complications.
Les salles d’urgence de la province étaient encore très occupées mardi. En début d’après-midi, le taux d’occupation de l’ensemble des salles d’urgence s’élevait à 133 %. Pour tenter de soulager cette ressource, l’AQPP souligne qu’il est possible de consulter un pharmacien pour plusieurs affections mineures comme le zona, la conjonctivite allergique, l’acné, certains champignons, les hémorroïdes, les brûlures d’estomac, la maladie de Lyme, etc.
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Négociations avec Québec
Les pharmaciens des établissements de santé du Québec envisagent d’utiliser des moyens de pression… non pas parce que leur négociation avec Québec stagne, mais parce qu’elle n’a toujours pas commencé.
Or, leur dernière convention collective a expiré en mars 2023, soit il y a près de deux ans.
L’association représente 2000 membres. Ces pharmaciens travaillent principalement dans les hôpitaux et les centres d’hébergement et de soins de longue durée.
En entrevue, Linda Vaillant, directrice générale de l’association, a déploré que les négociations avec les pharmaciens institutionnels aient mis autant de temps à démarrer. Elle dit comprendre que le Front commun intersyndical, qui représentait 420 000 adhérents, est arrivé en premier. Ensuite, ce fut la FIQ avec ses infirmières.
Mais les pharmaciens, dit-elle, attendent toujours leur tour pour entamer les négociations. Ses membres sont « en colère », y voient « un manque de respect », rapporte-t-elle.
Ils ne souhaitent pas recourir à des moyens de pression, mais se disent prêts à le faire si nécessaire. Et même s’ils seraient soumis aux dispositions sur les services essentiels, compte tenu de leur rôle stratégique en matière de soins de santé, “il y a une manière de jeter de la sable dans le rouage”, prévient M.moi Vaillant.
De son côté, le Conseil du Trésor a estimé que « les négociations ont bel et bien commencé » avec les pharmaciens des établissements de santé.
« Des discussions sont en cours. Ils doivent toutefois se poursuivre aux endroits appropriés», a ajouté le cabinet de la ministre Sonia LeBel.
Lia Lévesque, The Canadian Press