Les hôpitaux romands débordés par des patients qui ne devraient plus être là

Les hôpitaux romands débordés par des patients qui ne devraient plus être là
Les hôpitaux romands débordés par des patients qui ne devraient plus être là

Interrogé mardi dans La Matinale, Jean-Luc Andrey, président d’Héviva, l’Association professionnelle vaudoise des établissements médico-psycho-sociaux, constate que «les EMS sont pleins depuis longtemps» et cela s’explique par leur mode de fonctionnement. . “Nous voulons qu’ils soient pleins tout le temps, c’est pourquoi nous attendons toujours qu’un lit se libère pour pouvoir l’utiliser pour un nouveau résident.”

Mais il n’est pas prévu, sauf si on est “vraiment obligé”, selon ce directeur d’un EMS, de revenir à des chambres partagées entre deux et trois résidents pour augmenter plus facilement le nombre de places. “Ce n’est absolument pas souhaitable pour des raisons éthiques et sociétales”, explique-t-il, car “les personnes qui viennent aujourd’hui à l’EMS souhaitent vraiment avoir une seule chambre, une sphère privée pour elles”. D’autant que désormais, «le canton insiste, oblige même, sur la construction d’EMS avec chambres individuelles».

Jean-Luc Andrey évoque d’autres limites à la création de lits liées à la construction de nouveaux EMS : la durée de construction qui est actuellement de « dix ans pour un nouvel EMS » ; l’espace limité disponible sur le territoire, sachant que tous les établissements existants ont déjà été agrandis ; et le manque de personnel. « Parfois, nous attendons six mois, voire un an, avant de pouvoir utiliser ces lits, faute de personnel, notamment soignant. »

Pour contrer cela, l’invité de la RTS évoque le programme vaudois InvestPro qui cherche des solutions pour « revaloriser les métiers et permettre de meilleures conditions de travail ». Mais « nous n’en sommes qu’au début et il faudra du temps pour se mettre en place », poursuit-il.

>> Écoutez son interview :

La surpopulation des lits d’hôpitaux, conséquence d’un manque de places en EMS : entretien avec Jean-Luc Andrey / La Matinale / 6 min. / aujourd’hui à 07h18

Plusieurs options sont cependant sur la table pour discussion par la cellule de crise du Réseau Santé du Haut-Léman pour éviter la surpopulation des hôpitaux. Jean-Luc Andrey parle de « séjours d’évaluation et d’observation » des résidents en EMS afin d’« évaluer la pertinence » de recourir à ce type d’établissement dans leur cas ou comment permettre leur retour « à domicile ». Un autre objectif de ces discussions est “d’éviter d’aller à l’hôpital”, grâce notamment à “une structure renforcée à domicile avec prise en charge”.

« Il faut de l’anticipation » pour résoudre cette situation d’encombrement des hôpitaux, conclut-il. “Plus les gens se préparent à l’avance à une probabilité d’entrée dans l’EMS, moins on risque de traverser ces situations de crise (…) On ne peut donc que recommander un meilleur travail d’évaluation en amont de toutes ces situations.”

>> Pour aller plus loin, lisez également : Toujours plus de demandes de places en établissements médico-sociaux

 
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