Après quelques semaines chez Groupama-FDJ, quelles sont vos premières impressions ?
C’est une équipe très efficace en terme d’optimisation. Il y a de très bons entraîneurs comme Frédéric Grappe ou Julien Pinot, un super staff. Et ils sont vraiment au courant de tout ce qui concerne le matériel ! Mais il y a aussi un côté très humain et familial chez Groupama-FDJ.
C’est important et même essentiel pour moi. Si je veux être bon sur le vélo, compétitif, je dois d’abord être bon dans ma tête, avoir de bons coéquipiers et encadrants. C’est ce que j’ai trouvé donc je suis très heureux d’être là, avec Cyril (Barthe). Entre Béarnais, nous sommes solidaires.
Avez-vous rencontré tous vos coéquipiers ?
Nous avons fait un petit stage en début de saison à Besançon cet automne pour faire l’étude posturale, aller à plusieurs rendez-vous médicaux concernant l’ostéopathie, les semelles orthopédiques… etc… Ça m’a permis de découvrir tout le staff, mon coach Nicolas Boisson, l’ensemble équipe. Ensuite, nous nous sommes tous retrouvés à Calpe, près de Valence en Espagne pendant deux semaines en décembre. Toutes les équipes pro s’y rendent car c’est un bon endroit pour rouler en hiver.
C’était un grand parcours, il y avait les 27 coureurs du World Tour et une partie du Continental. Nous avons également eu une soirée appelée la grand-messe. En gros, Marc Madiot présente tout le monde, les partenaires. Nous étions 140, certains sont venus juste pour cette journée. C’est le grand rassemblement du début de saison.
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Quelle est la prochaine étape pour vous avant de débuter la compétition en février ?
Je suis parti en fin de semaine dernière pour un gros stage à Tenerife, principalement avec des grimpeurs comme David Gaudu, Guillaume Martin ou Rudy Molard. Nous passons douze jours au sommet du volcan Teide, dans un hôtel à plus de 2000 mètres d’altitude. C’est vraiment le gros bloc de préparation d’avant-saison, très fort, avec beaucoup d’endurance et d’intensité. Ensuite, je reste huit jours en chambre hypoxique avec David Gaudu. Il simule les conditions d’altitude, notamment par rapport à l’oxygène.
Cela va déjà être une belle expérience…
C’est sûr que ça va être enrichissant de le voir de l’intérieur, car je l’ai observé de l’extérieur jusque-là, même si j’ai pu découvrir un peu le monde professionnel la saison dernière avec l’équipe Decathlon-AG2R (il était dans l’équipe Continentale mais a couru avec le World Tour, NDLR). En plus, ça m’a été utile parce que j’ai réalisé que les grands champions qu’on peut mettre sur un piédestal quand on les voit à la télé sont des humains.
J’ai pu relativiser et me dire que si j’étais à cette place c’est parce que j’étais légitime pour faire ces courses. Quand on suit le cyclisme depuis 15 ans, en regardant tous ces gars, ça t’impressionne de courir contre eux au départ. J’ai fait le Tour des Alpes l’année dernière et je me suis retrouvé avec Geraint Thomas et Romain Bardet. Et à la fin de l’étape, je n’étais pas loin d’eux. Ça va être vraiment intéressant de rencontrer tous ces grands coureurs à l’entraînement ou en compétition.
Avez-vous l’impression d’avoir changé de monde ?
-J’ai eu un petit aperçu la saison dernière. Avoir une course de bus, c’est génial ! Avec le Conti’, c’est basique. En World Tour, il y a plus de confort. Sur tout le reste aussi, c’est du très haut niveau donc il y a un changement de dimension. Maintenant que je suis dans l’équipe première, tous les outils nécessaires nous sont offerts pour performer : entraînements, adaptation à la chaleur, cours d’altitude, suivi de l’alimentation et de la nutrition avec la puce glycémique. Bien évidemment, cela permet d’évoluer et de progresser d’un point de vue physique.
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Vous avez réellement débuté le cyclisme en 2022 à Pau Vélo 64. Craignez-vous que la marche soit trop haute ?
Je suis surtout très impatient de découvrir toutes ces belles courses, et tout ce qu’il y a autour aussi. J’adore voir les spectateurs nous soutenir. Mais évidemment, je me demande si je vais être à la hauteur de l’équipe, au plus haut niveau mondial ? Je me sens prêt, même si cette première année est forcément placée sous le signe de la découverte, il y aura plein de choses à voir. Je veux être le plus performant possible pour aider l’équipe.
Vos progrès ont été fulgurants au cours des trois dernières années. Comment le percevez-vous ?
Chaque année, je découvre un niveau supérieur au mien. Donc le début de saison est un peu compliqué car je dois m’adapter. J’espère que cette année ce sera plus rapide, que je progresserai en janvier notamment grâce à ce stage, afin de pouvoir donner le meilleur de moi-même pour mes grands dirigeants. Ils ont besoin de coéquipiers et je me retrouve parfaitement dans ce rôle.
Mais si la porte s’ouvre, vous n’êtes pas du genre à vous cacher…
S’il y a des opportunités, je les saisirai bien sûr. Je suis à ma place donc une course, on est là pour la gagner. Quoi qu’il en soit, cela nécessite un travail d’équipe. Et si l’un de mes dirigeants gagne, je suis aussi heureux que si je levais les bras.
Son programme
« Je rentre de l’entraînement le 30 janvier et je débute ma saison avec le Tour d’Oman (8 au 12 février). La veille du départ, le vendredi 7 février, je m’alignerai pour la Muscat Classic, une classique très relevée à Oman. Après ce gros blocage, il va encore falloir souffler et récupérer. Je vais rentrer à la maison pour deux semaines puis je repartirai dans les Boucles Drôme Ardèche avec la Faun Ardèche Classic (1er mars) et la Faun Drôme Classic (2 mars). Ensuite, si tout va bien, les grandes lignes seraient le Tour de Catalogne (du 24 au 30 mars) et le Tour du Pays Basque (du 7 au 12 avril). Mais il faudra voir comment se déroule le début de saison.