Le multilinguisme pour réduire certains signes de l’autisme ?

Non, le multilinguisme ne favorise pas un retard de développement, bien au contraire… Parler plusieurs langues améliorerait les capacités cognitives des enfants autistes, tout en contribuant à atténuer certains signes, selon une étude récente.

Le bilinguisme, une clé pour améliorer les fonctions cognitives des enfants autistes ? C’est ce qu’un nouvelle étude d’UCLA Healthpublié dans la revue Recherche sur l’autisme, en novembre 2024. Parler plusieurs langues réduirait également certains signes de ce trouble neurodéveloppemental, caractérisé par des difficultés d’interactions sociales et de communication, ainsi que par des comportements et des intérêts à caractère restreint, répétitif et stéréotypé. Environ 700 000 Français, dont 100 000 de moins de 20 ans, sont concernés.

Les parents évaluent l’inhibition, la mémoire, les comportements répétitifs…

Initialement menée à l’Université de Miami, l’étude a recruté 100 enfants autistes et « valides », âgés de 7 à 12 ans, issus de ménages monolingues et multilingues, qui parlaient principalement espagnol et anglais à la maison. Il a été demandé aux parents ou tuteurs d’évaluer « fonctions exécutives » de leur enfant, souvent affecté par des troubles du spectre autistique (TSA), tels que l’inhibition (la capacité de supprimer une activité non pertinente ou de se distraire), la mémoire de travail (garder quelque chose à l’esprit, comme se souvenir d’un numéro de téléphone) et le passage d’une tâche à l’autre, comme comme jouer avec des jouets puis nettoyer.

Les parents ont également complété les évaluations suivantes : le quotient d’empathie des enfants (EQ-C), conçu pour évaluer les compétences de prise de perspective, le questionnaire de communication sociale (SCQ) ainsi que l’échelle de comportement répétitif révisée (RBS-R).

Capacités renforcées, notamment chez les enfants autistes

Verdict : « Le multilinguisme est associé à de meilleures capacités d’inhibition, de changement et de prise de perspective. » surtout chez les enfants autistes. « Si vous jonglez avec deux langues, vous devez abandonner l’une pour pouvoir utiliser l’autre. Cette pratique renforce le contrôle mental »explique Lucina Q. Uddin, l’un des principaux auteurs de l’étude. Selon elle, parler plusieurs langues a également amélioré la communication et réduit certains comportements répétitifs. En résumé, ces jeunes parviennent à mieux gérer leurs pensées, à être plus empathiques et à adapter leur comportement en fonction de la situation. « Ces résultats sont les premiers à notre connaissance à démontrer des liens en cascade potentiels entre l’expérience multilingue, EF (ndlr : capacités des fonctions exécutives) et les symptômes fondamentaux des TSA », indiquent les chercheurs.

Aucun effet négatif de parler plusieurs langues !

Cette étude permet ainsi de briser les idées reçues (Autisme : être bilingue peut-il rendre les choses plus compliquées ?). « Les parents craignent souvent que les expériences multilingues puissent contribuer à des retards supplémentaires dans le développement cognitif et linguistique de leur enfant atteint de TSA. observent les scientifiques. Après le diagnostic, les enfants multilingues connaissent une réduction rapide de l’utilisation de leur langue maternelle, bien que son utilisation persiste dans les interactions adulte-adulte et adulte-frère. » « Nous ne constatons aucun effet négatif à parler plusieurs langues à la maison, insiste Lucina Q. Uddin. Il est en fait bénéfique de célébrer toutes les langues associées à votre culture. »

Une future étude en perspective

Cependant, « La généralisation des résultats de la présente étude doit être abordée avec prudence, notamment parce que les données reflètent principalement les expériences des familles de Miami, une ville bilingue où 75,1 % de la population parle une langue autre que l’anglais à la maison. à la maison, principalement espagnols », admettent les chercheurs, qui souhaitent désormais élargir l’étude. Le prochain analysera environ 150 enfants autistes et comprendra davantage de tests de la fonction exécutive et du langage ainsi que de l’imagerie cérébrale.

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« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr”

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