Une greffe simultanée de rein et d’îlots pancréatiques : une première en France a eu lieu à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon. Rencontre avec Christophe, diabétique, premier patient français traité par ce protocole médical.
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Il s’agit d’une première en France réalisée en août 2024. les équipes de transplantation de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon : une greffe simultanée de rein et d’îlots pancréatiques. Christophe, vigneron de Agé de 52 ans, résidant dans le Val d’Oingt (Rhône) est le premier Français à bénéficier de cette technique de transplantation d’îlots pancréatiques, dite de Langerhans.
Cinq mois après sa double greffe, Christophe et l’équipe de transplantation de l’hôpital Edouard Herriot
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© France 3 Rhône Alpes
Diabétique diagnostiqué en 2004, dialysé depuis 2020, Christophe raconte chaque soir à la maison le combat quotidien de la dialyse péritonéale. “La peur de faire une crise d’hypoglycémie pendant la journée de travail lorsque j’étais sur mon tracteur, les réveils nocturnes lorsque la machine se mettait en mode sécurité. On ne s’en rend pas compte, mais le diabète détruit…“
À la voix douce, au regard clair, Christophe n’est pas du genre à se plaindre. Mais on comprend qu’il a vécu des jours difficiles avant qu’on lui propose cette greffe. “Je ne sais pas si vous imaginez ce que ça fait de dormir avec un tuyau dans le ventre… Pour partir en week-end, il faut traîner la machine, ne rien oublier. C’est une grosse contrainte. Même si cela me permettait de survivre, je n’aurais pas tenu très longtemps. Mentalement, j’ai commencé à ne plus le supporter, même si je savais qu’une greffe arriverait un jour ou l’autre.“
S’il est candidat à une greffe de rein, il ne souhaite pas postuler pour une greffe de pancréas en raison des risques liés à cette intervention chirurgicale majeure. “Quand on m’a parlé du pancréas, j’ai eu peur parce que s’il y a des complications, ça finit mal. C’est dangereux, même si je le voulais, ça m’a fait peur.“
Fin 2023, toujours dans l’attente, nous lui avons parlé d’un nouveau protocole: la greffe d’îlots de Langerhans, susceptible de remplacer efficacement la transplantation de pancréas. “Lorsqu’on me l’a proposé, je n’ai pas hésité une seule minute. La première fois que je me suis réveillé à la maison après la greffe, quand j’ai touché mon ventre et qu’il n’y avait plus de tube, j’ai pleuré. Cette opération a changé ma vie.
“Pour le moment les prises de sang que je fais chaque semaine sont bonnes. Après il ne faut pas être bête, même après la greffe, il ne faut pas se gaver de sucre. Maintenant, je mange normalement, je me donne un peu d’insuline le soir, tout va bien. Même si physiquement je n’ai plus 20 ans…“
Des projets ? Professionnellement, plus vraiment, mais sur le plan personnel oui. Partir en vacances sans la machine par exemple. Une sorte de renaissance après l’injustice de la maladie pour cet homme qui, de son propre aveu, n’a jamais abusé de rien…
