le plan blanc lancé dans 87 hôpitaux

le plan blanc lancé dans 87 hôpitaux
le plan blanc lancé dans 87 hôpitaux

Face à l’épidémie de grippe, 87 hôpitaux ont déclenché le plan blanc, un système qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler du personnel en congé, a indiqué le ministère de la Santé vendredi 10 janvier 2025.

La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin l’avait évoqué un peu plus tôt CNews et Europe 1 un “cent” des hôpitaux ayant activé ce dispositif, dès jeudi soir, face à l’afflux de patients.

L’épidémie de grippe est-elle en hausse en en raison d’un relâchement des gestes barrière et d’une vaccination insuffisante ? Ce sont des facteurs parmi d’autres, selon les professionnels de santé, qui évoquent également la coexistence de différentes souches de la maladie.

« Les patients sont moins enclins à porter un masque. On en voit dans la salle d’attente qui viennent sans masque, on les distribue”observe le docteur Urfan Ashraf, secrétaire général de SOS Médecins.

“Les gestes barrières, le réflexe de se laver les mains, les solutions hydroalcooliques, l’aération, sont moins récents : ils font partie des éléments de transmission”ajoute-t-il.

Des contacts accrus pendant les vacances

La période des fêtes de fin d’année a également accru les contacts, alors que les cabinets médicaux locaux étaient fermés, réduisant l’offre de soins alors que la demande augmentait.

De plus, deux souches de grippe coexistent, A (H1N1) et B (Victoria), bien qu’elles se succèdent habituellement, et une troisième se renforce, A (H3N2).

Ce phénomène renforce la circulation du virus, qui touche aussi les malades cette année. “plus jeunes que d’habitude, enfants plus âgés et adultes jusqu’à 50 ans”selon le virologue Bruno Lina.

Ce profil de patients accroît la demande de soins, estime le docteur Urfan Ashraf. « Courbatures très importantes, maux de tête, vertiges, douleurs musculaires et articulaires, frissons, fièvre qui monte jusqu’à 40 : cela peut être impressionnant pour quelqu’un qui n’y est pas habitué ».

La couverture vaccinale reste faible

L’épidémie de grippe hivernale, qui dure habituellement dix à douze semaines, s’est intensifiée début janvier et provoque des hospitalisations à un niveau exceptionnellement élevé par rapport aux saisons précédentes, a constaté mercredi Santé publique France (SpF).

Le nombre de décès liés à la grippe, principalement chez les plus de 65 ans, a augmenté.

Pour s’en prémunir, les autorités rappellent régulièrement que la vaccination reste la plus efficace, notamment contre les formes graves de grippe et le Covid-19.

Il est recommandé aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux personnes immunodéprimées, aux nourrissons de plus de 6 mois présentant des comorbidités, aux femmes enceintes et aux résidents des établissements médico-sociaux.

Mais cette saison, « La campagne de vaccination a connu un démarrage très difficile »observe Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, rappelant que la grippe est « mortel pour les personnes fragiles ».

“Casquette d’âne” pour les soignants

Dans les maisons de retraite, “il n’y a pas de pic massif de l’épidémie”tempère Jean-Christophe Amarantinis, président du principal syndicat des Ehpad privés, le Synerpa. Mais « Il faut inciter le personnel et les résidents à se faire vacciner et à respecter les gestes barrières »note Pierre Roux, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées.

“Malheureusement, le bonnet d’âne tombe sur les soignants, alors même qu’ils sont en contact avec les patients et peuvent transmettre des virus”regrets Philippe Besset.

Si une couverture vaccinale est attendue “un peu mieux que l’année dernière”elle reste ” faible “ avec quelque 10,3 millions de doses distribuées jusqu’à présent, a-t-il déclaré.

Le port du masque est obligatoire

Le port du masque est redevenu obligatoire dans les centres hospitaliers d’Abbeville, Libourne (Gironde), Lisieux (Calvados), Le Havre ou Calais.

Cinq ans après la pandémie de Covid, le port du masque n’est toujours pas un réflexe répandu : plus de quatre Français sur dix déclarent ne jamais en porter, même s’ils présentent des symptômes, selon une étude SpF publiée mi-octobre.

 
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