Les pompiers courent un plus grand risque de développer un cancer que le reste de la population. Le Nouveau-Brunswick accorde une indemnisation aux pompiers dans ce cas, mais seulement pour une dizaine de types de cancer, contrairement aux provinces qui en reconnaissent deux fois plus.
Selon Santé Canada, le risque qu’un pompier reçoive un diagnostic de cancer est 9 % plus élevé que celui de la population générale. Le risque de mourir est 14 % plus élevé.
En effet, les pompiers sont plus souvent exposés à la fumée et aux substances cancérigènes.
Les pompiers évoluent, la toxicité de nos incendies s’aggrave. Avec les nouvelles méthodes de construction, les maisons brûlent avec beaucoup plus de produits chimiques, de plastiques
explique Roger Pitre, premier vice-président de l’Association des chefs de pompiers du Nouveau-Brunswick (ACPNB).
Roger Pitre est chef des pompiers de la brigade de Rogersville et premier vice-président de l’Association des chefs de pompiers du Nouveau-Brunswick.
Photo : Avec l’aimable autorisation – Roger Pitre
Ainsi, cette profession peut percevoir une indemnisation pour couvrir les frais médicaux en cas de diagnostic de cancer. Toutefois, cela dépend du nombre d’années de service du pompier, c’est-à-dire du nombre d’années d’exposition à des substances toxiques.
Mais cela va plus loin. Les types de cancer reconnus diffèrent d’une province à l’autre. Certains s’en sortent bien, notamment la Saskatchewan et l’Alberta, en reconnaissant une vingtaine de types de cancer qui sont liés au métier de pompier.
Le Nouveau-Brunswick arrive avant-dernier sur cette liste et n’en reconnaît que dix.
Nombre de cancers reconnus liés au métier de pompier
Province | Nombre de cancers reconnus |
---|---|
Saskatchewan | 22 |
Alberta | 20 |
Ontario | 19 |
Terre-Neuve et Labrador | 19 |
Manitoba | 19 |
Yukon | 19 |
Nouvelle-Écosse | 19 |
Colombie-Britannique | 18 |
Île-du-Prince-Édouard | 14 |
Nunavut | 14 |
Territoires du Nord-Ouest | 14 |
Nouveau-Brunswick | 10 |
Québec | 9 |
Du précurseur à l’avant-dernier
En ce mois de sensibilisation au cancer des pompiers,ACPNB fait campagne pour un élargissement de cette liste, et ce depuis plusieurs années.
Ouvrir en mode plein écran
Selon Santé Canada, le risque qu’un pompier reçoive un diagnostic de cancer est 9 % plus élevé que celui de la population générale.
Photo : -
Roger Pitre explique que la province a été une des premières à reconnaître les cancers liés au métier de pompier, en 2009. Mais depuis, cette liste n’a pas été modifiée.
Depuis, les autres provinces ont emboîté le pas et ont dit que c’était effectivement une bonne idée. Le reste d’entre nous étions du premier au presque dernier en une quinzaine d’années !
Types de cancer reconnus au Nouveau-Brunswick
Cancer | Ancienneté minimale |
---|---|
Leucémie primaire | 5 ans |
Cancer primitif du cerveau | 10 ans |
Cancer primitif de la vessie | 15 ans |
Cancer primitif de l’uretère | 15 ans |
Cancer primitif du poumon | 15 ans |
Cancer colorectal primitif | 20 ans |
Cancer primitif du rein | 20 ans |
Lymphome non hodgékinien primitif | 20 ans |
Cancer primitif des testicules | 20 ans |
Cancer primitif de l’œsophage | 25 ans |
Contrairement au Nouveau-Brunswick, plusieurs autres provinces reconnaissent, entre autres, les cancers de l’ovaire, du sein, du pancréas, colorectal ou de la peau.
Au Nouveau-Brunswick, priorité selonACPNB C’est d’y ajouter le cancer de la prostate, mais aussi les cancers qui touchent les femmes, comme le cancer du sein. De plus en plus de femmes choisissent ce métier ou deviennent pompiers volontaires.
Selon Roger Pitre, il y a environ 4 500 pompiers au Nouveau-Brunswick, dont entre 20 à 25 % sont des femmes.
Normalisation demandée
Après plus d’un an de consultations pour son élaboration, Ottawa a déposé en octobre un Cadre national sur les cancers liés à la lutte contre les incendies. Ce cadre sensibilise les pompiers aux risques associés au cancer et encourage la standardisation de la couverture médicale, mais n’oblige pas les provinces à élargir leur liste de types de cancer reconnus.
Ouvrir en mode plein écran
Plus de 4 500 pompiers travaillent dans une centaine de brigades au Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)
Photo : CBC / Rythme Rathi
L’Association canadienne des chefs de pompiers milite pour que l’indemnisation en cas de diagnostic de cancer soit la même partout.
Nous essayons d’avoir cela d’un bout à l’autre du pays, pour que ce soit pareil. Parce que les incendies sont les mêmes en Alberta qu’au Nouveau-Brunswick !
ajoute Roger Pitre.
Recommandations de Travail sécuritaire NB
Parallèlement, Travail sécuritaire NB a mené des consultations publiques au printemps dernier sur l’élargissement de cette liste et sur la fusion de la Loi sur l’indemnisation des pompiers et de la Loi sur l’indemnisation des accidents du travail.
Par mail, l’organisation précise qu’environ 700 personnes ont participé et que des recommandations seront faites au gouvernement afin de modifier la loi.
Le ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Alyson Townsendindique dans un communiqué que la province accorde une grande importance au travail et au dévouement des pompiers.
Nous nous engageons à travailler avec Travail sécuritaire NB pour trouver les meilleures façons de les soutenir.
» a-t-elle déclaré, ajoutant qu’elle examinera les recommandations de Travail sécuritaire NB.
Selon Roger Pitre, leACPNB rencontrera le nouveau gouvernement ce mois-ci pour discuter, entre autres, de l’élargissement de la liste des types de cancer reconnus.