chanter aide à vivre avec le Parkinson à Montmorillon

chanter aide à vivre avec le Parkinson à Montmorillon
chanter aide à vivre avec le Parkinson à Montmorillon

« Pa, ra, pi, da, doom, tchac ! » Les mains marquent le rythme en tapotant les cuisses et la poitrine, les onomatopées sont chantées, accompagnant le geste. La voix et le corps s’expriment ensemble, concluant la première séance de chant « Parkinson » organisée jeudi 9 janvier 2025 au matin à la salle Emig (École de musique et d’arts de l’intercommunalité du Val de Gartempe), à ​​Montmorillon.

La maladie de Parkinson crée des blocages, des rigidités, tout est ralenti. Cela crée des problèmes de déglutition. Chanter aide à ouvrir la respiration

Chantal Puissesseau

Elsie Griffiths guide son petit groupe de huit personnes à travers ces exercices vocaux et corporels. Quatre soignants sont venus accompagnés de leur épouse, mari, frère ou mère atteint de la maladie de Parkinson. Parkinson et Emig organisent pour eux ce moment à la fois convivial et thérapeutique. « Avec la maladie de Parkinson, on ressent plus rapidement la perte de la voix, le sentiment de ne pas être entendu »glisse un participant qui vit avec la maladie.

« Parkinson crée des blocages, des rigidités, tout est ralenti. Cela crée des problèmes de déglutition. Chanter permet d’ouvrir sa respiration »indique Chantal Puissesseau, déléguée bénévole du comité Parkinson Vienne France, venue avec sa mère de 97 ans atteinte de cette maladie neurodégénérative évolutive.

Les exercices se font généralement debout, dans la limite des capacités de chacun.
© Photo Xavier Roche-Bayard

Difficultés d’élocution, efforts fatigants pour parler qui nécessitent d’élever la voix pour se faire comprendre, qui peuvent conduire à un isolement social… : la maladie a aussi des répercussions psychologiques. Pratiquer des techniques de chant est un moyen de les contrer. Elsie Griffiths est chef de chœur, professeur de chant et directrice de l’Emig. Elle sait rassurer ses élèves. « Cela ne remplace pas l’orthophonie. En chantant, on va s’amuser mais aussi apprendre à positionner sa voix et à travailler correctement les muscles. C’est beaucoup de travail sur la respiration. »

En sollicitant les cordes vocales, il utilise la gestuelle et la respiration ventrale. « Nous allons faire fonctionner ces trois cerveaux en même temps »dit-elle avec un grand sourire. Pas si simple de tout coordonner mais le petit groupe travaille dur, et plutôt bien.

Traumatisme latent

Le professeur est très pédagogue, expliquant pourquoi on parle de respiration abdominale à l’ère des injonctions sociétales pour un ventre plat. « Libérez l’estomac et la bouche ! » »» dit Elsie Griffiths, comme un slogan de protestation. Sur ce conseil, chacun ouvre la bouche, desserre les mâchoires, détend les épaules. Petits sourires, effet immédiat, le ventre gonfle automatiquement. « Qu’est-ce qu’il y a entre ta mâchoire et tes épaules ? » Vos cordes vocales »glisse le chef de chœur.

Fin des exercices. Les premiers ont un peu fait tourner les têtes. “Je chantais il y a longtemps, quand j’étais jeune, au pensionnat”, confie un participant. Une remarque qu’Elsie Griffiths connaît : « On dit souvent aux enfants de se taire, mais cela peut créer des traumatismes. J’ai des gens qui viennent apprendre à chanter à 60 ans à cause de ça. » Pour mieux vivre avec la maladie de Parkinson, il est conseillé de l’ouvrir.

Atelier de chant ouvert aux malades et soignants parkinsoniens, tous les jeudis de 10h à 11h, à l’Emig, 2, place du Vieux-Marché, à Montmorillon. Inscription et renseignements : Chantal Puissesseau, 06.86.37.33.00
Un atelier de gymnastique adaptée aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson a lieu tous les vendredis à 10h45 au dojo de Montmorillon.

 
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