« Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »

« Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »
« Les bénéfices de la vaccination pendant la grossesse sont incontestables »

La résurgence des cas de coqueluche depuis le début de l’année a été particulièrement intense. Peut-on prédire la durée de l’épidémie ?

©DR

Julie Toubiana : Par rapport aux deux cycles épidémiques précédents, 2012-2013 et 2017-2018, le nombre de cas confirmés de coqueluche dans la ville est environ trois fois plus élevé. La cause n’est pas encore bien comprise, mais il est possible que la bactérie qui circule soit plus virulente car il s’agit d’une souche différente de celle des épidémies précédentes. Par ailleurs, un manque de renforcement naturel de l’immunité dans la population générale vaccinée, suite à l’arrêt de la circulation de la bactérie lié aux mesures de distanciation sociale pendant la période Covid-19, pourrait également être en cause. Dans tous les cas, on ne peut pas prédire la durée d’un cycle épidémique. Cela s’arrête lorsqu’un nombre suffisamment important de personnes ont été en contact avec la bactérie et sont donc immunisées. Un cycle dure généralement deux ans, alors même si la maladie est saisonnière avec des hausses observées au printemps et en été, il ne faut pas baisser les bras !

Où en sommes-nous au sujet de la vaccination des femmes enceintes ?

JT : Le taux de couverture vaccinale continue d’augmenter en . Données EPI-PHARE récemment publiées sur le statut vaccinal de plus de 300 000 femmes ayant débuté une grossesse entre le 1est août 2023 et 31 mars 2024 et ayant atteint au moins 34 semaines de grossesse le 1est Octobre 2024, révèlent que près des deux tiers d’entre eux avaient été vaccinés. Cela signifie que les recommandations ont été largement suivies lors de l’épidémie de 2023-2024, permettant d’atteindre par exemple des taux de vaccination similaires à ceux constatés en Angleterre, de l’ordre de 70 %. Avec plus de dix ans d’utilisation dans de nombreux pays, on sait que cette vaccination ne présente aucun risque en termes de prématurité notamment. Il faut en convaincre les professionnels de santé, y compris les pharmaciens, pour en faire une large promotion, car ses bénéfices sont incontestables : des études montrent une protection des nourrissons avant leur première dose de vaccin de l’ordre de 80 %, avec une très bonne efficacité contre les formes les plus graves. Ils révèlent également un gain supplémentaire de protection dans les mois qui suivent la première dose à l’âge de 2 mois. La mortalité infantile imputable à la coqueluche après vaccination maternelle est donc quasiment nulle. L’ajout du cocooning en période épidémique – gestes barrières et vaccination de l’entourage – augmente encore la protection des tout-petits. Il est essentiel de promouvoir la vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes pour augmenter le niveau de couverture vaccinale sur tout le territoire. Pour que cette vaccination soit bien comprise, il est important d’en rappeler le mécanisme : elle doit être réalisée pendant la grossesse pour produire un taux d’anticorps maternels suffisamment élevé. Avoir été vacciné juste avant la grossesse ne protège pas le bébé.

Que faire devant une personne qui tousse ?

JT : Tout d’abord, recommandez de mettre un masque ! Ensuite, il faut consulter si la toux dure plus de 7 jours, notamment si elle est sévère, recrudescente la nuit ou très gênante, afin de prescrire une antibiothérapie si le diagnostic est confirmé. L’objectif est de limiter la contagion.

 
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