Prévenir la maladie de Parkinson, traiter les maladies cardiovasculaires et les troubles psychiatriques mais aussi lutter contre le vieillissement cérébral grâce à la lumière ? C’est l’ambition de 5 programmes de recherche innovants lancés en 2025.
La lumière, un traitement prometteur contre la maladie de Parkinson ? A l’occasion des 10 ans de son fonds de dotation, le centre de recherche biomédicale Clinatec annonce le lancement, dès 2025, de cinq programmes innovants axés sur la lumière pour prévenir et traiter plusieurs « pathologies redoutables ».
Illuminer l’intestin pour prévenir la maladie de Parkinson
Premier défi : ralentir ou prévenir la maladie de Parkinson grâce à l’illumination de l’intestin et ses effets sur le microbiote. « Ce programme pourrait avoir un impact sociétal majeur : 8,5 millions de personnes ont été touchées par cette maladie dans le monde en 2019, dont 200 000 en France – des chiffres qui ont doublé en seulement 25 ans. » précise ce Fonds qui, depuis 2014, s’est donné pour mission d’ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques utilisant des dispositifs médicaux innovants afin de traiter les pathologies, notamment cérébrales, et les handicaps graves.
Traiter les maladies cardiovasculaires
Autre ambition : soigner les maladies cardiovasculaires, qui représentent la première cause de décès dans le monde et chez les femmes en France. Cette structure philanthropique se concentre notamment sur la photobiomodulation transcardiaque pour aider les patients à se rétablir après un infarctus du myocarde et prévenir l’évolution vers une insuffisance cardiaque.
La photobiomodulation, ou luminothérapie à basse énergie, est une technique médicale utilisant lumière rouge et proche infrarouge via un laser de faible intensité ou des lampes LED. Il est non thermique, non ablatif et délivre de faibles doses pour stimuler la production d’énergie par les cellules.
De nouvelles pistes thérapeutiques pour les troubles psychologiques
Le troisième programme vise à traiter les troubles psychiatriques. « Les capacités de la photobiomodulation pour lutter contre les dysfonctionnements métaboliques mitochondriaux, ainsi que ses propriétés anti-inflammatoires, pourraient ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques, notamment pour les troubles bipolaires », explique le Fonds.
Lutte contre le vieillissement cérébral
Il veut également lutter contre le vieillissement cérébral, qui touche particulièrement le cerveau, augmentant les risques de maladies graves comme les accidents vasculaires cérébraux ou les pathologies neurodégénératives. Pour ce faire, elle lancera dans quelques semaines un programme basé sur la photobiomodulation transcrânienne utilisant la lumière rouge et le proche infrarouge. « Il évaluera ses effets sur le cerveau des personnes âgées, tant sur le plan physiologique que cognitif, ouvrant la voie à des traitements accessibles et non invasifs pour améliorer la qualité de vie des seniors. »
Définir le dosage idéal de lumière
Enfin, le Fonds Clinatec mène un projet transdisciplinaire visant à déterminer précisément la « dose idéale » d’éclairage pour un patient afin de maximiser l’efficacité de la thérapie. Une étude in vitro approfondira ces recherches pour établir des dosages précis et minimiser les effets secondaires. « Les résultats guideront les futurs essais cliniques et permettront au corps médical de mieux maîtriser cette approche thérapeutique prometteuse. » assure-t-il.
Lumière rouge pour détecter 1ers signes de la maladie d’Alzheimer…
D’autres projets de recherche, déjà bien aboutis, déboucheront sur des essais cliniques en 2025. Dirigé par le professeur Mitrofanis, directeur scientifique, le Fonds Clinatec explore notamment le potentiel de la photobiomodulation pour stimuler la résilience des cellules cérébrales dans le traitement de la maladie d’Alzheimer et de la démence avec Corps de Lewy, à travers le projet Covea Neurotec. Son objectif ? « Détecter les premiers signes de ces pathologies via l’analyse de la lumière émise par les cellules cérébrales puis les traiter par illumination proche infrarouge des cellules du cortex cérébral à l’aide d’un appareil de photobiomodulation transcrânienne non invasif. »
…et traiter les traumatismes crâniens et les troubles du sommeil
Ce type d’appareil est également utilisé pour la rééducation neurologique des traumatismes crâniens, qu’ils soient sévères, modérés ou légers. Ces travaux donneront lieu à plusieurs essais cliniques dans les prochains mois.
Le Fonds utilise également la photobiomodulation transcrânienne pour traiter les troubles du sommeil, qui touchent un Français sur trois, dans le cadre du projet Somnibrain.
Un essai clinique pour ralentir la progression de la maladie de Parkinson
Par ailleurs, la photobiomodulation intracrânienne est utilisée, dans le cadre du projet NIR Parkinson, pour traiter cette maladie neurodégénérative évolutive grâce à un dispositif médical implanté dans le cerveau pour ralentir sa progression, « là où les traitements actuels de stimulation cérébrale profonde ne ciblent que les symptômes », indique le Fonds. Un essai clinique, réalisé en partenariat avec le CHU Grenoble Alpes, est en cours et porte sur 12 patients.
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« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr”