un virus courant chez les personnes âgées à l’origine de la maladie ?

un virus courant chez les personnes âgées à l’origine de la maladie ?
un virus courant chez les personnes âgées à l’origine de la maladie ?

L’ESSENTIEL

  • Le cytomégalovirus humain (CMV), une infection virale qui touche près de 80 % des adultes de plus de 80 ans, semble jouer un rôle clé dans un sous-type unique de la maladie d’Alzheimer.
  • Les chercheurs ont identifié une association entre la présence de cellules immunitaires spécifiques et une proportion élevée de patients atteints de la maladie d’Alzheimer (47 %, contre 25 % chez les individus non atteints).
  • L’étude montre qu’en laboratoire, l’infection par le CMV dans le tissu cérébral artificiel accélère la formation de plaques amyloïdes et de protéine tau phosphorylée, aggravant ainsi les symptômes.

Et si la clé de la lutte contre la maladie d’Alzheimer se trouvait finalement dans notre microbiote intestinal ? Dans les intestins de certains patients se cache en effet un suspect inattendu : un virus très courant qui pourrait contribuer silencieusement aux maladies neurodégénératives. Si le rôle des microbes dans cette pathologie est suspecté depuis longtemps, une nouvelle étude met en avant une association inédite entre le cytomégalovirus humain (CMV) et une forme particulière d’Alzheimer.

Un sous-type d’Alzheimer impliquant un virus commun

Le CMV, une infection virale qui touche près de 80 % des adultes de plus de 80 ans, semble jouer un rôle clé dans un sous-type unique de la maladie. Des chercheurs de l’Arizona State University (États-Unis) ont identifié une association entre la présence de cellules immunitaires spécifiques et une proportion élevée de patients atteints d’Alzheimer (47 %, contre 25 % chez les individus non atteints d’Alzheimer). affecté). Ces cellules clés étaient plus fréquentes chez les sujets atteints à la fois de CMV et de taux accrus d’un anticorps appelé immunoglobuline G4 (IgG4) dans le côlon, le nerf vague et le tissu cérébral.

Publié dans la revue Alzheimer et démencel’étude propose une approche unique en examinant plusieurs systèmes du corps : l’intestin, le cerveau et le nerf vague qui les relie. Cela a permis aux chercheurs d’établir des corrélations biologiques entre le virus, les réponses immunitaires et les caractéristiques distinctives de la maladie, telles que les plaques amyloïdes et les enchevêtrements de protéines tau. « Nous pensons avoir identifié un sous-type biologique unique de la maladie d’Alzheimer, affectant potentiellement entre 25 % et 45 % des patients »assurent les scientifiques dans un communiqué.

L’intestin, un acteur clé dans la lutte contre Alzheimer ?

En laboratoire, le tissu cérébral artificiel infecté par le CMV a montré une progression rapide des principaux marqueurs de la maladie, tels que le bêta-42 amyloïde et le tau phosphorylé. En renforçant l’hypothèse d’un rôle actif du CMV dans certains cas d’Alzheimer, ces observations pourraient ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques contre cette maladie neurodégénérative encore incurable.

Les chercheurs envisagent notamment de développer un test sanguin permettant de détecter les infections chroniques à CMV au niveau de l’intestin, afin de mieux identifier les patients susceptibles de bénéficier de traitements antiviraux spécifiques. À terme, cette approche pourrait révolutionner le diagnostic et la prévention de ce sous-type d’Alzheimer.

Santé

 
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