L’Anses recommande d’enrichir les farines de blé en acide folique, forme synthétique de la vitamine B9, comme c’est le cas dans plusieurs dizaines de pays, afin de prévenir les défauts de fermeture du tube neural chez le nourrisson.
“Un enrichissement systématique en acide folique à 200 µg/100 g de farines de blé blanc et complet réduirait le risque d’anomalies de fermeture du tube neural chez les nourrissons en France”, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cet enrichissement systématique en acide folique « permettrait également d’augmenter la consommation du reste de la population sans l’exposer à un risque sanitaire », spécifie l’instance. La mesure, recommandée par l’OMS depuis 2023, a déjà été mise en œuvre dans plus de 80 pays.
En France, une prescription de folates est actuellement recommandée aux femmes souhaitant devenir mères : elle doit en principe débuter au moins huit semaines avant la conception et se poursuivre pendant le premier trimestre de la grossesse. Or, selon l’enquête nationale périnatale de 2021, moins d’un tiers des femmes déclarent avoir commencé une supplémentation en vitamine B9 avant leur grossesse, comme cela est recommandé.
Ainsi, l’enrichissement des farines viendrait compléter la recommandation d’une supplémentation en vitamine B9 dès la grossesse. En ce sens, l’Anses recommande de sensibiliser les professionnels de santé à la prévention des anomalies de fermeture du tube neural chez les femmes en âge de procréer. « Il est nécessaire d’informer ces femmes de l’importance d’une alimentation riche en légumes secs (ex. pois chiches, haricots rouges), de légumes vert foncé (épinards, brocolis, laitue) et de recourir à une supplémentation en acide folique. avant de tomber enceinte puis pendant les trois premiers mois de grossesse », spécifie l’instance.
« La farine de blé a été choisie comme aliment à enrichir pour deux raisons : c’est un ingrédient utilisé dans de nombreux produits de consommation courante (pains, biscuits, etc.) et ces produits sont économiquement accessibles à toutes les femmes ciblées »a déclaré Vincent Bitane, coordinateur scientifique de l’expertise de l’Anses.
Santé