La chirurgie bariatrique ne sera pas remplacée par des médicaments comme Ozempic, pensent les médecins

La chirurgie bariatrique ne sera pas remplacée par des médicaments comme Ozempic, pensent les médecins
La chirurgie bariatrique ne sera pas remplacée par des médicaments comme Ozempic, pensent les médecins

La chirurgie bariatrique ne sera pas remplacée de sitôt par des médicaments et reste la meilleure option à long terme pour perdre du poids, assurent les chirurgiens.

“La chirurgie reste supérieure aux médicaments pour une grande proportion de patients obèses”, explique le Dr.r Simon Marceau, qui pratique les chirurgies bariatriques depuis 25 ans à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec (IUCPQ).

En général, la chirurgie permet de perdre 25 à 35 % de poids, soit plus que les médicaments (15 %), souligne le D.concernant Marie-Philippe Morin, chirurgienne spécialisée en bariatrie à l’IUCPQ.

Aux États-Unis, le nombre de chirurgies bariatriques a diminué en 2023 par rapport à 2022, selon une étude récente publiée dans Réseau JAMA. Au cours de la même période, les prescriptions de sémaglutide (le principe actif d’Ozempic et de Wegovy) ont augmenté.

Pas toujours idéal

Fait important : certains patients ne perdent pas de poids avec le sémaglutide. D’autres ne veulent pas prendre de médicaments qui peuvent provoquer de nombreux effets secondaires (nausées, maux de tête, problèmes intestinaux). De plus, seule une petite partie des Québécois atteints de diabète et d’obésité ont actuellement accès à ce médicament.

« Il existe différents patients et différentes réponses aux traitements. Il faut trouver le bon traitement pour le bon patient, c’est un outil supplémentaire», explique Marie-Philippe Morin.

Marie-Philippe Morin. Spécialiste en médecine interne générale et bariatrique, Chef du service de médecine interne générale Crédit IUCPQ : Sarah Tailleur

Photo fournie par SARAH TAILLEUR

Elle ajoute que le médicament peut aider les patients, avant ou après une chirurgie bariatrique, à perdre ou à maintenir leur poids. A l’inverse, l’intervention est parfois trop risquée et les médicaments deviennent la seule voie pour perdre du poids.

Et comme le médicament est disponible depuis 2019 au Québec, difficile de savoir quel sera le résultat à long terme.

“La pointe de l’iceberg”

Au Québec, le nombre de personnes subissant une chirurgie bariatrique est en augmentation depuis deux ans. Il faut cependant faire preuve de patience (souvent plus de trois ans).

Chirurgies bariatriques au Québec

  • 2024 : 4217*
  • 2023 : 4281
  • 2022 : 3383
  • 2021 : 3125
  • 2020 : 2595
  • 2019 : 4238
  • 2018 : 3899
  • 2017 : 3737
  • 2016 : 3132
  • 2015 : 3029
  • 2014 : 2910

Source: RAMQ

*2024 : au 25 novembre

“Nous opérons sur la pointe de l’iceberg”, déplore le Dr Marceau. Les gens attendent trois ans pour me voir.

Même si le remboursement du sémaglutide était élargi, il faudrait attendre plusieurs années avant de constater un réel effet sur le nombre d’interventions chirurgicales.

«Je ne pense pas qu’on va assister à une baisse», ajoute son collègue.

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