L’ESSENTIEL
- Dans un courrier reçu par plusieurs femmes ces dernières semaines, l’ANSM alerte sur les risques liés à l’utilisation prolongée du Colprone, un progestatif à base de médrogestrine.
- Ce traitement, bien qu’efficace contre divers troubles gynécologiques, “peut favoriser le développement d’un méningiome”, une tumeur bénigne se formant à partir des membranes entourant le cerveau.
- Le risque est « multiplié par 4 au-delà d’un an de traitement ». Il est conseillé aux femmes prenant Colprone de consulter leur médecin afin qu’il puisse évaluer la nécessité de tests.
“Informations importantes sur la santé.” Dans un courrier reçu par plusieurs femmes ces dernières semaines, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) tire la sonnette d’alarme sur les risques liés à l’utilisation du Colprone, un progestatif à base de médrogestrine. Selon les informations de 20 minutesle traitement pourrait en effet favoriser le développement d’un méningiome.
Tumeurs bénignes souvent non cancéreuses
La colprone, qui contient une hormone similaire à la progestérone, est principalement prescrite pour traiter divers troubles gynécologiques. Parmi eux, les irrégularités menstruelles, le syndrome prémenstruel, les douleurs mammaires, les règles douloureuses, les saignements utérins (notamment ceux provoqués par les fibromes), l’endométriose ou encore les symptômes liés à la ménopause.
Mais l’ANSM rappelle que ce traitement, bien qu’efficace, « peut favoriser le développement d’un méningiome »une tumeur bénigne formée à partir des membranes entourant le cerveau. L’agence précise que « Le plus souvent, ces tumeurs ne sont pas cancéreuses, mais elles peuvent entraîner de graves complications nécessitant une intervention chirurgicale majeure. »
Le risque associé à ce traitement est directement lié à sa durée d’utilisation. Selon l’ANSM, une étude montre que « le risque de développer un méningiome est multiplié par 4 pour le médrogestre au-delà d’un an de traitement ». Par conséquent, il est conseillé aux femmes prenant Colprone de consulter leur médecin pour évaluer la nécessité d’une imagerie cérébrale. Si le traitement dépasse douze mois, cet examen devient recommandé pour détecter éventuellement la présence d’un méningiome, et une surveillance régulière par IRM est recommandée pour une utilisation prolongée sur plusieurs années.
Consulter en cas de symptômes évocateurs
L’ANSM impose également une procédure spécifique pour tout renouvellement de traitement par médrogestre. Une fiche d’information doit être remise au patient, et au-delà d’un an d’utilisation, un document cosigné par le médecin et le patient est exigé une fois par an. « Il est indispensable de se procurer son médicament en pharmacie après un an de traitement »précise l’agence.
Enfin, en présence de symptômes évocateurs d’un méningiome (céphalées récurrentes, vertiges, problèmes visuels, auditifs, de langage ou de mémoire…), il est indispensable de consulter rapidement un médecin. Si un méningiome est détecté, l’arrêt immédiat du traitement est nécessaire.