la phlébotomie hypovolémique réduit le risque de transfusion périopératoire

la phlébotomie hypovolémique réduit le risque de transfusion périopératoire
la phlébotomie hypovolémique réduit le risque de transfusion périopératoire

La phlébotomie hypovolémique est supérieure aux méthodes habituelles pour réduire le risque de transfusion lors d’une hépatectomie chez les patients à haut risque hémorragique. C’est la conclusion de chercheurs canadiens qui ont réalisé une étude prospective interventionnelle de phase 3 (appelée Price-2). Les résultats de cet essai randomisé sont publiés dans The Lancet Gastroentérologie et Hépatologie.

La résection hépatique majeure, ou hépatectomie, est une opération chirurgicale comportant un risque hémorragique important. Des transfusions périopératoires sont nécessaires dans 12 à 34 % des cas. La phlébotomie hypovolémique, consistant à prélever un volume de sang avant l’opération puis à le restituer au patient, avait été associée à une réduction du besoin de transfusion dans des études observationnelles.

Un volume similaire à un don de sang

Les 223 patients du bras interventionnel ont eu un prélèvement de 7 à 10 ml/kg de sang, soit environ l’équivalent d’un don de sang (450 ml), sans compensation par solutions de remplissage. Le volume de sang était retransfusé à la fin de l’intervention chirurgicale, quelle que soit la perte sanguine. En cas de perte de sang, il était utilisé pendant l’opération, évitant dans une certaine mesure l’allotransfusion.

Dans le groupe témoin, en soins standards, 36 patients sur 223 (16,1 %) ont reçu une transfusion dans les 30 jours suivant l’intervention contre seulement 17 sur 223 (7,6 %) qui ont eu une phlébotomie hypovolémique, soit deux fois moins (risque relatif ajusté aRR = 0,47). Le volume moyen de sang perdu était de 670 ml avec une phlébotomie hypovolémique contre 800 ml avec les soins habituels. Sur la période, aucune différence n’a été observée dans la fréquence de survenue des complications entre les deux techniques.

De meilleures conditions de fonctionnement

Du côté des chirurgiens, l’hypovolémie a été appréciée car la vision des chirurgiens est moins obstruée, améliorant ainsi les conditions opératoires. « Les professionnels trouvent cela simple après l’avoir fait une première fois, et l’impact sur l’opération est spectaculaire.a déclaré le Dr Guillaume Martel, co-premier auteur de l’étude et chirurgien à l’Hôpital d’Ottawa. C’est désormais la norme dans les quatre hôpitaux impliqués dans l’essai et d’autres hôpitaux du monde entier devraient l’adopter suite à nos résultats.

La phlébotomie hypovolémique permet à 1 patient sur 11 d’éviter une transfusion, économisant ainsi une ressource limitée. La procédure est actuellement testée pour les transplantations hépatiques et pourrait être utilisée dans d’autres interventions chirurgicales présentant un risque élevé de perte de sang.

 
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