Nous sommes encore trop inactifs. Selon Santé publique France, une personne sur cinq passe plus de sept heures par jour assis et près de 40 % des Français passent plus de trois heures devant un écran pour leurs loisirs. L’hiver n’arrangeant rien, cette sédentarité et ses conséquences néfastes sur la santé, tant physique que mentale, devraient s’aggraver dans les mois à venir. « On considère qu’une personne est sédentaire lorsqu’elle ne bouge pas suffisamment dans une journée, ce qui met en péril sa bonne santé à long terme. Les facteurs de risque sont désormais bien établis par la science : maladies cardiovasculaires, surpoids, diabète de type 2, certains cancers et pathologies mentales.indicates Charlotte Verdot, responsible for scientific expertise at Santé Publique France.
Le fléau de la sédentarité
Au-delà de cinq heures assises par jour, on peut parler de sédentarité, le jogging du week-end ne compensant que très superficiellement une semaine passée assis. A noter que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de pratiquer au moins 150 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine. Allonger 5 000 pas par jour minimumil réduit déjà le risque de maladie cardiaque et soulage la tension artérielle.
En avant, marchez ! Oui, mais pas n’importe comment. Pour optimiser les bienfaits de la plus accessible des activités physiques, il ne faudra pas forcément y aller étape par étape, mais pense à faire des pauses.
Faites de courtes pauses en marchant pour brûler plus de graisse
Récemment, des chercheurs de l’Université de Milan ont publié dans la revue Proceedings of the Royal Society B les résultats d’une étude sur une nouvelle technique de marche. Les spécialistes ont constaté que de nombreuses études mesurant les bienfaits de la marche et ses effets sur le corps étaient basés sur des données collectées auprès de personnes exerçant dans un état métabolique stable, “c’est-à-dire lorsque la fréquence cardiaque est constante et que la production et la consommation d’énergie du corps sont équilibrées.”
Aussi, les universitaires ont voulu tester ces effets sur une répétition d’exercices plus courts, mais de même intensité. Pour ce faire, ils se sont basés sur les performances d’un panel de dix personnes saines avec un stepper et sur un tapis roulant. Des données comme quantité d’oxygène consommée par chaque personne pour chaque série d’exercices ont été mesurés.
Marcher à intervalles de 10 à 30 secondes utiliserait entre 20 et 60 % d’oxygène en plus
Résultat : le corps demandait plus d’énergie et brûlait plus de calories au début de la marche que lorsque la durée du mouvement était plus longue. De plus, les chercheurs ont découvert que marcher ou monter des escaliers à des intervalles de 10 à 30 secondes nécessitait entre 20 et 60 % d’oxygène en plus que lorsque la distance était parcourue en une seule fois. «Quand nous marchons pendant de courtes périodesnous utilisons plus d’énergie et consommons plus d’oxygène pour parcourir la même distance», explique dans les colonnes du Guardian, Francesco Luciano, chercheur à l’Université de Milan et premier auteur de l’étude.
Le corps est notre véhicule et se comporte de manière (presque) similaire. « Par analogie, conduire une voiture nécessite un peu de carburant pour démarrer le moteur ou sortir la voiture du garage. Nous avons constaté qu’en partant d’un arrêt, une quantité importante d’oxygène est consommée juste pour commencer à marcher. »conclut l’expert.