Les premiers rayons frappent les volets verts du bar. La façade du Bar du Soleil à Jouques se réchauffe malgré les zéro degré affichés. Les faisceaux lumineux transpercent la porte vitrée comme pour guider les passants à l’intérieur. Derrière la devanture pittoresque, les figurines du vieux baby-foot en bois sortent lentement de leur sommeil plombé. La chaleur monte à l’intérieur du vieux bar où règne une odeur de tabac froid des lendemains de soirée.
Cette douceur des hivers provençaux que l’on retrouve sur les thermomètres et dans les sourires. Plus loin, dans la section PMU, les petits chevaux sont déjà sur la ligne de départ et les premières explosions du percolateur de la machine à café font l’effet de coups de pistolet tirés en l’air. La course au compteur est lancée. Derrière le bar, Yves pose un verre sur le bar, le concert de percussions peut commencer, avec rondes et conversations.
« Ici, nous faisons des thèmes comme les cercles de poètes »
“Le comptoir d’un café est le parlement du peuple», écrit Honoré de Balzac. Pour le vérifier, il suffit de se rendre à l’ouverture du Bar du Soleil à 6 heures du matin, heure politique. Telle une chronique dans une matinale, agriculteurs et retraités viennent s’y retrouver pour commenter l’actualité et réchauffer la salle. 9 heures du matin. Le mixage a lieu.Nous faisons des thèmes comme les cercles de poètes ici», s’amuse César en sirotant son café à 1,50 €, torréfié à Châteaurenard.
