Selon le rapport publié par la revue considérée comme une référence sur les sujets pharmaceutiques, des dizaines de médicaments disponibles en France sont « plus dangereux qu’utiles ». Il existe par exemple la dompéridone contre les vomissements (Motilium) ou encore le Smecta.
Prescrire a établi son rapport annuel. Le magazine a passé au crible les médicaments qui seront interdits en 2025, et met en avant 88 traitements vendus en France qu’il juge trop risqués pour se soigner. Médicaments qui apportent des bénéfices insuffisants ou inexistants et peuvent parfois s’accompagner d’effets secondaires graves. L’objectif de la publication est « pour aider à choisir des soins de qualité et éviter des préjudices disproportionnés aux patients ».
Par exemple, les antiémétiques utilisés pour traiter les nausées et les vomissements, comme la dompéridone (Motilium) ou la métopimazine (Vogalene), sont concernés. Selon Prescrireces médicaments peuvent provoquer des troubles du rythme cardiaque, voire une mort subite. Il y a aussi le cas des argiles médicamenteuses comme le Smecta ou le Rennieliquo, déconseillées notamment aux enfants dans le cadre de diarrhées aiguës en raison de leur contamination par le plomb.
Dans la catégorie des antidépresseurs, la revue Prescrire cite la tianeptine (Stablon) comme le« efficacité non démontrée au-delà de celle d’un placebo » OMS « expose aux hépatites, aux lésions cutanées graves, parfois mortelles, notamment aux éruptions bulleuses, et à la toxicomanie ».
Au total, la publication conseille d’interdire 106 médicaments, dont certains ne sont pas commercialisés en France. Cette évaluation couvre » sur tous les médicaments analysés par Prescrire entre 2010 et 2024 et disposant d’une autorisation de mise sur le marché française ou européenne (AMM).
Du miel plutôt que du Toplexil
Prescrire recommande donc des alternatives plus sûres ou plus efficaces. Au lieu d’argiles médicamenteuses, par exemple, il est conseillé de prendre des antiacides sans argile ou de l’oméprazole. Pour la toux grasse, il est suggéré d’utiliser du miel pour la traiter, plutôt que des antitussifs comme l’oxomémazine (Toplexil) et son effet sédatif.
Si le phloroglucinol – la forme générique du Spasfon – ne figure pas dans la liste des 88 médicaments commercialisés en France à exclure, Prescrire relève du « effets indésirables » comme « réactions allergiques, y compris de rares syndromes de Lyell », et met en évidence un « L’efficacité symptomatique sur les troubles intestinaux bénins récurrents est incertaine. » « Dans les situations cliniques, qu’elles soient urinaires, gynécologiques, biliaires ou digestives, il n’y a rien à attendre du phloroglucinol au-delà de l’efficacité d’un placebo »précise le magazine. Pour les femmes enceintes ou souhaitant le devenir, la revue considère que le phloroglucinol « doit être exclu quelle que soit la situation clinique ».
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