Québec envisage de mettre fin aux timbres pour les bières de microbrasseries

Québec envisage de mettre fin aux timbres pour les bières de microbrasseries
Québec envisage de mettre fin aux timbres pour les bières de microbrasseries

(Québec) Le gouvernement du Québec veut mettre fin à l’estampillage des bières de microbrasseries. Une mesure réclamée depuis longtemps par les petits producteurs de boissons houblonnées.

Thomas Laberge

La Presse Canadienne

Selon les microbrasseries, l’obligation d’apposer des tampons sur leurs canettes et bouteilles en verre est à la fois inutile et chronophage. La directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec, Marie-Ève ​​Myrand, jubilait après la présentation du projet de loi du ministre.

« Nous sommes vraiment très heureux de cette abolition que nous réclamons depuis plusieurs années. Il ne faut pas minimiser l’impact pour les PME de devoir gérer un tel système de notation», a-t-elle déclaré en entrevue à La Presse Canadienne mercredi à l’Assemblée nationale.

“Archaïque”

Depuis 1971, la loi exige qu’un timbre douanier soit apposé sur toutes les bières vendues dans les restaurants et les bars. L’objectif initial était de prévenir la contrebande et l’évasion fiscale.

« Il y a eu beaucoup de changements dans les prix, et l’harmonisation des prix a fait que le timbre est devenu un peu archaïque. Imaginez un entrepreneur qui a trois ou quatre salariés, qui doit consacrer un travail à plein - à apposer des autocollants sur un conteneur, ce qui, au fond, n’a plus de sens en termes de fiscalité”, a expliqué le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, qui est derrière le projet de loi visant à mettre fin à cette mesure.

Les microbrasseries ont récemment été visitées par des policiers venus vérifier que l’étiquetage des timbres était conforme. Ceux qui contreviennent à la loi actuelle s’exposent à des amendes allant de 500 $ à 7 500 $. Le ministre s’est voulu rassurant, affirmant qu’une entreprise condamnée à une amende pouvait être pardonnée.

« [Les policiers] Il faudra analyser, en tenant compte des changements législatifs, la pertinence de procéder », a-t-il déclaré.

Seules les microbrasseries seront exemptées de l’estampillage du document législatif du gouvernement. Les grands producteurs comme Labatt et Molson devront continuer à apposer des estampilles sur leurs canettes et bouteilles.

Livraison sous-traitée

Le gouvernement souhaite également permettre aux petits producteurs de bière de sous-traiter leur livraison d’alcool. Présentement, il est nécessaire que chaque microbrasserie ait son propre livreur. Le changement législatif permettra par exemple à plusieurs entreprises d’une même région de recourir à un seul sous-traitant pour livrer l’ensemble de leurs produits.

En plus des mesures pour les microbrasseries, le projet de loi du ministre Skeete propose une foule de mesures pour alléger le fardeau administratif des épaules des entreprises québécoises.

Une initiative bien accueillie par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. « Il y a une trentaine de mesures. Il y aura des impacts estimés à 20 millions […] C’est donc vraiment positif», a déclaré son vice-président pour le Québec, François Vincent.

 
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