Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition sur la santé

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Vendredi 29 novembre 2024, 11h40

Salle principale du Parlement, Parlement

12h02 (version non éditée)

(Douze heures six minutes)

Le Modérateur : Alors bonjour et bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Interviendront Vincent Marissal, député de Rosemont, Valérie Samson, directrice générale de Réplique Estrie, et Marie-Hélène Hébert, directrice générale de MIELS-Québec. Monsieur Marissal.

M. Marissal : Merci Camille. Alors bonjour. Je veux d’abord saluer nos invités, qui sont ici aujourd’hui évidemment pour parler de prévention et de lutte contre le VIH-sida, les gens de Réplique Estrie, les gens de Montréal aussi. Merci tout d’abord pour votre travail extraordinaire. Nous vous accueillons ici chaque année, et chaque année, nous faisons un peu les mêmes constats. Et puis ces années-là, malheureusement, on a fait un constat assez sérieux, que la situation ne s’améliore pas, au contraire, on détecte de plus en plus de cas, il semble y avoir eu un certain relâchement par rapport au dépistage, par rapport aux moyens sur le terrain aussi.

Ce matin, j’ai déposé une motion qui a été approuvée et adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Je suis heureux d’avoir entendu le ministre de la Santé, qui a reconnu que nous avons un peu abandonné, et je pense qu’il disait la vérité, je pense qu’il est sincère, nous avons un peu abandonné dans notre lutte contre le VIH-SIDA. Je l’ai aussi entendu dire, après ce constat, qu’il fallait faire plus d’efforts, et donc plus de moyens. C’est ce que nous voulons, c’est ce que nous devons faire. Nous pouvons réaliser un Québec sans VIH-SIDA. Malheureusement, ces dernières années, nous avons un peu baissé la garde. Mais je vais continuer à mener les batailles ici, nous allons continuer à mener les batailles ici. Je tiens pour acquis que tous les partis du gouvernement et de l’opposition sont au même point sur ce combat absolument essentiel. Alors, sans plus tarder, je laisserai les spécialistes du sujet vous en parler.

Mrs. Samson (Valérie): Bonjour. En effet, je suis venu vous présenter les enjeux et les barrières d’accès au dépistage sur tout le territoire du Québec, les enjeux d’accès au dépistage, aux soins et aux traitements. En fait, nous…

12h07 (version non éditée)

Mrs. Samson (Valérie): …Vraiment. Ensuite, en fait, c’est un fait que, pour identifier le VIH, il faut absolument un dépistage. C’est le seul moyen de connaître votre statut, étant donné qu’il n’y a aucun symptôme en tant que tel dans le cas du VIH. S’il n’y a pas de dépistage, évidemment, eh bien, la transmission est vraiment très présente. C’est ce que nous essayons d’éviter autant que possible.

En fait, il existe différents obstacles. Et, pour les barrières au dépistage, il y a, entre autres, le fait qu’il n’y a pas assez… d’offres de dépistage sur tout le territoire. Ceci s’adresse principalement aux populations prioritaires. Ainsi, lorsque nous demandons un dépistage, nous ne savons parfois pas à quelle porte frapper ni comment l’obtenir. Il existe des lieux bien précis, mais ils sont souvent méconnus de la population pour avoir accès au dépistage. Il y a effectivement un manque de diversité des points de services, que ce soit dans les GMF ou dans les SIDEP. Il existe des médecins de famille qui le proposent également. Il peut parfois être gênant de pouvoir demander un dépistage alors qu’il n’est pas systématiquement proposé. Il existe même des dépistages qui peuvent être effectués en privé. Alors évidemment, cela génère des coûts, ce qui n’est pas toujours facile à faire pour les gens. Et peut-être que cela devient moins prioritaire à ce stade.

Il y a aussi le fait que les horaires sont souvent compliqués ou inaccessibles, que ce soit pour les travailleurs… ce qui fait qu’il y a très peu d’horaires de soir. Cela crée donc encore une fois un obstacle au dépistage. Sans parler du manque de personnel. Nous comprenons que la prévention, à certains moments, n’est pas toujours la priorité, et qu’il y a d’autres urgences qui sont très importantes, mais, si nous ne mettons pas en avant la prévention comme le dépistage, alors Si nous ne remplaçons pas les infirmières lorsqu’elles sont en congé ou en congé de maternité, par exemple, eh bien, cela crée vraiment une lacune dans les services. Et puis, à ce stade, nous passons vraiment à côté de nombreuses possibilités de traitement du VIH.

Or, lorsqu’il est question d’accès aux soins, ce n’est pas toujours aussi simple qu’on pourrait le croire. L’accessibilité aux spécialistes des maladies infectieuses, selon la région dans laquelle vous vous trouvez, peut être un défi. Parfois, dans les régions… les régions, enfin, déjà, il y a la mobilité, pouvoir avoir un moyen de transport pour aller voir son médecin pour pouvoir avoir le traitement et ensuite avoir un suivi adéquat aussi pour être capable d’avoir. .. Le résultat, à terme, que nous souhaitons, c’est devenir indétectable, là, dans la situation et ne plus transmettre le VIH.

Souvent, les spécialistes des maladies infectieuses se trouvent dans les grands centres, comme je l’ai mentionné. Les gens y ont donc souvent moins accès. Ensuite, quand on a la chance d’être dans un grand centre, on a de grosses équipes autour des infectiologues, à ce moment-là, bon, c’est vraiment un gros avantage, mais parfois, les médecins de famille, malgré leur bonne volonté, ne le font peut-être pas disposent de toutes les informations, mais ne sont peut-être pas conscients de tous les problèmes liés au VIH lorsqu’ils soutiennent le traitement.

Alors évidemment, dans nos revendications, un autre des enjeux concerne les coûts financiers liés aux traitements. Nous réclamons vraiment la gratuité des traitements, qu’il s’agisse du traitement du VIH, de la PrEP qui est un traitement plus préventif ou de la prophylaxie post-exposition. Ce sont tous des traitements qui sont vraiment très efficaces, qui font que les gens ne transmettent plus le virus VIH. Mais cela entraîne des coûts, et cela peut parfois constituer un obstacle à l’accès. Sans oublier toutes les personnes qui n’ont peut-être pas accès à la RAMQ. Ce sont des procédures néanmoins compliquées, des couloirs de services qui peuvent parfois prêter à confusion. Ensuite, quand on n’a pas accès à la RAMQ, eh bien évidemment, on n’est pas en mesure de payer nos traitements, ce qui fait que le VIH peut quand même se transmettre. Donc, effectivement, il y a un manque d’information et de soutien, que ce soit de la part des organismes communautaires ou même du soutien financier, entre autres de la part des compagnies pharmaceutiques, très peu connues, qui peuvent aussi vraiment faciliter l’observance des traitements. Voilà donc ce qui concerne le dépistage pour la grande région de Québec. Je vais vous donner la parole, à Marie-Hélène, qui est plutôt pour MIELS Québec.

Ms. Hébert (Marie-Hélène): Alors bonjour. Oui, je suis codirecteur de l’organisme MIELS Québec. Donc, comme le disait ma collègue Valérie, il y a actuellement plusieurs freins en termes de dépistage, notamment en termes de délais d’accessibilité, en termes de coûts qui peuvent… en faire partie. Ensuite, pour ma part, j’ai voulu pouvoir parler des expériences de préjugés, de discrimination, de stigmatisation que peuvent vivre ou craindre de vivre les personnes qui ont besoin d’accéder au dépistage du VIH, et que, dans le cadre d’ensemble, là, les étapes de le processus d’accès au dépistage. Alors, pour commencer, à…

12h12 (version non éditée)

Ms. Hébert (Marie-Hélène): …au moment de l’accueil, de l’accueil, lors de la prise de rendez-vous, veillez donc à ce qu’il reste confidentiel. Tout cela est aussi au niveau… à l’accueil, pour passer un dépistage, devoir nommer des facteurs, là, pour… les amener à s’identifier à une population clé, qui peut leur donner accès à ce dépistage.

En outre, des événements de stigmatisation et de préjugés surviennent également lors des contacts avec différents professionnels de la santé. Puis sans oublier aussi la crainte que peuvent avoir les personnes de subir des préjugés dans tous les futurs suivis médicaux qu’elles pourront avoir, puisque ce sont des informations sensibles qui seront inscrites à leur dossier. Et toute cette réalité, pour nous, est liée au fait que seules certaines populations spécifiques ont actuellement accès gratuitement au dépistage, et non l’ensemble de la population.

Évidemment, on le sait, on le voit avec les dernières données, la pandémie a eu un impact sur l’accès au dépistage. Nous commençons tout juste à en voir les impacts. Nous ne pouvons pas nous permettre, lors de la prochaine urgence sanitaire, d’annuler les activités de dépistage pour la population, mais particulièrement pour les personnes en situation de vulnérabilité ou plus éloignées du système de santé.

Bonne nouvelle, ma collègue Valérie a cité certaines solutions, nous en avons aussi, notamment pouvoir proposer des campagnes de dépistage accessibles à l’ensemble de la population, proposer également des dépistages massifs au même titre que nous le faisons déjà pour les campagnes de vaccination. Nous proposons également, vous le savez, d’organiser des campagnes d’information et de sensibilisation auprès de la population en général, pour faire connaître le VIH et les risques qui y sont associés, car c’est toujours un combat. , là, ce qui est d’actualité, ces jours-ci.

Nous espérons également qu’il y aura un renforcement, voire une mise en place, de la formation continue pour tous les professionnels concernant les bonnes pratiques liées à l’intervention liée au VIH et aux ITSS. Plus tôt, je vous parlais de la stigmatisation. Nous ne pensons pas qu’il soit individuellement lié aux professionnels de la santé de faire des faux pas dans cette direction. Cependant, il y a un grand manque de formation à ce niveau et il existe actuellement différentes organisations, comme la nôtre, qui proposent des formations aux professionnels et qui mettent même en place des plateformes en ligne de formation continue pour tous les professionnels, tant au niveau communautaire niveau national et dans le secteur de la santé. Nous disposons donc déjà des outils pour pouvoir équiper nos équipes. On espère aussi qu’il y aura des modalités pour faciliter l’accès à un rendez-vous pour un dépistage car à l’heure actuelle, pour certaines populations, réussir à avoir un rendez-vous est déjà une première étape. ce qui est très complexe.

Comme nous en parlions plus tôt, ma collègue Valérie le mentionnait, en matière de plages horaires de projection, pour notre part, les plages horaires de projection en soirée sont, de loin, les plus appréciées. Nous privilégions donc vraiment une plus grande diversité de plages horaires afin de permettre à l’ensemble de la population d’avoir facilement accès à ces projections.

Aussi, comme l’a mentionné Valérie, améliorer l’offre de dépistage hors du réseau de la santé, ce qui permet de diversifier, encore une fois, les personnes rejointes, et également améliorer l’accès au suivi après dépistage afin de permettre une cascade de soins qui est cohérent et favorise alors une prise en charge rapide en termes de traitement, en fonction des résultats de ce dépistage. Merci beaucoup.

M. Marissal : Alors merci à vous deux d’avoir pris la parole. Alors, très vite, je veux juste conclure, on était sur la bonne trajectoire, on a un peu dévié, on le reconnaît, on corrige cette trajectoire, il faut, on peut faire beaucoup mieux, on a le devoir de faire beaucoup mieux , au Québec. Je crois que c’est possible. Je prends le ministre au mot et je ferai certainement un suivi pour m’assurer que nous puissions reprendre le rôle que nous avions en tant que leader dans la lutte contre le VIH-sida. Merci encore une fois à nos invités. MERCI.

(Se termine à 12h17)

 
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