L’ESSENTIEL
- Les chercheurs ont mis en évidence une perte musculaire notable chez les utilisateurs de sémaglutide, observée d’abord chez la souris, puis confirmée dans les cellules cardiaques humaines. Cette perte concerne non seulement les muscles squelettiques (diminution de la masse musculaire de 8,2 %), mais également le cœur.
- Jusqu’à 40 % du poids perdu grâce à ces médicaments provient des muscles. Or, la perte musculaire peut entraîner de graves problèmes de santé : diminution de l’immunité, risque accru d’infections, mauvaise cicatrisation et gestion de la glycémie, etc.
- Pour minimiser les risques, les chercheurs recommandent une combinaison de nutrition riche en protéines et d’exercices de renforcement musculaire.
Des médicaments comme Ozempic ou Wegovy, à base de sémaglutide et initialement conçus pour traiter le diabète de type 2, ont récemment gagné en popularité comme solutions de perte de poids. Mais une nouvelle étude, publiée dans le Journal du Collège américain de cardiologiemet en garde contre des effets secondaires potentiellement inquiétants : réduction des muscles, dont le muscle cardiaque. Une découverte qui incite à reconsidérer les risques liés à leur utilisation en dehors de la prescription initiale.
Perdre du poids… mais aussi de la force
Des chercheurs de l’Université de l’Alberta, au Canada, ont mis en évidence une perte musculaire notable chez les utilisateurs de sémaglutide, observée d’abord chez la souris, puis confirmée dans les cellules cardiaques humaines. Cette perte concerne non seulement les muscles squelettiques (diminution de la masse musculaire de 8,2 %), mais également le cœur. Même si les scientifiques n’ont pas détecté d’impact fonctionnel immédiat sur le cœur des souris, ils préviennent que des effets délétères pourraient survenir à plus long terme ou en cas de stress cardiaque. « Il est urgent d’évaluer plus soigneusement les effets sur la structure et la fonction cardiaques dans les études cliniques »peut-on lire dans un communiqué.
Citant d’autres essais, les chercheurs ont observé que jusqu’à 40 % du poids perdu avec ces médicaments provenait du muscle – un taux alarmant par rapport aux régimes traditionnels ou au vieillissement naturel. Or, on sait que la perte musculaire peut entraîner de graves problèmes de santé : diminution de l’immunité, risque accru d’infections, mauvaise cicatrisation et gestion de la glycémie, etc. « Les muscles ne servent pas seulement à déplacer ou à porter des objets lourds, expliquent les scientifiques. Ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé globale. Par exemple, ils libèrent des molécules spécifiques qui renforcent le système immunitaire et soutiennent les processus de réparation de l’organisme.
Préserver les muscles pendant le traitement
Pour limiter les effets néfastes de ces médicaments, les experts recommandent une approche combinant nutrition et activité physique. Une alimentation riche en protéines, vitamines et nutriments essentiels est cruciale, tout comme des exercices réguliers de résistance, comme le renforcement musculaire. Ces stratégies permettent de minimiser la fonte musculaire et d’optimiser les bénéfices des traitements. « La perte de poids ne doit pas se faire au détriment de la santé musculaire »rappellent les auteurs.
Notez que ce n’est pas la première étude à souligner certains effets secondaires nocifs des médicaments amaigrissants. Récemment, des chercheurs ont notamment mis en évidence un lien potentiel entre le sémaglutide et la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique, une maladie oculaire rare qui entraîne la cécité d’un œil.
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