Regards croisés sur le cancer de la prostate

Regards croisés sur le cancer de la prostate
Regards croisés sur le cancer de la prostate

Cette maladie se développe le plus souvent après la cinquantaine, d’où l’importance d’un dépistage régulier dès cet âge.

Pierre Bohanes, oncologue au Centre Prostate La Source

Un changement de paradigme

Ces dernières années, plusieurs changements ont toutefois bousculé le domaine. Premièrement, de nouveaux traitements ont été développés, comme l’hormonothérapie de nouvelle génération, qui, dans le cas du cancer de la prostate, réduit les niveaux de testostérone dans l’organisme et bloque son action sur les cellules cancéreuses, ce qui ralentit l’expansion de la tumeur. La médecine nucléaire a également fait d’énormes progrès dans le traitement des cancers avancés. Elle permet aujourd’hui de créer des molécules radioactives qui, une fois dans l’organisme, vont se fixer directement sur les cellules métastatiques du cancer de la prostate afin de les détruire.

Ces nouveaux traitements offrent non seulement d’excellents résultats cliniques, mais ils se prêtent également facilement à une intensification multimodale, ou à la possibilité de combiner plusieurs traitements pour améliorer leur efficacité. Par exemple, le recours à une hormonothérapie de nouvelle génération associée à la radiothérapie ou à la chimiothérapie, ou aux deux.

Ensuite, tous les cancers de la prostate ne sont pas traités systématiquement. « En effet, dans environ 20 % des cas, la tumeur n’est pas agressive, car elle est encore de petite taille. Comme ce type de cancer évolue généralement lentement et n’est pas associé à des symptômes particuliers, une surveillance continue plutôt qu’un traitement spécifique peut parfois être judicieux afin d’éviter le plus longtemps possible le traitement et ses effets secondaires importants comme l’incontinence et les troubles de l’érection », explique Pierre Bohanes.

Les médecins disposent donc aujourd’hui de plusieurs domaines d’action qui permettent un traitement adapté à chaque personne.

Une nouvelle approche multidisciplinaire et personnalisée

La diversification des choix thérapeutiques a également conduit à la création de planches anti-tumorales dans des centres spécialisés, comme la Clinique de La Source. Ces réunions, que l’on peut traduire par « conseil tumeur », rassemblent des spécialistes. Ils comprennent des urologues spécialisés en chirurgie, des oncologues, des radiothérapeutes et des spécialistes nucléaires. Une place est également prévue pour le médecin généraliste pour sa connaissance approfondie de la personne concernée. Ces réunions débouchent sur une prise de décision collégiale et centrée autour du patient : chaque spécialiste donne son avis sur le cas présenté afin de définir la ou les meilleures options de traitement possibles.

Lors de ces réunions, l’accent est mis sur plusieurs facteurs : l’agressivité et la taille de la tumeur, la présence de métastases, ou encore l’âge du malade, son état de santé général et son bagage génétique. Non seulement ces facteurs aident les médecins à décider si une intervention est nécessaire ou non, mais ils aident aussi à décider du type de traitement à utiliser. En effet, les recommandations internationales utilisent tous ces facteurs comme critères de décision pour le recours à l’intensification multimodale. Pierre Bohanes explique : « Par exemple, si des métastases sont détectées, nous pourrons ajouter une chimiothérapie associée à des traitements ciblant spécifiquement la prostate, afin d’attaquer le cancer de manière globale. »

« Mais nous prenons aussi en compte l’avis de la personne malade, explique Pierre Bohanes avant de poursuivre, elle peut exprimer un souhait sur le traitement qu’elle souhaite recevoir, voire celui qu’elle souhaite éviter. » Recueillir toutes ces informations permet de définir un traitement efficace qui correspondra au mieux aux souhaits de la personne malade, ainsi qu’à sa pathologie.

Après cela?

Malheureusement, aussi personnalisées et précises soient-elles les méthodes proposées, des effets secondaires apparaissent souvent après la période de traitement.

Pour comprendre, revenons un instant à la prostate. Il s’agit d’une glande qui forme un anneau autour de l’urètre juste en dessous de la vessie et devant le rectum. Elle produit un liquide qui représente environ 30 % du sperme et contient des nutriments pour les spermatozoïdes. La prostate est donc essentielle au système reproducteur.

Les effets secondaires des traitements contre le cancer de la prostate peuvent généralement inclure l’incontinence urinaire, la dysfonction érectile et même l’infertilité. Ces symptômes affectent souvent profondément les personnes traitées et leur entourage et ne doivent pas être pris à la légère.

Pierre Bohanes explique : « À la Clinique de La Source, l’accompagnement ne s’arrête pas à la fin du traitement. Grâce au programme « La Source à domicile », le suivi se poursuit même après l’hospitalisation afin de faciliter le retour à la vie normale et gérer l’apparition de complications. » Ce suivi peut également comprendre un accompagnement par des infirmières spécialisées en oncologie, ou des séances avec des sexologues pour favoriser une bonne communication entre les couples en cas de dysfonction érectile suite au traitement.

Le maître mot : dépistage

Le cancer de la prostate est une maladie dans laquelle les cellules de la prostate commencent à proliférer de manière incontrôlable et provoquent la formation d’une tumeur. “En raison de son évolution généralement lente, une grande partie des cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués lors de contrôles de routine, sans présence de symptômes précurseurs”, ajoute Pierre Bohanes. Cependant, plusieurs symptômes liés au cancer de la prostate peuvent apparaître lorsque le cancer est à un stade avancé. Ces symptômes comprennent la présence de sang dans les urines ou dans le sperme, des difficultés à uriner et des douleurs persistantes dans la région pubienne et dans le bas du dos. Si ces symptômes apparaissent et persistent, vous devez consulter immédiatement un médecin traitant qui vous orientera, si nécessaire, vers un centre spécialisé, comme le Centre de la Prostate La Source.

Comme nous l’avons vu, le cancer de la prostate est une maladie qui se développe généralement sans provoquer de symptômes avant-coureurs. Il est donc important de parler de dépistage avec son médecin de famille sans attendre d’avoir des symptômes, dès 50 ans. Il est d’autant plus important de se faire dépister si des cas de cancer de la prostate avant 65 ans sont connus dans votre famille immédiate, ainsi que si vous êtes d’origine africaine. Malheureusement, ces deux facteurs augmentent grandement le risque de développer un cancer de la prostate. Les dépistages sont très simples et ne comprennent en principe qu’une prise de sang pour quantifier les protéines produites par la prostate – les PSA – qui peuvent indiquer la présence d’un cancer si elles apparaissent en trop grande quantité. Un toucher rectal est également recommandé pour évaluer la taille et l’apparence de la prostate. Une IRM de la prostate peut ensuite compléter un dépistage positif. Pierre Bohanes précise qu’en raison d’une interprétation délicate de cet examen, « le Centre de la prostate La Source effectue une double lecture par des radiologues spécialisés afin d’infirmer ou d’affirmer l’interprétation de l’imagerie. Si l’IRM suggère un cancer de la prostate, des biopsies radiologiquement guidées sont réalisées et, si nécessaire, une approche thérapeutique adaptée est proposée.

 
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