En France, 300 000 patients souffrent de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (CMI). Les symptômes de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse sont souvent des douleurs abdominales et de la diarrhée. Pour les traiter, on utilise des anti-inflammatoires ou des anticorps ciblés.
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Ces thérapies réduisent l’inflammation chez un patient sur deux, explique Achille Broggi, chercheur au Centre d’immunologie Marseille-Luminy (CNRS, Inserm et Aix-Marseille Université). Mais pour de nombreux patients, les lésions de la paroi intestinale sont mal réparées.
Ce mur joue un rôle important. Les nutriments le traversent et bloquent l’accès aux virus et aux bactéries nocives.
Une protéine utile mais nocive
Pour combattre les virus présents dans la muqueuse intestinale, le corps produit une protéine appelée interféron lambda. Cela nous est très utile. Mais nous avons découvert que cette protéine est également responsable, chez les personnes atteintes de MII, de la mort des cellules tapissant l’intestin.
poursuit le biologiste. L’interféron lambda révèle un côté négatif inattendu : il empêche les plaies intestinales de se refermer !
Ceux-ci guérissent si nous bloquons l’interféron. Comment faire ? Ceci est possible avec des anticorps spécifiques.
Mais pour que le patient ne contracte pas d’infections, il faudrait aussi laisser intacte la fonction antivirale des interférons
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Publié dans Cellule, revue scientifique de très haut niveau, cette découverte s’appuie sur l’étude de cellules de souris et de patients. Cela ouvre une voie thérapeutique. Une fois ces mécanismes découverts, d’autres scientifiques prendront le relais jusqu’à la conception de médicaments.