Stress, concentration, relations sociales… Les vrais bienfaits de la nature sur notre santé mentale

Stress, concentration, relations sociales… Les vrais bienfaits de la nature sur notre santé mentale
Stress, concentration, relations sociales… Les vrais bienfaits de la nature sur notre santé mentale

En 2020, 37 % des Français déclarent aller quotidiennement dans la nature pour leur équilibre quotidien (Ministère de la Transition écologique – mars 2020). Ce n’est pas étonnant : de plus en plus d’études confirment leurs bienfaits sur l’esprit.

Moins 68 % d’adrénaline urinaire, plus au moins 6 % de protéines anticancéreuses : c’est l’effet mesuré par le professeur Qinn Li, de la Nippon Medical School de Tokyo, après trois jours de marche en forêt. Des résultats qui durent sept à trente jours et qui ne s’observent pas en ville… Quels pouvoirs les plantes ont-elles que le béton n’a pas ?

La nature réduit le stress

Entre 2004 et 2012, les autorités japonaises ont mené une vaste étude scientifique pour examiner les effets physiologiques et psychologiques de cette pratique. Les résultats soutiennent les recherches du Dr Qing Li. L’air forestier contient des composés volatils tels que des phytoncides et des terpènes, qui stimulent le système parasympathique et renforcer le système immunitaire tout en réduisant les niveaux de stress. Pour Marc Berman, du Rotman Research Institute de Toronto, cette diminution est due à attention involontaire. Ne pas heurter les passants, regarder avant de traverser, se glisser entre les voitures… En ville, notre esprit est constamment en alerte, c’est attention volontaire. En forêt, l’esprit se concentre sur les odeurs, l’air frais, le chant des oiseaux, il n’est occupé par rien d’important et peut donc se reposer. Et cela fonctionne aussi en intérieur : l’Université de Washington a montré que les personnes stressées voyaient leur tension artérielle chuter de 4 % en entrant dans une pièce remplie de plantes.

La nature augmente la concentration

Entre avril et octobre 2022, des chercheurs ont analysé des données d’électroencéphalographie (EEG), afin de mesurer l’activité électrique du cerveau chez 92 participants avant et après une promenade de 40 minutes. Une moitié a traversé un arboretum, tandis que l’autre moitié est restée sur l’asphalte. Avant la marche, les chercheurs ont voulu « épuiser les réserves attentionnelles » des participants en leur demandant d’effectuer une tâche cognitive exigeante : compter à rebours de sept à sept à partir de 1 000. « Quel que soit le niveau de calcul mental, cette « tâche devient très fatigante au bout de 10 minutes. Immédiatement après, nous leur avons confié une tâche d’attention », explique Amy McDonnell, co-auteur de l’étude. Grâce à des électrodes placées sur toute la surface du cuir chevelu des participants, les chercheurs ont pu établir une carte précise de leur cerveau, en se concentrant sur trois composantes de l’attention : alerte, orientation et contrôle exécutif. Ce travail, publié dans la revue Rapports scientifiquesont révélé que ceux qui marchaient dans la nature démontraient des capacités accrues en matière de contrôle exécutif, englobant la prise de décision et la résolution de problèmes, contrairement aux marcheurs urbains.

La nature favorise les relations sociales

De nombreuses recherches en psychologie se sont concentrées sur la question de lien entre environnement et bien-être social. Nicolas Guéguen, professeur de psychologie et Sébastien Meineri, maître conférencier, réunissent dans leur ouvrage Pourquoi la nature est bonne pour nous (2012, éd. Dunod), les résultats d’expérimentations démontrant les vertus positives sur notre relations sociales quels sont par exemple les effets des ruelles boisées sur les passants en ville, la présence de mini-parcs boisés sur le sentiment de sécurité, la délinquance et les incivilités ou l’impact des plantes sur le lieu de travail. Plus il y a d’espaces verts, plus le sentiment d’appartenance à la communauté est susceptible d’être grand. C’est également ce que révèle une étude réalisée par Arnberger et Eder en 2012, L’influence des espaces verts sur l’attachement communautaire des résidents urbains et suburbains.

Le « free hugger » ou « tree hugger »

L’expression est née dans les années 1970. À l’époque, des paysannes illettrées du Rajasthan (Inde) empêchaient les bûcherons d’abattre leurs forêts en serrant les arbres dans leurs bras. Aux Etats-Unis, le mouvement hippie s’est emparé de cette pratique et l’a assimilée à une démarche de méditation et de bien-être.

« Shinrin-yoku » ou bain de forêt

Ce terme – inventé par le ministère japonais de l’Agriculture en 1982 – fait référence au « bain de forêt », c’est-à-dire le fait de s’y promener, en prêtant attention à ce qui nous entoure (odeurs, bruits, chants d’oiseaux, etc.). Cette activité fait l’objet d’études. Parmi ses bienfaits : une réduction du cortisol, de la tension artérielle et un renforcement de l’immunité.

La « guérilla verte »

La « guérilla verte » ou « jardinier » est une forme d’action politique née à New York dans les années 1970. Liz Christy, la fondatrice, et ses amis décident de lancer leurs « bombes » à graines par-dessus les clôtures des champs pour ramener la nature en ville et créer des jardins partagés. Par extension, tous les endroits ou surfaces dénudés peuvent ainsi être ensemencés.

POUR DE PLUS AMPLES

Émission

> La thérapie forestière ou l’art d’embrasser les arbres – Envoyé spécial – France 2 octobre 2017 via le lien raccourci https://bit.ly/436sygo

Écouter

> Le cloître des Récollets, un cloître ouvert aux plantes médicinales et autres – France Inter mars 2023 via le lien raccourci https://bitly.ws/38K9S
Pour visiter le cloître des Récollets : https://bitly.ws/38K9Z

> Pourquoi ça fait du bien de contempler la nature ? – RCF Radio Février 2024 via le lien raccourci https://bit.ly/48JT0NW

Vous pourriez également être intéressé par :

⋙ Les bienfaits prouvés des arbres sur notre santé

⋙ Les bienfaits de la chlorophylle

⋙ Pourquoi la nature est bonne pour nous, expliquent les scientifiques

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un tableau de Claude Monet, lié à la persécution nazie, mis en vente par le Kunsthaus Zurich
NEXT Près du Neubourg, toute la programmation de la Fête de la Musique