Après avoir mis en lumière la définition du cancer de la peau, ses symptômes, son diagnostic et son traitement, le Dr Najib met l’accent sur son dépistage qui a lieu une fois par an ou tous les deux ans.
ALM : Qu’est-ce que le cancer de la peau et quelles sont ses causes et ses facteurs de risque ?
Dr Rajae Najib : Un cancer de la peau (ou tumeur maligne) est une prolifération excessive et incontrôlée de cellules situées dans la peau. Les trois principales formes de cancer de la peau sont le carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde et le mélanome. Il existe cependant d’autres types de cancers de la peau qui sont plus rares, voire exceptionnels. Parmi ses causes, on distingue l’exposition au soleil (ou ultraviolet artificiel). C’est un facteur qui peut favoriser la survenue des cancers de la peau les plus courants. Cette exposition solaire est plus nocive chez les enfants, et les personnes à peau claire, il y a aussi l’hérédité (plusieurs cas de cancer de la peau dans une même famille) qui peut jouer un rôle dans certains cas, et l’âge même si certains cancers cutanés rares peuvent survenir dans les jeunes. La plupart d’entre eux s’adressent davantage aux adultes d’âge moyen ou plus âgés. Le carcinome neuroendocrinien prédomine clairement chez les personnes âgées, une infection par des virus. L’exemple (Polyomavirus à cellules de Merkel) semble favoriser la survenue de carcinomes neuroendocriniens.
Quels sont ses symptômes et ses premiers signes ?
Compte tenu de leur localisation, les cancers de la peau peuvent être détectés par le patient lui-même, ou par un médecin lors d’un examen général. S’ils ne sont pas détectés tôt, ils ont tendance à se propager progressivement et peuvent par la suite provoquer des démangeaisons, des douleurs, voire des saignements localisés. Selon la nature de la tumeur cutanée, différentes apparences sont possibles (plaque, papule (« bouton »), ulcération, etc.). Les cancers de la peau peuvent toucher n’importe quelle zone de la peau : c’est pourquoi il est important que l’examen médical porte sur l’ensemble de la peau (y compris le cuir chevelu et la région anogénitale).
Comment se fait le diagnostic en cas de lésion cutanée douteuse ?
En cas de lésion cutanée douteuse ou suspecte, le patient est orienté vers un dermatologue qui réalise un examen clinique comprenant un examen cutané complet (afin de ne pas ignorer l’existence d’une autre tumeur cutanée) à l’œil nu mais également au l’aide d’un dermatoscope. Cet appareil donne au spécialiste des informations utiles sur le caractère bénin ou malin de la tumeur, ainsi que sur son type. A l’issue de cet examen, le dermatologue pourra proposer de réaliser une biopsie cutanée s’il estime que la lésion cutanée est suspectée d’être cancéreuse. L’échantillon ainsi obtenu est envoyé au laboratoire pour un examen anatomopathologique. Cette analyse microscopique permet de confirmer (ou non) le diagnostic de cancer de la peau, et de préciser son type.
Qu’en est-il du traitement des tumeurs cutanées ?
Le traitement de la plupart des cancers de la peau repose sur une excision chirurgicale avec une marge de sécurité. En effet, les risques de récidive seront d’autant plus faibles que le chirurgien sera passé loin de la tumeur tant sur les côtés (marge latérale) qu’en profondeur. En plus de la chirurgie, d’autres traitements peuvent être proposés (chimiothérapie, thérapies ciblées, radiothérapie…). Les patients traités pour un cancer de la peau doivent ensuite faire l’objet d’un suivi médical régulier. Le plus souvent, cette surveillance repose sur un examen clinique complet et des examens radiologiques tous les 3 à 6 mois pendant les 5 premières années (selon le type de tumeur et ses caractéristiques), puis annuellement.
Et le dépistage du cancer de la peau ?
Le dépistage du cancer de la peau a lieu une fois par an ou tous les 2 ans selon le nombre et l’apparence des grains de beauté, appelés naevus. Durant celui-ci, le dermatologue examine tous les grains de beauté, les répertorie et photographie ceux présentant des caractéristiques atypiques. Il peut décider d’enlever une lésion suspecte, puis de l’envoyer pour une étude histopathologique approfondie.
