Le premier épisode de cette série autour de la Foire aux Vins traite d’avant 1948. Et si cette édition 2024 n’était en fait pas du tout la 75ème ? Pierre Nuss vous raconte la genèse du « Salon Régional des Vins d’Alsace » à Colmar.
Entre foire gastronomique, foire commerciale et surtout festive, la Foire aux Vins d’Alsace fait vibrer l’été. Une 75ème édition pleine de surprises. Mais comment c’était avant ?
Serez-vous présent au 88ème Salon des vins de Colmar cette année ? Ah, tu pensais que ce serait le 75ème ? Je te le dirai! Déjà en 1904 un premier projet voit le jour : créer une manifestation à Colmar autour du vin, pour développer le marché des vins d’Alsace vers l’Allemagne. Nous prévoyons deux foires annuelles qui auront lieu à l’Hôtel de Ville. En février 1906, devant l’importance des fonds nécessaires, l’idée est mise de côté… pendant plus de 20 ans ! Oui, nous donnons beaucoup de temps à la vigne.
Sous l’impulsion du député haut-rhinois Gustave Burger, l’idée revient et le 14 mai 1927, la première foire régionale des vins d’Alsace s’ouvre enfin. D’abord à Koïfhus, l’événement connaît un tel succès qu’il faut tout déplacer, en 1929, au couvent des Catherinettes. Une vingtaine de communes autour de Colmar y participent.
La Seconde Guerre mondiale stoppe tout après 13 éditions, la pause dure 9 ans. Le 4 juin 1948 marque une résurrection : la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Mairie de Colmar s’organisent. Au programme alléchant : dégustation de vins d’Alsace sous les halles couvertes, exposition de vins et matériel viticole sur la place du 2 Février, le tout dans une ambiance festive et folklorique. L’affiche est dessinée par l’illustrateur Colmarien Hansi. La foire a été inaugurée par l’Alsacien Pierre Pflimlin, alors ministre de l’agriculture.
Les premières années, les dates changeaient, la foire avait lieu tantôt en juin, tantôt en août, tantôt vers le 14 juillet avec fêtes et revues militaires.
A partir de 1951, la Foire a lieu en août. Elle commence alors à proposer des spectacles de la scène régionale, comme la revue Barabli de Germain Muller. On chante, on danse, on trinque. Un avant-goût de la Nuit Blanche actuelle, de l’ambiance festive que l’on connaît bien.
Mais pour en arriver là, il faudra attendre l’arrivée d’un Alsacien de Huningue, Roger Stark, plus connu sous le nom de Johnny Stark. Il a dirigé la programmation de 1957 à 1973. Mais c’est une autre histoire.
Cette série a été réalisée en partenariat avec l’Institut National de l’Audiovisuel.
Le site de la Foire aux Vins d’Alsace.
Merci à l’équipe technique de France Bleu Alsace/Elsass pour son implication.
