La démence frontotemporale (DMT), la sclérose latérale amyotrophique (SLA) et la paralysie supranucléaire progressive (PSP) forment un spectre de maladies neurodégénératives rares, caractérisées par des symptômes de démence, de troubles du comportement, de paralysie ou encore d’atrophie musculaire. “À l’heure actuelle, il n’existe aucun remède et il est impossible de parvenir à un diagnostic concluant du vivant d’un patient car le tissu cérébral doit être examiné.”explique Anja Schneider, chercheuse à l’Institut allemand des maladies neurodégénératives (DZNE).
Pourtant, elle et son équipe ont démontré, pour la première fois, que la majorité de ces pathologies pouvaient être détectées précocement grâce à de simples analyses de sang, basées sur la mesure de certaines protéines dans le sang, qui servent de biomarqueurs. Même si cette procédure n’est pas encore prête pour un usage médical de routine, elle pourrait à l’avenir faciliter le diagnostic et le développement de nouveaux traitements.
Mesurer les taux de protéines associés aux pathologies
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Médecine naturelleles chercheurs ont analysé les données et les échantillons de sang de 991 adultes atteints de DMT, SLA ou PSP, ou d’adultes en bonne santé (groupe témoin). « On sait que Tau et TDP-43 jouent un rôle clé dans ces maladies, car ils forment des agrégats anormaux dans le cerveau. Les événements diffèrent selon les maladies, mais nos recherches suggèrent que les taux sanguins de ces protéines reflètent ces processus pathologiques.disent-ils dans un communiqué de presse.
Les scientifiques ont utilisé une nouvelle méthode – et plus fiable – pour mesurer les niveaux de protéines présentes non pas dans le plasma sanguin, mais directement à l’intérieur des vésicules extracellulaires, ces minuscules bulles de lipides sécrétées par les cellules de l’organisme. Ils ont ainsi constaté qu’une combinaison des deux biomarqueurs est nécessaire pour le diagnostic de la DMT (dans sa variante comportementale), alors que la protéine TDP-43 est suffisante pour la SLA et la protéine tau pour la PSP.
Une prise de sang pour mieux diagnostiquer les maladies neurodégénératives
« Un nouveau test sanguin pourrait fournir des preuves décisives pour le diagnostic » croient les auteurs du projet. À terme, ces biomarqueurs pourraient être utilisés en routine par les médecins pour détecter une maladie neurodégénérative rare, mais en attendant, des études plus approfondies sont nécessaires pour « déterminer comment ces biomarqueurs se développent au cours de la maladie et quand leurs niveaux augmentent. »
