la fille d’une victime gagne son combat pour les petites créances

Une Lavalloise qui s’est battue bec et ongles pour faire reconnaître les abus subis par sa mère de 98 ans en CHSLD avant son décès a finalement obtenu 3 400 $ à la Cour des petites créances.

« Ils ont tout fait pour obtenir un accord à l’amiable. J’ai refusé. Je ne suis pas là pour gagner de l’argent. Je suis ici pour savoir s’il est logique que des gens soient maltraités en CHSLD. C’est mon combat», affirme avec fermeté Louise Godard, 62 ans, à propos de la récente décision de la juge Johanne Gagnon.

Louise Godard, fille du défunt.

Photo JONATHAN TREMBLAY

Il y a plus de quatre ans, alors que la pandémie menaçait le Québec, sa mère, Madeleine Robichaud, a été maltraitée au CHSLD de Sainte-Dorothée, à Laval. Quelques mois plus tard, les pratiques du lieu lors de la première vague de COVID-19 ont fait l’objet d’une enquête du ministère de la Santé.

Photo PIERRE-PAUL POULIN

Origine inconnue

Mmoi Robichaud y vivait depuis 2016. Elle avait des difficultés à se déplacer seule, souffrait de la maladie de Parkinson, de scoliose et de cyphose (déformation de la colonne vertébrale). Elle avait les chevilles faibles et ne pesait pas plus de 60 livres, selon sa fille, qui lui rendait visite quotidiennement.

Le matin du 12 janvier 2020, Mmoi Godard reçoit un appel : sa mère a un bleu d’origine inconnue au bras.

“Elle n’avait pas de bleus quand je suis parti [la veille]», raconte la fille du défunt.

Bien que le CHSLD public et le CISSS de Laval aient nié l’existence d’une faute et présumé que le nonagénaire était entré en collision, le tribunal n’a pas retenu ces explications.

« Il est probable qu’étant donné les difficultés de déplacement de Mmoi Robichaud, les préposés aux bénéficiaires ont dû la tirer par les bras ou même la soulever comme la veille et, ce faisant, elle a été blessée à l’avant-bras droit», peut-on lire dans le jugement.

Force excessive

Malheureusement, Mmoi Robichaud mourut dix jours plus tard. Selon le tribunal, elle n’est pas décédée des suites des événements, mais a tout de même subi d’importantes séquelles.


Madeleine Robichaud, peu avant son décès.

PHOTO AVEC L’AUTORISATION DE LOUISE GODARD

« Les photographies déposées en preuve sont assez éloquentes. Il ne fait aucun doute dans l’esprit du tribunal que Mmoi Robichaud a souffert», a déclaré la juge Gagnon, ajoutant qu’elle avait été manipulée avec «une force excessive».

“Elle avait certainement peur” et éprouvait de l’anxiété, poursuit-elle, précisant qu’une autre technique aurait dû être introduite bien avant.

Le magistrat a conclu que ces soins n’avaient pas respecté le niveau de qualité imposé par la loi et étaient contraires à la mission d’un CHSLD.

Preuves insuffisantes

Par ailleurs, Mmoi Godard, un inspecteur à la retraite de la CNESST qui a préparé le dossier, a également tenté de démontrer que sa mère avait souffert de déshydratation et d’anémie dans les jours précédant son décès. Les preuves médicales ont toutefois été jugées insuffisantes.

Elle et son frère ont exigé 15 000 $ de dédommagement. Le tribunal leur a accordé 3 398 $, plus les intérêts.

Pour lire le jugement, cliquez ici.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le crack et la cocaïne explosent en Suisse et cela s’explique – .