l’essentiel
Après l’avoir initialement bloqué en juillet, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé le 14 novembre un traitement très attendu destiné à ralentir le déclin cognitif de la maladie d’Alzheimer chez certains patients, Leqembi.
Une victoire pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Après s’être prononcée en juillet dernier contre la commercialisation du Leqembi, un nouveau traitement visant à réduire les problèmes de mémoire des patients, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a révisé sa position jeudi 14 novembre. Son utilisation est désormais approuvée et pourrait aider les patients qui n’ont pas encore atteint un stade avancé de la maladie. Explications.
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Ralentir la maladie
L’équipe est un nouvelle étape dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Mais cela ne guérit pas. Car malgré des décennies de recherche, les scientifiques n’ont pas encore réussi à réaliser une véritable avancée. La cause exacte de cette maladie dégénérative, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde, est mal compris. Une certitude cependant : la présence dans l’organisme du gène ApoE4, est connu pour être l’un des principaux facteurs de risque de développer la maladie d’Alzheimer.
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L’observation du cerveau de patients atteints de la maladie d’Alzheimer montre la présence de plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones, provoquant leur destruction éventuelle. C’est cette action qui provoque la perte de mémoire caractéristique de la maladie. Jusqu’aux derniers stades de la maladie, lorsque les patients ne sont plus capables d’accomplir leurs tâches quotidiennes ni d’avoir des conversations.
Le traitement Leqembi, administré par voie intraveineuse une fois toutes les deux semaines, permet de cibler et réduire ces plaques amyloïdes.
Des avantages supérieurs aux risquesEn termes d’efficacité, et après 18 mois de traitement, les patients traités par Leqembi ont présenté une augmentation plus faible du score CDR-SB – une échelle utilisée pour évaluer la gravité de la démence – que ceux traités par placebo. Ce qui indique un déclin cognitif plus lent.
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Ce sont donc ces résultats positifs qui ont finalement permis l’autorisation de mise sur le marché du traitement : « Après avoir réexaminé son avis initial, le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) recommande d’accorder une autorisation de mise sur le marché à Leqembi (lécanemab) », donc a indiqué l’EMA, estimant que “les bénéfices l’emportent sur les risques dans une population limitée de patients”.
Autorisé pour certains patients
Bien qu’il constitue une avancée certaine, Leqembi ne peut pas être administré à tous les patients. Exigible complications potentiellement graves que cela peut entraîner chez certains d’entre eux – gonflement et saignement potentiel au niveau du cerveau – patients présentant un profil génétique particulier : une double copie du gène ApoE4, sont exclus de la liste des patients pouvant bénéficier du traitement.
Par ailleurs, un deuxième critère restreint la population éligible : la maladie ne doit pas encore s’être développée (on parle alors de stade précoce). Ainsi, le médicament ne sera disponible que « pour le traitement des troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire et de la pensée) ou de la démence légère due à la maladie d’Alzheimer », explique l’EMA.