Les résultats positifs des essais cliniques d’un médicament candidat pour traiter le cancer du poumon ont fait monter en flèche les actions de la société de biotechnologie de Robert Duggan et sa valeur nette.
Article de Kerry A. Dolan pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
Il s’agit d’un véritable coup de pouce pour les actions de la société de biotechnologie Summit Therapeutics, qui ont plus que triplé suite à de bonnes nouvelles concernant un candidat médicament pour traiter un type de cancer du poumon. La hausse de 272 % des actions de Summit Therapeutics a plus que doublé la fortune du milliardaire pharmaceutique Robert « Bob » Duggan, à 7,5 milliards de dollars en un jour, selon les estimations de Forbes.
“Ce n’est pas mal pour une journée de travail.”a plaisanté Robert Duggan, président et co-PDG de Summit Therapeutics, lors d’un entretien téléphonique avec Forbes. « Avant, je tondais la pelouse pour 50 centimes par jour. » Robert Duggan détient environ 78 % des actions de Summit Therapeutics. Le co-directeur général de la société, Maky Zanganeh, qui détient environ 5% des actions de Summit Therapeutics, dispose d’une fortune estimée à près de 500 millions de dollars, selon les estimations de Forbes.
Summit Therapeutics et ivonescimab
Les actions ont grimpé à la suite d’une déclaration publiée par Summit Therapeutics selon laquelle les données intermédiaires d’un essai de phase 3 de son candidat médicament, l’ivonescimab, ont surpassé celles du médicament à succès Keytruda de Merck pour les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules localement avancé ou métastatique. À titre de comparaison, le médicament d’immunothérapie anticancéreuse Keytruda a généré des ventes de 25 milliards de dollars l’année dernière, ce qui en ferait le médicament le plus vendu au monde.
Maky Zanganeh explique pourquoi le titre de Summit Therapeutics a probablement autant augmenté : « Personne n’a jamais battu Ketryuda auparavant. »
En décembre 2022, Summit Therapeutics a annoncé qu’elle accorderait une licence au médicament anticancéreux expérimental d’Akeso, cotée à Hong Kong, pour 500 millions de dollars d’avance et 4,5 milliards de dollars supplémentaires. si certaines étapes réglementaires ou commerciales sont atteintes. Le candidat médicament est un anticorps qui combine les effets de l’immunothérapie anticancéreuse et de la prévention de la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins (anti-angiogenèse) dans une seule molécule. L’essai de phase 3 sur 600 patients est mené en Chine par Akeso, partenaire de Summit Therapeutics. Les patients reçoivent des perfusions toutes les trois semaines.
L’objectif principal de l’essai clinique est de mesurer la survie sans progression des patients prenant de l’ivonescimab par rapport à Keytruda. La déclaration de Summit Therapeutics indique que le médicament candidat de la société « a démontré une amélioration statistiquement significative et cliniquement significative » par rapport à Keytruda, mais ne fournit pas de détails spécifiques. Les données complètes de l’essai seront présentées lors d’une conférence médicale plus tard cette année, probablement en septembre, a déclaré Maky Zanganeh. Forbes.
Les succès de Robert Duggan
Le premier grand succès de Robert Duggan dans le développement de médicaments est survenu avec Pharmacyclics, une société de biotechnologie cotée en bourse dont il est devenu PDG en 2008. L’un des médicaments du catalogue de la société, Imbruvica, est devenu un traitement efficace contre les cancers à cellules B, notamment la leucémie lymphoïde chronique. (LLC), une forme courante de leucémie chez les adultes. Le géant pharmaceutique AbbVie a acheté Pharmacyclics en 2015 pour 21 milliards de dollars.
En 2020, Robert Duggan a acheté plus de 60 % des actions de Summit Therapeutics, cotée au Nasdaq, pour 63 millions de dollars et en est devenu le PDG. L’entreprise, fondée en 2003, n’avait pas généré beaucoup de revenus. Quand Forbes Lors d’un entretien avec Robert Duggan à l’automne 2020, il misait sur le succès de Summit Therapeutics avec un nouvel antibiotique contre l’infection courante mais mortelle à Clostridium difficile (C. diff). Bien que le médicament se soit montré prometteur lorsqu’il a été testé contre des antibiotiques existants, Robert Duggan a finalement décidé qu’il ne voulait pas dépenser 100 millions de dollars de plus pour un nouvel essai. “Cela n’avait aucun sens pour moi.”il explique. « Passons à l’oncologie. Cela sera bien plus bénéfique pour les patients que de lutter avec des antibiotiques génériques. »
Étant donné que les résultats de l’essai sur l’ivonescimab proviennent d’une analyse intermédiaire, rien ne garantit que le candidat médicament continuera à surpasser le Keytruda, le produit phare de Merck. Même si les perspectives semblent prometteuses, les actionnaires et les patients devront attendre de plus amples données.
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