La santé des enfants d’abord

La santé des enfants d’abord
La santé des enfants d’abord

Le 24 mai 2024, la conférence sur la santé pédiatrique et la santé de l’enfant s’est ouverte, à l’issue d’un processus de consultation sans précédent de 6 mois. Quelles mesures ont été retenues dans le plan d’action pluriannuel 2024-2030 pour améliorer la santé des enfants et mieux répondre à leurs besoins en matière de santé, de soins et d’accompagnement ? Un aperçu rapide.

L’enfant n’est pas un patient comme les autres

Chaque année, les épidémies hivernales de bronchiolite saturent les services d’urgences pédiatriques pendant de nombreuses semaines, mettant à rude épreuve l’ensemble du système hospitalier. Sur l’ensemble des passages aux urgences tout au long de l’année, 27 % concernent des enfants, soit plus de 5,5 millions en 2020. Santé des enfants a ses propres spécificités. Les enfants ne sont pas des adultes miniatures, mais des patients avec des besoins, une physiologie, des pathologies et des attentes qui ne sont pas les mêmes que ceux des adultes. Prématurité, maladies rares, maladies génétiques, troubles de la croissance et du développement, troubles de la puberté… constituent une longue liste de problèmes de santé spécifiques aux enfants.

Depuis 2015, la mortalité infantile en France est supérieure à la moyenne européenneplaçant la France à 22 ansème Rang européen. De ce constat est née l’envie d’une démarche de consultation de 6 mois sur la santé pédiatrique et la santé de l’enfant. Cette démarche a été coordonnée par un comité de pilotage composé de 22 experts, professionnels de santé et représentants des usagers, et s’est conclue par la remise au ministre de la Santé le 23 avril 2024 d’un rapport « Investir dans la santé de l’enfant : une urgence nationale ». .

16 objectifs pour améliorer la santé des enfants d’ici 2030

Les rencontres ont été l’occasion d’échanger sur les questions liées à la santé des enfants et ont permis de développer une feuille de route pour la période 2024-2030. Parmi les 6 axes de travail définis lors du processus de consultation, 4 axes ont été retenus pour la feuille de route :

  • Investir durablement dans la prévention auprès des parents, des enfants et des adolescents. Et cela notamment en renforçant l’action des 1 000 premiers jours pour la petite enfance ;
  • Améliorer l’organisation et la prise en charge des jeunes : actuellement, les délais d’attente pour les soins en pédiatrie ou en pédopsychiatrie sont de 6 à 18 mois ;
  • Améliorer plus spécifiquement les soins et la réponse à la santé mentale des enfants et des adolescents. En 2022, le suicide était la deuxième cause de décès chez les 10-25 ans après les accidents de la route ;
  • Positionner la France comme leader de la recherche et de l’innovation en pédiatrie et en santé infantile. En France, 350 000 enfants sont inscrits au registre des maladies rares. Ce sont des maladies pour lesquelles il n’existe souvent aucun traitement.

Autour de ces axes, 16 objectifs d’actions prioritaires ont été décrits pour améliorer la santé des enfants d’ici 2030.

Qu’en est-il de la santé mentale des enfants ?

La pandémie de Covid-19 a particulièrement impacté la santé mentale des jeunes. En 2022, les tentatives de suicide ont augmenté de 63 % chez les 10-14 ans et de 42 % chez les 15-19 ans. La feuille de route aborde-t-elle pleinement les enjeux liés à la santé mentale des jeunes ? Ne pensez pas vraiment à l’UNICEF et à une vingtaine d’associations qui ont publié une lettre ouverte peu après la publication de la feuille de route.

Pour ces acteurs, il devient urgent et prioritaire que la santé mentale des jeunes devienne une cause nationale, avec une stratégie nationale dédiée à la santé mentale des enfants et des jeunes. Si les associations approuvent certaines mesures de la feuille de route, comme l’évolution du dispositif MonPsy ou le renforcement des centres adolescents, elles déplorent un manque de moyens structurels pour répondre aux besoins réels des jeunes Français. Selon les estimations, 1,6 million d’enfants ont besoin d’un soutien psychologique ou psychiatrique, mais seulement la moitié en bénéficierait.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources

– Conférence sur la santé de l’enfant : des associations publient une lettre ouverte pour dénoncer l’absence de stratégie nationale en matière de santé mentale. www.unicef.fr. Consulté le 4 juin 2024.
– Conférence Pédiatrie et Santé de l’Enfant : la feuille de route 2023-2030 dévoilée. lesprosdelapetiteenfance.fr. Consulté le 4 juin 2024.
– Conférence sur la pédiatrie et la santé de l’enfant. sante.gouv.fr. Consulté le 4 juin 2024.

 
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