à Paris, un homme jugé pour vol d’une œuvre de Banksy assure avoir agi à la demande de l’artiste – Libération – .

à Paris, un homme jugé pour vol d’une œuvre de Banksy assure avoir agi à la demande de l’artiste – Libération – .
à Paris, un homme jugé pour vol d’une œuvre de Banksy assure avoir agi à la demande de l’artiste – Libération – .

Au tribunal judiciaire de Paris, un homme a comparu ce lundi 10 juin pour avoir volé un « graffiti » à Banksy en 2019. Devant les juges, il a affirmé avoir « rendu service » à l’artiste, alors que ce dernier l’aurait fait. à lui. en fait la demande.

Cela pourrait presque être une scène d’un film. Devant le juge et les deux évaluateurs, un homme adossé au bar, vêtu d’un imperméable gris Burberry arrivant jusqu’aux chevilles, les cheveux longs rassemblés en chignons et carrés noirs. Ce lundi 10 juin, Mejdi R., 38 ans, a reconnu un vol commis en 2019, celui d’un “graffiti” réalisé par l’artiste Banksy sur le panneau de stationnement devant le centre Pompidou à Paris. Il représente un rat au museau masqué par un foulard blanc tenant un cutter entre ses pattes.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du dimanche 1er septembre au lundi 2 septembre 2019, vers 3h30 du matin. Mejdi R. et trois autres individus, qui n’ont pas été nommés lors de l’audience, se sont rendus au centre Pompidou à bord d’un fourgon nacelle pour le première fois en début de soirée, mais n’ont pas pu se lancer dans leurs opérations, car “trop ​​de spectateurs” étaient présents. Les quatre hommes sont donc revenus tard dans la nuit et ont procédé au sciage du panneau routier, une manœuvre qui a duré plus de quarante-cinq minutes. Un riverain, réveillé par les bruits provoqués par la scie électrique, a d’abord cru qu’il s’agissait de travaux publics et, surpris, les a filmés.

Pour « rendre service » à un certain « MB »

Arrêté en mars 2020, Mejdi R. a reconnu les faits dès sa première garde à vue. Mais il affirme n’avoir pas commis le vol à son profit personnel, mais plutôt pour “faire un service” à un certain “Mo” – en d’autres termes, Banksy lui-même. “Je savais dès le départ le risque que je prenais” le défendeur a assumé devant la Cour. Dans son récit des faits devant les juges, il raconte avoir rencontré l’artiste – dont l’identité et l’état civil sont à ce jour inconnus – il y a plusieurs années. Alors, « fin 2018, début 2019 », l’artiste lui aurait demandé de l’aider à récupérer ce graffiti, en compagnie de quelques membres de son équipe anglaise (les trois autres personnes qui l’accompagnaient dans le van nacelle).

Le seul bémol de cette photo, “Aujourd’hui, c’est impossible de le prouver”. « Compte tenu de la médiatisation de l’affaire, je savais qu’il n’y avait aucune chance que ni les équipes de Banksy qui étaient présentes à mes côtés, ni l’artiste lui-même ne l’avouent. Dans le monde du graffiti, c’est impossible, il y a des choses qu’on ne peut pas faire. Et les graffeurs gardent leur anonymat.» Lorsqu’un des juges-assesseurs lui fait remarquer que, des quatre voleurs, il est le seul à comparaître aujourd’hui devant la justice, ce qui n’est pas “pas très gentil”, il se moque : “Je vais le lui transmettre.” Le tribunal a néanmoins rappelé que l’artiste avait nié LE Parisien en 2020, « d’être impliqué de quelque manière que ce soit dans le vol de ses œuvres parisiennes ».

L’accusé assure qu’il n’a reçu aucune compensation pour cela “service”, et n’ayant pas conservé les graffitis de Rat avec cutter. “C’est inexplicable pour moi de demander à une personne passionnée de faire quelque chose pour de l’argent”, explique celui qui dit considérer que l’œuvre de Banksy s’inscrit dans une logique anticapitaliste.

Vols répétés d’œuvres

Mais alors pourquoi ce vol ? S’il n’a pas “aucune vision, aucune décision sur ce que Banksy veut faire de ce travail”, il estime que c’est d’abord pour qu’un inconnu ne soit pas le premier à voler le graphique, comme ce fut le cas fin décembre 2023 à Londres, mais aussi pour qu’il ne soit pas approprié par le centre Pompidou ou la ville de Paris. . Pour lui, « Le graffiti est un art sauvage, illégal et éphémère dans sa substance. Si c’était légal, cela s’arrêterait. Mais si l’accusé estime que le graffiti n’a aucune valeur intrinsèque, et que Banksy n’est qu’un cas isolé dans sa reconnaissance commerciale par le monde de l’art, sa défense repose davantage sur la propriété de l’œuvre.

A l’enseigne du parking souterrain appartenant au musée, son avocat a demandé lors de l’audience une indemnité de 500 000 euros en dédommagement pour le vol. Une somme particulièrement élevée si l’on ne prend en compte que le panel, qui n’a que “aucune valeur”, selon Pierre-Eugène Burghardt, avocat de Mejdi R. La direction du musée a également souligné en 2019 que « par sa nature de street art, cette œuvre n’appartient pas au Centre Pompidou », bien que le musée l’ait fait protéger par une fenêtre en plexiglas, un mois seulement avant une première tentative d’endommagement ou de vol du Rat avec cutter.

En 2019, le musée regrettait de ne pas avoir « ne pouvait porter plainte que pour les dommages causés au panneau ». Toutefois, le procureur a souligné dans sa plaidoirie que ce vol « prive depuis cinq ans les Parisiens d’une des rares œuvres de Banksy ». Dans sa plaidoirie, Pierre-Eugène Burghardt est également revenu sur l’importance du caractère éphémère des œuvres de Banksy. En 2018, il écrase à moitié l’une de ses œuvres les plus célèbres, la petite fille avec le ballon, au moment même où il venait d’être vendu aux enchères. Il avait “incorporé une déchiqueteuse à papier dans le tableau”, en prévision de la vente. Un événement qui a renforcé la légende de Banksy, devenu connu pour son art urbain ironique et engagé.

Le procureur a requis une peine de 18 mois d’emprisonnement, donc huit mois ferme et aménagée, ainsi qu’une amende de 50 000 euros. La décision sera prononcée au tribunal judiciaire de Paris le 19 juin.

 
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