l’essentiel
Pendant 365 jours, 730 personnes se sont relayées, matin et soir, pour veiller sur Capdenac, son monde et ses paysages. Une performance artistique hors du commun, une expérience intime et une œuvre collective, qui est racontée dans un livre sorti le 4 juin.
« Tout a commencé avec un spectacle imaginé par la chorégraphe Joanne Leighton » explique Fred Sancère, directeur de Derrière Le Hublot. « Depuis plus de 10 ans, la performance Les Veilleurs se déploie dans les grands centres urbains européens. Nous souhaitions offrir à notre territoire ce projet artistique exceptionnel. Nous avons relevé le défi en mobilisant, pendant 365 jours, 730 enfants, adolescents, adultes et personnes âgées dans ce projet qui s’est déroulé pour la première fois en milieu rural.
Chacun était invité à observer pendant une heure, le lever ou le coucher du soleil, depuis un abri, conçu par l’architecte Benjamin Tovo, installé sur les remparts du village de Capdenac le Haut. Avec la promesse de passer une heure loin du quotidien et au plus près des nuages. « La seule consigne que nous donnions aux personnes intéressées par cette expérience était de se retirer du monde dans le refuge, de se laisser aller en toute liberté pour observer le paysage, écouter le bruit de la ville qui se réveille ou « s’endormir, admirer le paysage ». l’horizon et les couleurs du ciel » explique Fred Sancère. « Chaque personne devait ensuite laisser un témoignage écrit sur son expérience. » C’est ce que l’on retrouve dans cet ouvrage présenté le 4 juin à Capdenac-Le-Haut. Les plus jeunes laissaient souvent un dessin de ce qu’ils voyaient, comme le petit Kristopher qui immortalisait le donjon carré. Parmi les témoignages, celui de Marie revient sur son expérience vécue comme une introspection : « Cette heure d’éveil passa très vite. Au début, désireux de tout voir, je me dépêche de tout observer, et je me rends compte que j’ai le temps. Pour une fois, je peux prendre ce temps pour observer attentivement, analyser, me concentrer sur un détail, observer un oiseau qui passe. Je retrouve le plaisir de m’arrêter, d’être seule avec moi-même. Veiller Capdenac, une performance artistique, oui, mais aussi une petite leçon de vie, un rappel, de s’arrêter parfois, d’être vraiment là, et de profiter des choses simples. » Le chantier a été complété le 4 juin à 20h33 avec Stéphane Bérard, maire de Capdenac-Gare, accompagné de Guy Batherosse, maire de Capdenac-le-Haut. Durant une dernière heure, l’un veilla sur l’autre qui veillait sur sa ville.
Une aventure humaine qui se poursuit à Paris pour veiller sur les Jeux Olympiques
« C’était quand même un sacré pari ! » se souvient Fred Sancère. «La chaîne n’a jamais été cassée. Les habitants ainsi que les acteurs du territoire ont joué le jeu. » « La sortie du livre est l’occasion pour de nombreux veilleurs, près de 150, de se remémorer leur expérience et de retrouver leur compagnon » précise Aurélie Chauffier, secrétaire générale de Derrière le Hublot « Beaucoup se sentent intégrés à cette chaîne ininterrompue. Depuis le début de cette expérience, plus de 9 000 personnes ont participé aux représentations successives. “Échelle européenne”.
Aurélie Chauffier
Le spectacle, labellisé Olympiade culturelle, se poursuit actuellement à Paris et en Seine-Saint-Denis jusqu’à la fin des Jeux olympiques. 2 000 personnes supplémentaires auront également veillé sur les sites qui accueilleront les sportifs.
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Témoin de cette année de traversée à Capdenac-Le-Haut, le livre « Les Veilleurs de Capdenac » raconte cette aventure folle et poétique avec 730 témoignages accompagnés de photos de Kristof Guez et Axel Clody et d’un texte de l’écrivain Marielle Hubert.
