quand la liberté s’écrit en six langues

quand la liberté s’écrit en six langues
quand la liberté s’écrit en six langues

Nous avons 1h45 pour nous faire une dernière idée. Sur la scène de la Halle aux grains, deux femmes, quatre hommes et Matthieu Garrigou Lagrange, journaliste-producteur de Culture française. Avant l’attribution du prix 2024, une dernière occasion de discuter (c’est quand même dommage que les romanciers débutants ne puissent pas interagir entre eux devant le public) sur les romans des uns et des autres.

Cette année, un fil semble relier les histoires de chacun. Ce fil ressemble à la liberté. Celle d’un ancien guitariste possiblement talentueux arpentant les rues de Los Angeles pour écrire et reconstituer les morceaux de sa vie. Une ville mythique dans laquelle Simon Baril explique « être devenu adulte ».

Entre les mots, évoquez votre propre géographie

Paul Saint Bris a également pris des libertés avec l’art, sa restauration et l’image que l’on veut donner. Donner un coup de jeune à La Joconde ? Il y en aura bien un pour oser alléger le vernis d’une jeune femme au sourire énigmatique. «Je voulais lancer un conservateur dans la spirale du changement» explique-t-il à l’assemblée, moins cohérent que les années passées. Une liberté qui dérange, qui fait danser sur Beyoncé entre deux statuaires…

Quelques secondes avant la remise des prix, les six auteurs sélectionnés attendent le nom du lauréat.
© Photo NR, Jérôme Dutac

La liberté toujours. Celui d’aller loin, même dans les steppes mongoles pour retrouver sa voix intérieure, son histoire. Depuis Blois, Gabriel Henry raconte l’horizon à perte de vue, cette saisissante sensation de vertige aussi. Le jeune père a écrit les mots de coupure électrique sur place et en France.

La réunion continue. Les lecteurs investis attendent toujours de savoir si leur roman préféré a remporté suffisamment de votes pour entrer dans l’histoire de Roblès. Le temps s’étire et la notion de liberté peut encore s’exprimer à huis clos, écrit par Cécile Tlili.

Dans Un dîner simple, l’auteur a porté une grande attention au côté sensoriel de ses descriptions. C’est aussi ce qui a plu à son éditeur. Trois de ses personnages vont, au fil des pages, décider d’utiliser leur liberté pour évoluer ou enfin revenir à l’essentiel. Un seul s’en échappe, pétri de certitudes.

La liberté, encore une fois. Celle des personnages d’Avril Bénard est plutôt contrainte. Puisqu’ils n’ont qu’une heure pour faire leur sac et évacuer l’endroit où ils habitent. La guerre arrive. Alors ils s’adaptent, trouvent des astuces, font des choix ou décident de ne pas en faire. La jeune femme pour rappeler “qu’il y a toujours plus d’une guerre en cours”.

Xavier Donzelli, l’auteur qui est le seul à évoquer directement la liberté à travers le poème de Paul Éluard, arrive en dernier. Comme pour boucler la boucle de cette édition 2024. J’écris ton nom… Les mots cliquent. Et les livres continueront à nous réconforter.

 
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