Quand le Grand Rabbin de France salue la solidarité « extraordinaire » de l’archevêque de Rouen

Quand le Grand Rabbin de France salue la solidarité « extraordinaire » de l’archevêque de Rouen
Quand le Grand Rabbin de France salue la solidarité « extraordinaire » de l’archevêque de Rouen

A l’occasion d’une soirée contre l’antisémitisme en Europe organisée par le magazine La Règle du Jeu et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) lundi 3 juin, le Grand Rabbin de France Haïm Korsia a salué la solidarité manifestée par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, lors de l’incendie de la synagogue de la ville, le 17 mai.

S’exprimant depuis la tribune, Haïm Korsia a d’abord déploré cet acte criminel. « J’étais furieux d’entendre certains journalistes parler de « tentative d’incendie criminel ». (…) J’étais dans cette synagogue, c’était un incendie criminel”dit-il en décrivant un lieu de culte construit “inutilisable”.

“Il a prié avec nous”

Le Grand Rabbin de France a ensuite tenu à saluer la solidarité » extraordinaire » qu’a démontré le diocèse de Rouen après cette épreuve, lors des célébrations de Pâque. “C’est l’évêque de la ville, Mgr Lebrun, qui nous a prêté une chambre dans son archevêché”, a salué Haïm Korsia, sous les applaudissements des 700 personnes venues assister à cette soirée. “ Il a prêté une deuxième pièce pour prendre le repas de Shabbat. »

« Il aurait pu s’en contenter, mais pas du tout» continua, ému et étonné encore le Grand Rabbin. Il accueillait les gens, il faisait des prières avec nous, il dînait avec nous (…), il revenait le lendemain ! »avant d’ajouter avec humour : « Je suis sur le point de me convertir avec l’évêque ! »

«C’est l’histoire de notre solidarité»

Sur la scène du théâtre Antoine dans le 10e arrondissement de Paris, lundi 3 juin, il a raconté une autre anecdote pour montrer la fraternité entre catholiques et juifs. Après l’incendie qui a détruit la synagogue, Mgr Dominique Lebrun a emmené le rabbin dans les combles de l’archidiocèse. “Il a levé une trappe” menant à une pièce sombre de 40 m², a décrit Haïm Korsia. « Il a déclaré : ‘Ce point d’entrée servait à cacher les Juifs pendant la guerre. «C’est l’histoire de notre solidarité»» a salué le Grand Rabbin de France.

« La grande différence avec le passé, c’est qu’avant il y avait peu de gens qui nous aidaient, voire une indifférence totale » envers les Juifs, dit-il encore à l’assemblée. « Aujourd’hui, il n’y a plus cette indifférence, vous en êtes témoins, vous êtes avec les Juifs, vous êtes avec l’État d’Israël. C’est cette force d’espoir qui nous permet de lutter. »

 
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