Le facteur humain | Devenir végétalien ? Non merci ! – .

Vous recevez des invités pour un barbecue ce week-end ? Que vas-tu mettre sur le grill ? Les protéines animales, c’est une valeur sûre. Même si l’on connaît les effets de la consommation de viande sur la santé et l’environnement, pour beaucoup, il est inconcevable de s’en priver.


Publié à 1h43

Mis à jour à 5h00

Comment réduire l’empreinte écologique de son assiette sans devenir vegan ? C’est la question que nous a posée Simon Lavoie.

Au Québec, notre alimentation représente environ 20 % de notre empreinte carbone individuelle annuelle. Selon une étude réalisée par le Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG) en 2020, la moitié de cette charge est imputable à la viande, au poisson et aux produits laitiers. Du strict point de vue des émissions de gaz à effet de serre (GES) – et de l’éthique animale – exclure de son assiette tout produit d’origine animale a donc un effet considérable.

Mais en réalité, combien de personnes sont prêtes à franchir le pas ? Selon les données de Statista, en 2022, seulement 3 % des Canadiens se déclaraient végétaliens et 4 % végétariens.

“Le discours simplifié, c’est de dire : si tout le monde devient vegan, les choses iront mieux, mais ce n’est pas forcément ce que tout le monde veut entendre et il y a d’autres moyens d’agir pour réduire significativement l’empreinte environnementale de son alimentation”, illustre Catherine Houssard, ingénieur en génie alimentaire et analyste au CIRAIG.

Peu de gens savent que des changements moins radicaux peuvent avoir un effet considérable, estime-t-elle.

« Devenir vegan, c’est ne plus consommer de produits d’origine animale. C’est draconien, car les produits d’origine animale comprennent la viande, le poisson, les crustacés, les produits laitiers et les œufs. »

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES -

Catherine Houssard, ingénieure en génie alimentaire et analyste au CIRAIG

Réduire sa consommation de viande rouge, sans forcément la bannir, pourrait déjà faire une très grande différence.

Catherine Houssard, ingénieure en génie alimentaire et analyste au CIRAIG

En raison de la superficie de terres nécessaires pour nourrir le bétail, de l’utilisation d’engrais chimiques, des émissions de méthane et de la gestion du fumier, le bœuf a une empreinte carbone environ 10 fois supérieure à celle du poulet.

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Des chercheurs de l’Université McGill ont récemment étudié les conséquences du remplacement partiel des viandes rouges et transformées ainsi que des produits laitiers par des protéines végétales. Leurs conclusions, publiées dans la revue Alimentation naturelle en début d’année, montre que l’empreinte carbone de notre alimentation diminue de 25 % lorsque l’on remplace la moitié de notre consommation de viandes rouges et transformées par des protéines végétales. Pour les produits laitiers, la réduction est de 5 %.

Consulter l’étude (en anglais)

“Cela ne suffit pas pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, mais tous les secteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire doivent avoir un rôle à jouer dans la réduction des gaz à effet de serre liés à la production et à la transformation des aliments”, estime Olivia Auclair, diplômée en nutrition, docteur des sciences animales et chercheur principal de l’étude.

Cela met également en évidence le faible impact sur la nutrition des individus, outre une baisse des apports en calcium lorsque les produits laitiers sont partiellement substitués. On peut même gagner entre sept et neuf mois d’espérance de vie ! Des co-bénéfices importants, selon Olivia Auclair, à modifier son alimentation.

Lutter contre le gaspillage

Une autre mesure efficace, mais moins médiatisée, est celle du gaspillage alimentaire. Pour Caroline Houssard, c’est même le premier geste à poser. « L’idéal serait d’interdire le gaspillage, mais c’est extrêmement difficile. Nous menons tous des vies folles et nous gaspillons de la nourriture, non pas par mauvaise volonté, mais parce que nous n’avons pas le temps de bien planifier. »

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Étant donné que la production, la distribution et la transformation de nos aliments représentent 82 % de leur empreinte carbone, jeter des aliments, notamment de la viande, a des conséquences considérables. «Nous associons les déchets aux émissions de déchets organiques dans les décharges, mais l’impact se situe dans la production des aliments, de leur culture sur le terrain à leur transport, leur transformation en usines, leur distribution, leur réfrigération, explique M.moi Hussard. Cela impacte tout le cycle de vie de l’aliment, jusqu’à ce qu’il finisse à la poubelle. »

Si la réduction de la viande rouge et la réduction du gaspillage alimentaire constituent les deux principaux piliers pour réduire l’empreinte dans nos assiettes, de nombreuses questions demeurent dans les rayons des épiceries. Local ou bio ? Fraises mexicaines ou fraises de serre locales ? « Tout n’est pas intuitif. Nous devons développer des systèmes pour éduquer les gens », estime celle qui est favorable à l’affichage environnemental des aliments.

Autres moyens d’alléger l’empreinte de votre plaque

  • Évitez les aliments transportés par avion et ceux dont la production est associée à la déforestation (chocolat, café, huile de palme).
  • Avant de jeter des aliments dont la date de péremption est dépassée, réfléchissez et vérifiez ! Ces indications concernent la fraîcheur des aliments et non leur sécurité.
  • Consultez des applications anti-gaspillage comme NourritureHéros Et Trop bon pour y aller.
  • Privilégiez les produits locaux et de saison.
  • Puisque l’emballage ne représente que 5,5 % de l’empreinte carbone des aliments, acheter en gros n’est pas le geste qui a le plus grand impact, surtout si l’on doit s’y rendre en voiture. À tout le moins, évitez le suremballage.

Le numéro de la semaine

0,12 $

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES -

Un trio de HEC Montréal a conçu un calculateur pour estimer le coût réel de différents modes de transport.

C’est le montant que chaque dollar dépensé par les cyclistes sauve la société, selon un projet de recherche mené par Gabrielle Beaudin et Muriel Julien, diplômées de HEC Montréal, et le professeur David Benatia. Chaque dollar dépensé par les piétons permet d’économiser 0,01 $ alors que l’automobile représente un coût social de 1,55 $ par dollar dépensé et le transport en commun, 0,49 $. Le trio a également conçu un calculateur pour estimer le coût réel des différents modes de transport.

Visitez la page du projet

Ils ont dit

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PHOTO CHARLY TRIBALLEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres

« Dans le cas du climat, nous ne sommes pas des dinosaures. Nous sommes le météore. Nous ne sommes pas seulement en danger : nous sommes le danger. Mais nous sommes aussi la solution. »

António Guterres, secrétaire général des Nations Unies, lors d’un discours prononcé mercredi à New York, dans lequel il a appelé les pays à interdire la publicité de l’industrie des combustibles fossiles.

Lumière verte

Après le Trottibus, le vélobus

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PHOTO AMY OSBORNE, LE WASHINGTON POST

Un « vélobus » à San Francisco

Aux États-Unis, plus de la moitié des enfants arrivent à l’école en voiture. Pour inciter les familles à se déplacer à vélo, les parents de San Francisco ont mis en place des « vélobus ». Chaque jour, un convoi de parents et d’enfants se rend à l’école à vélo, suivant un itinéraire prédéfini, récupérant les enfants en cours de route. L’idée, popularisée par les Barcelonais, a été reprise dans de nombreuses villes du monde.

Lire un article de Washington Post (En anglais)

Apprendre encore plus

  • 638%
    Les Nord-Américains consomment 638 % plus de viande rouge que ce qui est recommandé par le régime de santé planétaire de la Commission EAT.Lancette.

    Source : Rapport de synthèse de la eat-commissionlancette2019

 
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