« Une interview pour le buzz, ça ne m’intéresse pas. Je veux d’abord apprendre la politique en allant sur le terrain » – .

« Une interview pour le buzz, ça ne m’intéresse pas. Je veux d’abord apprendre la politique en allant sur le terrain » – .
« Une interview pour le buzz, ça ne m’intéresse pas. Je veux d’abord apprendre la politique en allant sur le terrain » – .

Ce vendredi-là, les néolibéraux proposent un rendez-vous à 13 heures près de la gare de Charleroi. Deux cafés et 45 minutes plus tard, l’ex-Miss Belgique apparaît enfin. Elle s’excuse mille fois. Pour le retard dû aux embouteillages. Et pour ces rendez-vous manqués à cause d’une campagne »très rock ». Quand on l’interroge sur une éventuelle volonté d’éviter -, elle le nie fermement. “Certainement pas, insiste-t-elle. Nous parlerons de tout ce que vous voudrez, sans tabous, pendant les voyages. Nous y sommes enfin et j’en suis heureux. Puis, de dire d’un ton énergique : «Allons-y! Le planning est serré, ne perdons pas une minute de plus.»

A l’intérieur du SUV qui lui sert de « Taton-mobile », on retrouve Natacha Leroy, première suppléante de la liste MR dans le Hainaut, qui fait campagne avec Julie Taton. “Nous prenons la route en direction de Montigny-le-Tilleul, Jamioulx, Gilly puis Binche”, nous entendons.

Les adresses sont codées dans le GPS. Ceintures attachées. Un seul détail reste avant de commencer : le choix de la musique. Natacha Leroy, au volant, préfère les chansons françaises plutôt classiques. “Mon père m’a toujours appris que c’est celui qui conduit qui décide de la musique. Donc je respecte çaglisse Julie Taton. Mais j’ai quand même vraiment envie d’écouter quelque chose de plus punchy… ». Très conciliante, Natacha Leroy accepte. Et c’est au rythme de « Father Ocean », de l’artiste électro-pop Monolink, que reprend la « Taton-on-tour ».

L’ancienne Miss Belgique Julie Taton débarque au MR et perturbe les plans de certains élus Hennuyer : “Caroline Taquin est sous tension maximale”

“Je sentais que je n’étais pas légitime”

« En fait, la tournée Taton-on-tour est née d’échanges avec des personnes qui ont interagi avec moi sur les réseaux sociaux. Des gens m’ont demandé de les rencontrer pour qu’ils accrochent mes affiches, dit le candidat. Ce qui n’était qu’une plaisanterie est devenu sérieux lorsque de nombreuses personnes ont insisté pour une rencontre. C’est comme ça que je me suis retrouvé à aller chez les gens, pour discuter et expliquer les raisons de mon engagement.

Outre les brocantes, les marchés et une tournée carnavalesque, Julie Taton a également fait du porte-à-porte à la demande. “Ce contact privilégié avec les citoyens est très instructif. D’autant qu’à chaque fois, j’ai été chaleureusement accueilli.

Nous nous demandons alors comment se déroulent les échanges avec les futurs électeurs que nous rencontrons. “La question qui revient fréquemment concerne la procédure de vote, expliquer Julie Taton. Les gens doivent savoir comment cela fonctionne d’un point de vue pratique. Ensuite, les gens me demandent aussi pourquoi j’ai choisi de quitter la radio pour me consacrer à la politique. » Bonne question, nous répondons. En ajoutant : et pourquoi le MR ? “Parce que j’ai toujours été un libéral dans l’âme, dit-elle tout de suite. Mon père était le chauffeur de Joëlle Milquet, j’ai donc été très tôt en contact avec le monde politique. Cela m’a permis d’apprendre beaucoup, sans avoir de couleur politique. Mais au fond, je savais que j’étais libéral.

Elle poursuit : «Puis Georges-Louis Bouchez [qu’elle n’a pas arrêté d’encenser NdlR] est venu me chercher. Au début, je sentais que je n’étais pas légitime. Mais il a dit qu’il croyait en moi et en mes capacités. J’ai poliment refusé, mais la proposition était dans un coin de ma tête. J’étais à un tournant de ma vie. A 40 ans, je me disais qu’il n’y avait pas de hasard dans les opportunités que la vie nous offrait. Le 8 janvier, j’ai reparlé avec Georges-Louis. Il m’a dit qu’il voulait une réponse définitive le 14 janvier. elle se souviens. La nuit du 14, je n’ai pas dormi, dit-elle en riant. Vers 4 heures du matin, je me suis dit : « Allons-y ».

Julie Taton, candidate MR, en pleine campagne. ©M.Ben.

Soudain, alors que nous étions à proximité de l’adresse indiquée à Gilly, une personne ordinaire a interpellé Julie Taton. Il propose d’accrocher son affiche à sa porte, aux côtés de celle du candidat PS Thomas Dermine. Ravi, le libéral accepte, puis échange avec ce parfait inconnu. Quelques câlins plus tard, le candidat remonte dans le véhicule et s’exclame : «C’est ce que j’aime ! Ces rencontres inattendues. Les gens ont tellement de choses à nous apprendre. »

L’arrivée de Julie Taton fait déjà grincer des dents le MR

Julie Taton, deuxième sur la liste MR dans le Hainaut, en pleine campagne électorale. ©M.Ben.

Apprenez d’abord, débattez ensuite

Si elle n’est pas encore véritablement dans l’arène, Julie Taton le sait très bien : pour faire de la politique, en plus de la volonté, il faut un programme. Et des idées à défendre. “Un de mes combats concerne l’accompagnement des personnes qui, comme mon fils Côme, sont en situation de handicap. (il a un X fragile, NDLR). On m’a répété à plusieurs reprises que je pouvais parler au nom des parents et des enfants inquiets. C’est pourquoi je me lance.

Vient ensuite la question agaçante : pourquoi avoir refusé des interviews où elle aurait pu défendre les idées évoquées ici ? “J’ai accepté quelques entretiens. Peu, mais je n’ai pas refuséelle se défend. Ce qui est vrai en revanche, c’est que je ne veux pas me retrouver dans un débat face à des personnalités engagées en politique depuis des années alors que j’apprends encore. Je ne suis pas intéressé par une interview pour créer du buzz. Je veux d’abord être au contact des citoyens et apprendre la politique sur le terrain »argumente-t-elle.

Julie Taton, candidate MR, en pleine campagne.
Julie Taton, candidate MR, en pleine campagne. ©M.Ben.

Et de conclure : «Vous savez, j’entends les critiques, mais je les ignore. Quand on était Miss Belgique à 18 ans, les insultes tombaient très vite. Je suis considérée comme la blonde sans cervelle et on m’a même dit ‘retourne à ta radio et prends soin de tes enfants’. Je ne vais pas dire que ça ne me dérange pas, mais avec le temps, j’ai appris à m’armer. Je n’ai pas peur de ce qui m’attend et j’ai hâte de commencer la vie politique après la campagne électorale. Je suis prêt.”

Julie Taton et Natacha Leroy, à Binche, pour compléter le
Julie Taton et Natacha Leroy, à Binche, pour compléter le « Taton-on-tour » du jour ©M.Ben.
 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le crack et la cocaïne explosent en Suisse et cela s’explique – .