à Massat, la mosaïste d’art Céline Sutra revisite cet art ancestral avec une touche contemporaine

à Massat, la mosaïste d’art Céline Sutra revisite cet art ancestral avec une touche contemporaine
à Massat, la mosaïste d’art Céline Sutra revisite cet art ancestral avec une touche contemporaine

l’essentiel
Installée à Massat, Ariège, depuis huit ans, Céline Sutra est une mosaïste d’art, discipline créative et durable à laquelle elle se consacre depuis près de vingt ans, porteuse d’une longue tradition familiale.

L’atelier et la boutique sont à l’image de leur propriétaire, Céline Sutra, fondatrice d’Ora Mosaïques : lumineuses et chaleureuses. « Avant qu’on emménage, ça ne payait pas de mine, s’amuse le pétillant quadragénaire, mais maintenant ça va mieux, les touristes n’ont plus peur d’entrer !

C’est en 2016 que la mosaïste d’art, originaire de Marseille, s’installe à Massat, du fait des attaches familiales de son mari, et y installe son entreprise de mosaïque, happée par cet art qui est une affaire de famille (voir ci-dessous). « Pourtant, au début, je n’avais vraiment pas envie de faire ça : rester dans l’art, oui, mais pas dans la mosaïque !, raconte-t-elle. J’ai donc suivi un cours d’architecture d’intérieur, mais j’ai découvert la mosaïque contemporaine, différente de la mosaïque classique à laquelle j’étais habitué. De retour dans la marmite, la Marseillaise se dirige vers une école de maîtres mosaïstes au nord de Venise, l’autre étant située à Ravenne (Italie), où elle découvre qu’on « peut faire beaucoup de choses avec la mosaïque » : « J’avais ce besoin de créer et j’ai beaucoup aimé », explique Céline Sutra.

Une multitude de matériaux avec lesquels travailler

Également formée aux arts visuels, tout était réuni pour qu’elle lance sa propre entreprise, ce qu’elle n’a pas manqué de faire en créant son entreprise en 2003. « Je travaille sur commandes de particuliers, d’architectes ou de décorateurs, ou encore de collectivités publiques, et j’ai aussi une boutique en ligne pour mes créations personnelles”, détaille la Massatoise d’adoption. Cette variété de clients lui permet d’exprimer sa créativité, tant dans les projets qu’elle crée que dans les matériaux qu’elle utilise. Sur commande, Céline peut aussi utiliser du verre professionnel – « fabriqué par une verrerie qui travaille à l’ancienne à Paris, la seule qui subsiste en France, ou qui vient de Venise et de Murano » –, du verre plus industriel en petits carrés. , marbre, grès, matériaux recyclés comme la porcelaine de table…

L’artiste travaille avec de nombreux types de matériaux pour ses créations.
ML – DDM

Selon le matériau qu’elle choisit pour ses besoins, la quadragénaire utilise alors des pinces zag-zag, dotées de molettes en tungstène, ou une marteline, un petit marteau arrondi : « Ce sont des outils de précision qui me permettent de couper les tesselles dans le sens du terme. la forme que je veux, sans qu’elles éclatent, la décrit-elle. les andamenti : c’est le dessin des tesselles qui va me permettre de comprendre le motif, le mouvement, qui induit la direction.

Pour illustrer au mieux ce mouvement, la mosaïste explique que sur les dessins des motifs qu’elle réalise, elle trace les lignes à la craie pour représenter au mieux cette direction : « Il n’y a rien de laissé au hasard dans ma mosaïque. C’est aussi ce qui fait le style de chacun, comme en peinture. Par exemple, avec l’entreprise de mon père, nous étions chargés de réaliser des mosaïques pour décorer le magasin L’Occitane en Provence. Il y en avait tellement. de sorte qu’au final nous étions quatre ou cinq à travailler dessus, et même si le motif était à chaque fois le même, on pouvait facilement dire lequel d’entre nous l’avait réalisé, car nous avons des styles très différents.

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Enfin, une fois les carreaux assemblés et collés à l’aide d’une sorte de colle à carrelage, un grillage en fibre de verre est installé à l’arrière pour solidifier l’ensemble. De même, pour les projets extérieurs, tout est réalisé à l’intérieur et amené sur le lieu d’installation pour être collé sur les murs.

Entre déco de manoir et ardoises à oiseaux

Cette polyvalence et cette rigueur font de Céline Sutra une mosaïste reconnue, avec un portfolio bien rempli pour attester de la créativité de ses nombreuses créations. Un patchwork de carreaux colorés pour un restaurant, un polyptyque à thème catholique pour un lycée, des légumes sur un îlot central, une déco style années 30 pour la piscine intérieure d’un hôtel particulier… « La mosaïque, pour décorer, c’est fantastique, sourit le mosaïste. Ça résiste aux intempéries, ça dure longtemps… Je mise beaucoup sur les commandes publiques car ça restera dans le temps à la vue de tous, je laisse mon héritage en quelque sorte.

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En attendant, chacun peut repartir de Massat avec son petit morceau de mosaïque, notamment des oiseaux collés sur les ardoises du toit de la maison de Céline et de son mari : « J’adore les représenter, avec leurs couleurs, le mouvement de leurs plumes… Et je j’ai encore plein d’idées et de projets à réaliser dans mes cartons ! De quoi créer nombre d’œuvres qui perpétueront l’héritage du mosaïste à travers les siècles.

Céline est une artiste polyvalente.
ML – DDM

La mosaïque, une affaire de famille sous la dynastie Patrizio

C’est l’une des premières choses qu’elle dit lorsqu’on interroge Céline sur son lien avec la mosaïque : « Pour nous, c’est une vraie histoire de famille ! Céline Sutra, dont le nom de jeune fille est Patrizio, est en effet la quatrième génération à avoir fait ses armes dans la mosaïque. « C’est notre arrière-arrière-grand-père qui a créé l’entreprise familiale, l’atelier Patrizio, en 1903 », raconte Céline.

Immigré italien, grand pays du verre qui a donné à la France de nombreux mosaïstes au siècle dernier, cet ancêtre s’est installé à Marseille et a ouvert sa boutique au bord de la Méditerranée. « C’était un véritable artiste, il y avait beaucoup de créativité dans son travail », raconte son arrière-arrière-petite-fille. Les deux premières décennies du XXème siècle, notamment avec l’Art Déco, furent un formidable terrain de jeu pour le fondateur de l’atelier. Si son fils conserve cette part de créativité, il se tourne également vers des projets moins artistiques, comme les bardages de chantier naval ; quant au père de Céline Sutra, il se consacre également à la restauration et à la rénovation de fresques, comme sur des édifices religieux comme la célèbre basilique Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille.

« Moi, ce type de mosaïque classique ne m’intéressait pas vraiment », se souvient le quadragénaire, avant d’ajouter dans un éclat de rire : « J’ai encore travaillé quelques années avec mon père, mais c’est compliqué de travailler dans famille!” Pourtant, on entend l’affection dans sa voix lorsqu’elle parle de sa famille : « Pour mon père, la mosaïque, c’est toute sa vie. Avec ma sœur, qui fait aussi partie de l’entreprise, on ne fait pas de repas de famille sans parler de mosaïques !

 
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