dix anecdotes à savoir sur le film mythique sorti en 1962

dix anecdotes à savoir sur le film mythique sorti en 1962
dix anecdotes à savoir sur le film mythique sorti en 1962

Le film de Darryl Zanuck reste l’une des grandes références du genre et un film particulièrement réaliste malgré les choix du réalisateur, qui a parfois pris des libertés avec les événements du 6 juin 1944.

Il y a des films qui font l’histoire plus que n’importe quel cours d’école. Et dans nos mémoires, le Jour J, jour du débarquement allié en France le 6 juin 1944, est aujourd’hui associé aux vers de Paul Verlaine, sur Radio Londres, à l’assaut de la Pointe du Hoc ou encore aux parachutages américains. sur Sainte-Mère-Église.

Publié en 1962, Le jour le plus long a cumulé près de 12 millions d’entrées rien qu’en France. Le film a coûté une somme record à l’époque de l’équivalent d’environ 10 millions d’euros. Et le long-métrage fait depuis lors le bonheur, régulièrement rediffusé à la télévision lors des commémorations. Entre les erreurs historiques assumée par la production, les critiques de l’époque ou encore les conditions de tournage, Le Figaro revient sur dix anecdotes autour du film et de sa sortie.

Beethoven dans la bande originale

Un casque au premier plan, le bruit des vagues, et les huit notes de tambour : “Pompon pompon”. Le film a choisi, pour cette entrée qui reste célèbre, de reprendre en arrière-plan le début du Cinquième Symphonie par Beethoven. Pour quoi ? Tout simplement parce que certains programmes français de Radio Londres, diffusés via la BBC, avaient eux-mêmes utilisé cet indicateur sonore. Ces trois notes courtes conclues par une note longue font en réalité référence, en code Morse, à la lettre V de la victoire.

Le film est basé sur le travail d’un journaliste qui a vécu l’atterrissage

Le film est basé sur le livre du journaliste irlando-américain Cornelius Ryan. A seulement 19 ans lorsque la guerre éclate en Europe, le jeune journaliste devient correspondant de guerre pour Le télégraphe du jour en 1943. A ce titre, il couvre les campagnes de bombardements américains en Europe puis suit la 3e armée du général Patton qui débarque en Normandie.

Après avoir couvert les derniers instants de la guerre du Pacifique puis de la première guerre en Israël, Cornelius Ryan rentre en Normandie et entame un colossal travail de documentation, réalisant notamment plus de 1000 entretiens avec d’anciens Français, Américains, Britanniques, Allemands mais aussi des civils. Publié en 1959, son livre rencontre immédiatement un grand succès au point que les droits d’adaptation cinématographique sont rapidement rachetés par le réalisateur du film. Jour le plus longDaryl Zanuck.

L’acteur vedette américain John Wayne sur le plateau.
Vincent Rossell / Bridgeman Images

Des « poupées parachutes » mieux conçues

Pour attirer l’ennemi qui prévoyait plutôt un débarquement dans le Nord-Pas-de-Calais, les Alliés effectuèrent plusieurs largages de faux parachutistes que les Jour le plus long rendu célèbre. Plusieurs centaines de leurres ont en effet été largués, contenant des mécanismes permettant de simuler des coups de feu afin de les faire passer pour de vrais soldats. Les leurres utilisés dans le film sont des poupées parfaitement habillées, mais en réalité il s’agissait de sacs en toile de jute remplis de sable.

« Le film de guerre le plus impressionnant » : la critique du Figaro

Dans son édition quotidienne du 12 octobre 1962, Le Figaro encens « le film de guerre le plus impressionnant et le plus jupitérien que nous ayons jamais vu ». « Tous les aspects du combat nous sont exposés avec la plus grande clarté, sur le terrain comme au quartier général : les vicissitudes inévitables de l’offensive, les graves erreurs allemandes, le flux et le reflux des forces attaquantes, l’envoi d’un second, une troisième vague d’assaut sur les morts recouvrant la plage, l’ampleur des moyens matériels mis en œuvre, et malgré ce déploiement de puissance, les hécatombes sanglantes, les actions de sacrifice y compris les sursauts désespérés ont permis au grand espoir de survivre”écrit notre journaliste.

La critique mentionne cependant un préambule «l’école et le froid» mais “nécessaire”. Puis une deuxième partie “épique” où le « les canons tonnent sur les héros tantôt transfigurés par l’exaltation et tantôt par la souffrance ».

L’inauguration au Palais Chaillot

La sortie du film en France a donné lieu à une grande cérémonie organisée à Paris au Palais Chaillot sous l’égide du gouvernement, avec en premier lieu le général De Gaulle, qui a assisté à un défilé militaire. Toute l’élite parisienne est présente, dont Édith Piaf qui chante l’hymne national sous la Tour Eiffel.

« Des soirées comme celles-là, il faut quarante-huit heures pour les vivre, deux jours pour les comprendre et une semaine pour s’en remettre »commente le journaliste de Figaro qui raconte l’événement. Les plus grands généraux sont présents, ainsi que les hommes politiques du moment. « On a à peine remarqué l’absence d’une des têtes d’affiche de la soirée. Mademoiselle Brigitte Bardot qui, comme à son habitude, a répondu oui en pensant non..

Un char filmé pour Le jour le plus long.
Gérald Bloncourt / Bridgeman Images

Romain Gary, collaborateurs du Général Koenig et du Commandant Kieffer

Le jour le plus long est un succès de collaboration transnationale dans la réalisation et la production du film. Zanuck a fait appel à de nombreux conseillers historiques et même à des écrivains pour monter le scénario du long métrage. Romain Gary a notamment contribué à sa rédaction.

Côté militaire, plusieurs protagonistes du débarquement ont été embauchés par l’équipe de production et ont parfois vu leur rôle recréé dans le film. Tout d’abord, le commandant Kieffer qui a mené son commando à l’attaque de Ouistreham ainsi que le général Koenig, qui a commandé les Forces françaises libres lors de l’opération Overlord.

Plus de 2000 militaires français sur le plateau

Pour le tournage, Darryl Zanuck a mobilisé d’énormes moyens logistiques. L’armée française fournit plus de 2000 soldats. L’armée américaine prête de nombreux navires de guerre ainsi que des avions et des véhicules blindés. Certaines scènes ont été tournées en Corse pour permettre la participation des navires américains stationnés en Méditerranée. L’armée américaine se réserve le droit de refuser certaines scènes, dont elle a demandé la réalisation, lors d’un moment où deux soldats américains abattent deux Allemands qui se rendent, les armes en l’air.

Docteur en sciences politiques et auteur d’un ouvrage sur le sujet, Frédérique Ballion analyse le phénomène qui se traduisait à l’époque « l’apogée de l’alignement entre trois autorités : le Pentagone, Hollywood et Washington » avec la création “d’un complexe militaro-cinématographique” venant légitimer les bonnes relations entre les États-Unis et les pays d’Europe, reflétant la culture politique de l’OTAN. Dans le contexte de la guerre froide, une telle coopération est bien entendu cruciale. Et d’ailleurs, « On peut noter l’absence dans le film de toute référence à la guerre qui a eu lieu à l’Est. Aucune mention n’est faite de la participation de l’URSS à l’effort militaire des forces alliées.écrit l’universitaire.

Le noir et blanc préféré à la couleur

Dès le début du film, Zanuck a exprimé sa volonté de donner un aspect documentaire au film. Il choisit donc de photographier en noir et blanc alors que la couleur connaît un triomphe dans les années 1960. « Le noir et blanc apporte une distance à la fois morale et politique. Il enferme l’événement dans un cadre chronologiquement daté et idéologiquement contrôlé, et impose une unilatéralité du discours.a également analysé Frédérique Ballion.

Une Française comme seule actrice féminine

La seule actrice que l’on entend parler dans le film est une actrice française, Irina Demick, qui incarne une résistante. Autre époque, autres coutumes. L’actrice aurait été choisie pour ce rôle par Zanuck lui-même… dont elle est devenue la maîtresse après son casting.

L’histoire vraie du général allemand visionnaire

S’il y a des aménagements avec l’histoire du film, notamment autour du très célèbre parachutiste rendu sourd par les cloches de Sainte-Mère-Église, il y a aussi des faits rapportés peu connus qui ont réellement existé. Ainsi, on voit dans le film le général allemand Erich Marcks, qui fut l’un des rares généraux allemands à avoir anticipé l’invasion alliée de la Normandie.

Le jour du débarquement, qui est aussi son anniversaire, le général allemand devait participer à une Jeu de Kriegs, un jeu de stratégie militaire allemand qui vise à anticiper le cours des futurs conflits. Dans le film, Erich Marcks est le seul général à soutenir l’idée selon laquelle les Alliés prévoyaient un débarquement par mauvais temps en Normandie plutôt que par beau temps dans le Nord-Pas-de-Calais. Il meurt le 12 juin, victime d’une attaque aérienne, un accident auquel le film fait également référence lorsque son aide de camp le prévient de la présence d’avions ennemis sur la route d’évacuation.

 
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